Les Ultramontains de
Kaledon pratiquent un
Power Metal bâti sur certains de ces principes communs qu'ils partagent avec les
Crystallion,
Instanzia ou
Dreamtale. Il y a aussi dans l'expression de cette formation un quelque chose de
Power Quest qui, tout comme lui, semble-t-il, aura développé un penchant excessif pour une musicalité enjouée.
Après nous avoir conté les affres de cette saga intitulée
Legend of the
Forgotten Reign (La légende du Royaume Oublié) durant une décennie et 6 chapitres,
Kaledon sort un nouvel effort du nom d'
Altor : The King's Blacksmith.
Même si le groupe transalpin nous avait habitués jusqu'alors à professer un art aux airs gais, guillerets et parfois candides, rien ne nous avait véritablement laissé présager que ce nouvel opus allait être un spectacle aussi empreint de naïveté et de mièvrerie. Ce collectif ayant toujours su éviter, et parfois de justesse, l'excès dans cet étalage niais et garder un fond, et une forme, suffisamment respectables en nous proposant, au final, un équilibre acceptable entre ses différentes facettes. Désormais, brisant indéniablement cet équilibre entre cette créativité mélodique allègre et cette autre plus caricaturale et ridiculement maniérée, le sextet romain se sera ici indiscutablement égaré.
Et cet atroce calvaire démarre dès Childhood et Between the
Hammer and the
Anvil dont certaines parties nigaudes et puériles au possible pourraient bien faire passer les Suédois de
Reinxeed ou les Allemands de
Freedom Call pour de dangereux extrémistes. C'est dire.
Et alors que nos consciences maltraitées et lacérées par tant de monstruosités pensaient avoir déjà subi quelques outrages fatidiques susceptibles de nous faire basculer dans l'horreur indicible, la ballade Lilibeth vient nous achever en nous en proposant l'ultime. Si les refrains de ce titre gardent suffisamment de tenue pour ne pas totalement sombrer, il n'en va pas de même pour les couplets ridiculement consternants de cette chanson navrante.
Le morceau A New Beginning nous offrira, quant à lui, enfin les premières vraies variations de rythme puisque les doubles-croches prestes de doubles grosses-caisses jusque-là envahissantes, seront ici absentes. Cette chanson poursuivra sur la voie affligeante sur laquelle
Kaledon nous mène depuis l'entame de ce disque néanmoins, a contrario de celle qui la précède, ici, ce sont les refrains qui seront scandaleusement déplorables.
On regrettera également certaines interventions de ce clavier omniprésent qui manqueront un peu de cette ampleur pourtant essentielle au genre. Ainsi que la prestation d'un chanteur, Marco Palazzi qui, bien que souvent respectable puisqu'elle évitera les terribles écueils dans lesquels nombre de ses compatriotes sombrent, manquera d'un soupçon de personnalité et de puissance. Rien d'insurmontable cependant eu égard aux autres tares déjà évoquées.
Quelques titres, s'éloignant un tant soit peu de cette candeur ingénue ambiante, du systématisme et de cette piètre inspiration que par bienveillance, ou peut-être par dépit, nous n'évoquerons pas davantage, réussiront tout de même la miraculeuse prouesse d'éveiller en nous les prémices d'un infime plaisir latent. Citons le véloce My Personal Hero, Kephren et ses refrains très réussis, Screams in the
Wind et A
Dark Passion, à l'entame frénétique, et sur lequel un certain Fabio Lione viendra suppléer le vocaliste de
Kaledon.
Pas grand-chose à ajouter sur un disque aussi dispensable et anecdotique sinon, justement, qu'il est éminemment accessoire et inutile. Tout est dit en somme.
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