Suite aux ventes explosives des albums relatifs à ses récentes signatures
Thrash/death (
Obituary,
Sepultura,
Pestilence,
Deicide,
Sadus,
Malevolent Creation), le label Roadrunner est bien décidé à enfoncer le clou, signant à tour de bras de nouveaux prétendants qu’il inclut dans le second volume de sa compilation
At Death's Door II, parue en tout début d’année 93 et magnifiquement mise en image par Hiro Takahashi (
Sorrow –
Hatred and Digust,
Suffocation – Pierced from Within).
On retrouve pêle-mêle un morceau d’
Immolation,
Gorguts,
Atrocity et
Sorrow directement issu de leur album en date, n’ayant donc pas d’intérêt spécifique pour les deathsters possédant déjà le disque. Idem pour les pistes de
Fear Factory et
Skin Chamber, quoique le choix de ces deux groupes plus industriels puissent surprendre les intégristes,
Fear Factory se retrouvant d’ailleurs en première position. Il faut dire que le groupe américain avait vécu un véritable engouement à cette époque. Je me souviens en juin de cette même année avoir assisté à Lyon à un concert de
Desultory,
Hypocrisy,
Cannibal Corpse, avec
Fear Factory placé en tête d’affiche devant la bande d’Alex Webster, qui ne défendait pourtant pas moins de trois albums sur scène.
Malevolent Creation propose quant à lui une version déchirante de
Piece by
Piece (
Slayer - Reign in
Blood 1986), enregistrée durant les sessions de
Retribution, tandis que Death reprend plus scolairement
God of
Thunder (
Kiss -
Destroyer 1976) lors d’un passage express aux Morrisound Studios, un choix guère surprenant connaissant l’amour de Chuck pour le
Hardrock / heavymetal.
Disincarnate &
Atrocity étaient quant à eux les deux signatures les plus excitantes de Roadrunner, deux groupes dont le premier album à venir était attendu comme le messie, et qui étaient composés de plusieurs membres ayant déjà évolué dans de prestigieuses formations comme Death,
Monstrosity,
Pestilence,
Atheist,
Cancer et
Obituary. Si la version demo du morceau de
Disincarnate change sensiblement par rapport à celle de l’album, notamment le studio/ingé-son (Scott Burns) et l’articulation du solo de J.Murphy, celle de
Atrocity diffère quant à elle plus particulièrement au niveau de la voix de P.Masvidal, qui n’utilise pas le vocodeur décrié par certains sur l’album.
A l’inverse des deux poulains précités, on ne savait à l’époque strictement rien sur
Brujeria, dont l’identité de ses membres prestigieux (Cazares, Herrera, Gould) était cachée, Roadrunner se contentant de relayer la fausse information d’un groupe composé de dangereux narcotrafiquants. Quoi qu’il en soit, le morceau deathgrind issu du vinyle 45t Machetazos (1992) est d’une efficacité redoutable, un aperçu terrifiant de l’album qui était venir.
Concernant
Suffocation, le morceau Prelude to Repulsion provient d’une session isolée avec Paul Bagin, spécialement pour la compilation, alors que son second album n’avait pas été enregistré. Le quintette retrouvait l’ingénieur du son de son EP
Human Waste, pour un résultat explosif. A ce titre, alors que le choix Scott Burns aux Morrisound Studios avait été refusé par Roadrunner pour une question de budget, c’est dommage que Bagin n’ait pas su renouveler la réussite de l’enregistrement sur Breeding the
Spawn, dont la production a été autant décriée par le groupe que par les deathsters.
Si le premier volume n’offre finalement que peu d’intérêt pour les deathsters possédant déjà tous les albums (à l’exception de la version demo (1990) du morceau de
Malevolent Creation),
At Death's Door II referme inversement six versions présentes uniquement sur la compilation, sur EP ou sur demo-tape. A elles-seules, les versions croustillantes de Prelude to Repulsion,
Stench of
Paradise Burning et Uroboric
Forms valent honnêtement leur pesant de cacahouètes.
FABIEN.
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