... Moments d'Absence...

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18/20
Nom du groupe Delicatessen (FRA)
Nom de l'album ... Moments d'Absence...
Type Album
Date de parution Décembre 2004
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1. HiBreak
2. In Die...
3. Indie
4. XX613
5. Jaz Is the Teacher
6. D-Stress
7. Until Tomorrow's Dawn
8. Holstenwall
9. Anatheme
10. Georges Superlover de l'Istanbul Club
11. Mécanique Solution
12. Cesare

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Delicatessen (FRA)


Chronique @ Mr4444

26 Mai 2012

Le bruit des vagues s'écrasant sur les rochers...

Si Toulouse est devenue aux grés des années une place forte du Rock/Metal français, c'est dû en partie à l'apport du collectif Antistatic. Instauré par trois groupes qui ont eu chacun à leur tour leur heure de gloire, ils ont notamment vu passer dans leurs rangs Leiden. Parmi ces créateurs, c'est Sidilarsen qui bénéficie de la lumière aujourd'hui. Un peu avant, c'est Psykup qui a régalé la scène française et alentour. Et au tout début, ce fut donc Delicatessen. À eux trois, ils ont formé le triangle du Rock/Metal Toulousain du début des années 2000.

Delicatessen n'est donc pas le film de Jean-Pierre Jeunet, bien que nous ayons également affaire à un monde étrange, farfelu, burlesque, mais aussi extrêmement poétique. Une démo « A l'Ombre des Lithis » et un premier album « Zoologic » ont permis au groupe d'étaler leur culture, leur univers si expérimental, si coloré et original, empreint de passion, d'émotion et d'un cynisme ravageur dans une musique des plus rocambolesques. « ... Moments d'Absence... » est différent. On y retrouve toujours la patte humoristique et dérangée du quatuor, mais ici, il y a autre chose. Il y a de l'amour, il y a de la poésie, il y a de la passion, il y a de la peine, il y a de la souffrance, il y a de la tristesse... Tristesse masquée derrière un mur de cynisme écœurant, mais si parlant...

L'ensemble est chanté d'une voix de maître, bien qu'extrêmement déconcertante au premier abord. François peut faire un chant proche du rap dépressif (« Hibreak »), un long discours narratif et rempli d'émotion (« Indie »), une voix arrondie, presque mielleuse (« XX613 »). Mais c'est bien sur sa voix purement émotionnelle, planante, magnifié par des textes d'une incroyable poésie (« Hostenwall », « Anathème ») qu’elle nous touchera principalement... Mais le chanteur sait aussi nous faire rire, notamment sur ces courts hurlements presque Heavy mêlé à des intonations semblables à un speaker (« Jaz is the Teacher ») ou encore cette voix d'une incroyable puissance oppressante (« D-Stress »). Sa voix se fait instrument, ni plus ni moins.

Musicalement, l’ensemble se révèlera également d’une incroyable pureté. D’instruments saccadés et assourdissants de par leur sensation de jeu désaccordés (« Hibreak », « D-Stress ») ou tout simplement d’un jeu incroyablement fin et précis et magnifié parfois de solos d’une force atmosphérique sans pareil (« Indie », « Hostenwall », « Cesare », « Anathème ») et encore d’un sens inné de l’improvisation intelligente et du changement de rythme effréné (« Georges Superlover de l’Istanbul Club », « Jaz In the Teacher »). La basse en est presque l’instrument principal, sa rondeur, sa précision chirurgicale et surtout le fait que le mixage la mette autant en avant ne peut en faire aucun doute, sa puissance n’en est que plus palpable sur « George Superlover de l’Istanbul Club » ou « XX613 ». La batterie, sans imposer une technique incroyable, s’en sort avec beaucoup d’honneurs en proposant des frappes aux sonorités très variées, parfaitement en adéquation avec la musique.

La musicalité du groupe sera notamment démontrée sur les trois pistes instrumentales. Si « In Die… » se fait une formidable introduction à « Indie » avec ce son de corne apportant une atmosphère sombre et dramatique du plus bel effet, « Until Tomorrow’s Dawn »pousse l’expérimentation encore plus loin avec ces bruitages angoissant pour introduire le chef-d’œuvre de ce disque, « Hostenwall » ; entre explosion d’émotion et longs moments d’attente angoissante. « Cesare », qui conclut l’album, permet de calmer nos émotions, de nous offrir un repos bien mérité après ces quarante minutes d’émotions intenses. Le bruit des vagues sur les rochers, la guitare qui caresse ses notes d’une manière délicate et pure, une basse d’une rondeur parfaite…

Vocalement et musicalement, ce disque impose un panel de sensation sans pareil. Mais textuellement, le groupe franchit un cap. D'une envie d'amour poussant au suicide (« Hibreak ») à celle poussant à la souffrance la plus pure qui soit (« Indie »), de l'érotisme passionnel et du désir charnel (« Anathème ») à la déclaration la plus mielleuse (« XX613 »). De la folie simple et émouvante (« Hostenwall ») jusqu'au délire de se croire irrésistible alors que nous ne sommes rien (« Georges Superlover de l'Istanbul Club ») en passant par des délires incompréhensibles et complètement barrés (« D-Stress », « Jaz Is The Teacher »).

Mais « … Moments d’absence… » n’est pas un disque que l’on peut précisément décrire. Ce disque est tellement varié et bouleversant qu’il collera à la peau chacun de nous tout en étant foncièrement différent selon notre ressentie personnelle (l’indescriptible « Mécanique Solution »…). Malheureusement, le groupe n’est plus et ce depuis maintenant sept ans.

Découvrir une œuvre comme celle-ci tant d’années après n’en est que plus attristant …

1 Commentaire

4 J'aime

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choahardoc - 29 Mai 2012: La pochette est superbe, Holstenwall est un titre convaincant bien servi par un clip délirissime. Merci pour la chro et je prend note de cette découverte.
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