Pour être tout à fait sincère, ce qui attira d'abord l'attention de votre humble serviteur sur ce
Come an' Get It, premier véritable album des Anglais de
Lip Service, fut, bien évidemment, cette pochette aguicheuse où cette créature lascivement alanguie, vêtue d'une tenue d'écolière assez typique, nous promettait quelques heures studieuses d'un apprentissage appliquée. Autant dire que, d'emblée, les qualités artistiques de ce quatuor originaire de Southampton ne nous apparaissaient pas des plus cruciales. Et rien ne semblait pouvoir changer cette donne.
Ni les talents d'un Neil Fielding à la voix superbe, essentiellement aigue et éraillée empruntant, toutes proportions gardées, ses interprétations aux
Jason McMaster (
Dangerous Toys), Tom Kiefer (
Cinderella) et autres Marc Manning (Zodiac
Mindwarp).
Ni ce propos au travers duquel
Lip Service évoluait en un
Hard Rock plutôt classique. Une créativité où, néanmoins, certains riffs, pour ne pas dire la plupart, étaient souvent plus sombres et pesants, parant ce disque d'une épaisseur inaccoutumée dans un style privilégiant, en effet, ordinairement, une forme plus festive et guillerette. Les sympathiques Cream, Back to School,
Bang Bang ou encore, par exemple, un Late
Night Love
Affair à l'entame que
Vince Neil et ses comparses (Motley Crue) n'auraient sans doute pas renié, en témoignaient.
Ni ces quelques autres surprises qui venaient également agréablement éveillées nos sens comme par exemple sur le morceau
Addicted à l'aspect très torturé où des guitares à la fois fiévreuses et lourdes nous menaient droit sur les chemins d'une douce aliénation.
Ou sur
Seven Seven dont la construction n'était pas sans nous rappeler celle dont usait parfois Dave Mustaine et ses acolytes de
Megadeth (sur ce sujet précis, il nous fallait quand même être rigoureux et dire qu'il ne s'agissait pas d'évoquer des accents Thrash évidemment hors de propos mais de révéler un certain parfum qui pouvait de manière succincte lointainement nous inspiré l'idée d'une certaine similitude).
Ou encore sur It's All Good aux méandres denses et aux voix plus graves qui nous évoquaient immanquablement les contrées Stoner. Un titre qui apparaissait étonnant à bien des égards soit dit en passant.
Mais aussi sur Love Gone Done Me Bad qui était, quant à lui, trop classiquement Rock pour ne pas dépareiller avec le reste d'une œuvre plus concerné et sérieuse. Tout comme, d'ailleurs, Enter the Soundman, instrumental totalement joué au piano, qui, bien que nous offrant un joli moment, détonnait trop dans ce paysage.
Non. Rien de tous cela ne nous aguichait autant que cette pochette sur laquelle immanquablement nous revenions pour, une fois encore, en dire tout le bien qu'elle nous inspirait et ce même si, au final, elle était assez peu représentative du contenu de ce disque. Ce qui, en effet, s'attendait à découvrir un ersatz de
Steel Panther ou un énième groupe de Hair Glam
Metal avec ce
Come an' Get It allaient inévitablement être surpris. Et même peut-être déçus.
La mosaïque musicale proposée par ce premier opus avait beau être étonnante, elle aurait sans doute du mal à trouver un public prêt à consentir à un tel écart. Face à autant de visages différents l'auditeur finirait, en effet, par s'égarer.
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