A Story of a World's Betrayal

Liste des groupes Death Progressif Aruna Azura A Story of a World's Betrayal
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15/20
Nom du groupe Aruna Azura
Nom de l'album A Story of a World's Betrayal
Type Album
Date de parution Août 2013
Style MusicalDeath Progressif
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1. Rites
2. Disaster Lullaby
3. Empty Dawn
4. Substance
5. Let Them Live
6. World War Z
7. Azure Sun

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Aruna Azura


Chronique @ Eternalis

27 Août 2013

"A Story of a World’s Betrayal" est un premier opus marquant et ambitieux.

On nous dit constamment que les cds coutent chers, qu’ils sont devenus un luxe et qu’il est désormais impossible de s’adonner à cette passion sans y laisser des sommes astronomiques. Pourtant, à bien y regarder, les petits labels mettent parfois toutes les cartes de leur côté pour proposer leurs jeunes groupes au monde pour de modiques sommes…à titre d’exemple, lorsque l’on sait qu’un album de la trempe de ce premier opus d’Aruna Azura est disponible pour cinq misérables euros sur la maison de disque du combo, ça permet tout de même de relativiser…

Il est dit qu’après la révolution métallique du début du millénaire venant de Scandinavie, la prochaine vague viendrait de l’Est avec l’émergence de plus en plus massive de combos venant de Russie, d’Estonie ou encore d’Ukraine. Une fois n’est pas coutume avec Metal Scrap Records, c’est de Russie que vient ce jeune groupe livrant un premier album impressionnant d’ambitions. Si le label ne réalise pas toujours un tri convenable dans les groupes qu’il signe (passant d’un sublime Lethargy à un immonde Vadikan pour ne citer que ces deux antipodes), ils ont cette fois-ci mis les bouchées doubles pour proposer un album imposant autant dans la musique que le concept.
Effectivement, "A Story of a World’s Betrayal" délivre dans un premier temps un artwork tout ce qu’il a de plus sublime, très esthétique et évoquant de nombreux aspects de maux de notre temps (les machines, la pollution, la destruction, la déshumanisation, le chaos…) mais aussi un livret très détaillé aux très belles photographies. Un point non négligeable à l’heure où chacun hésite entre les disques à se procurer et où l’aspect esthétique peut amener à faire tel ou tel choix.
Néanmoins, Aruna Azura dispose d’arguments encore plus porteurs et décisifs lorsque l’on évoque le contexte musical. Death progressif de haute volée, délibérément technique et complexe dans sa construction, l’album se compose de sept compositions indépendantes qui se rejoignent pour former un ensemble de soixante-dix minutes où tout n’est pas encore parfait mais qui donne envie d’en savoir plus, de leur donner l’opportunité de devenir un pionnier de demain et leur permettre de développer leur créativité.

Les ombres de Cynic, Sadist ou Mekong Delta planent sur ces compositions très mélodiques qui façonnent un monde personnel, froid et détruit sans pour autant y ôter toute trace d’espoir ou de lumière. "Empty Dawn" se pose comme l’un des chantres du disque, point central conceptuel et musical puisqu’il intègre des riffs parfois directs et sans concession tout autant que des parties acoustiques et jazzy pleine de feeling qui n’est justement pas sans rappeler l’évolution récente de Cynic. Paul Wicker, le vocaliste, s’il n’est pas encore exempt de défauts sur le chant clair, essaie de moduler son timbre par de multiples canaux, allant autant dans un chant clair progressif que parfois très mélancolique pour ensuite s’enfoncer dans un guttural qu’il maitrise clairement plus afin d’apporter la furie et la rage nécessaire à l’exutoire de parties plus violentes. "Disaster Lullaby", à la manière de Kalisia, multiplie les changements de tempo pour venir nous assiéger et asséner des parties justement plus brutales en blast beats. La présence de trois guitares n’est également pas étrangère à la complexité du son d’Aruna Azura qui se permet parfois des plans très alambiqués, presque mathématiques, comme Quo Vadis du temps de "Defiant Imagination". Très technique mais rarement démonstrative, la musique des russes parvient à un équilibre rare qui laisse entrevoir de très grandes possibilités pour l’avenir, tout autant que la production, pour un premier disque, est impeccable et puissante bien qu’il soit regrettable que la batterie sonne si synthétique (les affres de la réduction des couts en studio).

La sonnerie d’alarme très cinématographique introduisant "Rites" (l’évocation de Silent Hill est-elle consciente ?) débute idéalement un opus que l’on sent hautement réfléchi et intelligemment conçu. Difficile à appréhender de par son manque de structure identifiable au premier abord, "A Story of a World’s Betrayal" demande du temps et de l’attention afin qu’il puisse nous accueillir et s’ouvrir. Les références sont nombreuses et ne se dévoilent qu’après un peu de temps (des samples vocaux tirés de "Walking Dead" ou d’"Evil Dead", la reprise d’une mélodie de Louis Armstrong…).
Bien qu’il ne faille émettre quelques réserves sur le chant clair nasillard et peu agréable de "World War Z", le final épique de treize minutes de "Azure Sun" permet de pardonner ce fugace écart de parcours. Mélancolique et superbe, les mélodies s’entremêlent et les soli s’enchainent, avec un chant clair évoluant parfois du côté d’Enslaved, bien qu’on soit encore loin du lyrisme des norvégiens. C’est d’ailleurs ce qui manque encore, une émotion pure et palpable, humaine et vivante qui parviendrait à extraire l’album de ses sonorités encore un peu trop synthétique. Néanmoins, cette ultime composition impressionne car elle n’ennuie jamais et place le groupe comme un véritable groupe de metal progressif moderne, aussi extrême que mélodique. Savoir qu’il s’agit d’un premier disque (bien que les musiciens aient déjà officié dans d’autres groupes) ne fait que renforcer la confiance à avoir envers eux.
Une confiance qu’ils ne devront pas trahir dès un prochain album qu’il faudra attendre de pied ferme pour savoir s’ils sont définitivement capables de passer à la vitesse supérieure. Car encore une fois, excepté quelques menus défauts de jeunesse (quelques fausses notes, une production puissante mais un peu cheap…), "A Story of a World’s Betrayal" est un premier opus marquant et ambitieux. Espérons qu’il fera figure de tremplin pour les russes et leur permettra d’obtenir un contrat plus imposant afin d’étendre leur art sur le vieux continent…

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