Chaque début d'année est généralement corrélé, chez l'occidental bon teint, à tout un tas de prises de "bonnes" résolutions, parfois nécessaires, souvent contraignantes donc vite abandonnées et même totalement farfelues. Pour ma part, rien d'insurmontable pour ce début de décennie : moins d'alcool, plus de sport et surtout être régulier dans mes chroniques.
Donc quoi de mieux pour entamer 2020 que d'écrire quelques lignes sur un album de death metal orienté old-school (mon péché mignon) ? Surtout si celui-ci fait l'objet d'une sortie chez
Memento Mori, très souvent gage de qualité.
Formé à Santiago (Chili) en
2012 comme un projet-bis au groupe
Inanna,
Coffin Curse est composé du duo Max Neira (guitares, basse et voix) et Carlos Fuentes (batterie). Déjà auteurs d'une démo et de deux EP, le groupe investit le studio Sonido Origen en 2019 pour peaufiner son premier full-length, baptisé
Ceased to Be.
Qu'attendre alors des 8 pistes présentes ici ? Rien de moins que du séduisant death metal à l'ancienne, fait avec passion et conviction. Ici pas d'introduction superflue pour le lancement de
Gathered unto Death, qui dévoile graduellement la richesse du songwriting des comparses. Un riffing travaillé sans être un salmigondis indigeste, divers changements de rythme et un final sous amphétamines qui rappelle
Hate Eternal : un ensemble cohérent et percutant.
Coffin Curse poursuit cette voie sur l'épatante Where
Sickness Strives, alambiquée tout en restant lisible (et quelle fin toute en nervosité !!). Cette recherche d'agencement mélodique et rythmique baigne
Feeding on
Perpetual Disease, sans conteste un des sommets de cet album. Aux atouts susmentionnés s'ajoute un superbe solo de guitare.
Le groupe sait aussi se montrer particulièrement agressif sur les méchantes Chopped Clean
Off et Grave Offender, plus ramassées pour une efficacité augmentée, où pointent les influences de
Morbid Angel des débuts et de
Deicide. Comme un reflet inversé, les Chiliens s'en vont défricher des terres plus lourdes, aux miasmes doom sur Extinct, où Max vomit lentement tout son dégoût d'une humanité corrompue et destructrice. Toutes ces facettes musicales présentées alors par le duo sont incluses dans la longue pièce de clôture Deep in Streams of Purifying Dirt, décrivant adroitement durant ses 9 minutes la réalité d'un au-delà sans espoir pour les âmes impures.
La mort et ce qui vient éventuellement après forment la thématique générale de ce disque. Ici, peu d'images chocs ni d'outrances exacerbées (sauf les paroles de Chopped Clean
Off qui ne dépareilleraient pas chez
Cannibal Corpse), plutôt une vision désabusée de la fatalité qui conclut chaque existance. L'artwork de Daniel Hermosilla souligne cette vision, mettant en images les paroles du titre final.
Gratifié par une production assez rêche et un mix équilibré, cet album bénéficie aussi d'une batterie jouant juste et bien, du growl modulé de Max Neira et de ses soli courts et efficaces. Le groupe ne se lance pas par ailleurs dans des démonstrations techniques accessoires, son point fort résidant dans la facilité dont les riffs, les variations musicales s'entremêlent pour former une cohérence qui fait du bien aux oreilles. Rien de totalement exceptionnel ni de novateur, juste cette envie de proposer de bons titres. Un album conforme aux exigences de qualité de son label pour résumer.
Donc encore un début d'année pleine d'envies et d'interrogations donc mais qui, à l'aune des qualités de ce disque, me fait espérer un bon millésime death-metallique. Ma résolution relative aux chroniques devrait aisément garder le cap. Pour le reste, je verrai bien ...
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