Mon Jéjé y'a pas que moi qui le pense j'ai choppé cet article et je suis d'accord sur le fait qu'il y' a des influences folks sur cet album !
Et quand j'ai posté mon avis je n'avais pas lu cet article ni aucun autre donc avec des oreilles vierge de toute influence !
Kreator n’a plus rien à prouver. Après plus de trente ans de
carrière, la notoriété de la bande à Mille Petrozza est reconnue à
travers le monde. Leader incontesté de la scène thrash allemande, le
groupe a même traversé une phase d’expérimentation et un certain déclin
auprès du public, mais il a toujours su revenir en force, et on les voit
aujourd’hui remplir les salles et tourner aux côtés des plus grands. A
l’instar d’un Slayer, les allemands pourraient très bien céder à une
certaine forme de facilité en délivrant toujours la même recette
efficace, se reposant sur ses acquis, en somme. Mais non, Petrozza ne
l’entend pas de cette oreille, comme il a pu le démontrer avec un
Phantom Antichrist plus mélodique et audacieux jamais. Et Gods Of Violence n’est pas en reste, s’inscrivant dans sa suite directe.
L’introduction orchestrale «
Apocalypticon », à coup de rythme en forme de marche guerrière et une
mélodie conquérante, laisse d’emblée envisager un album puissant et
grandiose. Ce sont d’ailleurs les nombreux arrangements mélodiques qui
contribuent à la singularité de l’album, à l’instar des quelques
passages orchestraux, auxquels ont contribué les membres de Fleshgod
Apocalypse, qui confèrent à certaines chansons un certain raffinement,
comme le pont de « World War Now », ou permettent de conclure en
apothéose, comme le final de l’irrésistible hymne qu’est « Satan Is Real
». L’introduction acoustique de « Gods Of Violence », et ses notes de
sitar orientalisantes, prépare avec subtilité l’explosion d’un hit riche
en riffs accrocheurs, guerriers et épiques.
Une dimension qui se
retrouve dans l’ensemble de l’œuvre, comme sur « Hail To The Hordes »
avec ses leads de guitares rock aux consonances médiévalo-celtiques,
soutenus par de discrets arrangements de cornemuse, sur un fond musical
pourtant bien metal (on pense à la fois à Blind Guardian et Kvelertak),
ou sur les passages mélodiques galvanisants de « Army Of Storms », sans
parler des breaks percutants qui la concluent. Mais la marque de fabrique thrash, cette « deutsch qualitat »
indéniable, est toujours bel et bien présente. On peut toujours compter
sur les blasts de batterie redoutables, sur ces couplets au chant scandé
et rythmé d’un Petrozza à la rage qui ne faiblit pas, même si sa voix
est assurément plus maitrisée qu’autrefois, ainsi que ces refrains
fédérateurs, présents sur la quasi-totalité de l’opus. Le groupe
n’hésite pas à s’appuyer sur une grande influence
Heavy Metal, notamment
dans le jeu de guitare, ses harmonies et ses nombreux et furieux solos
(le grain folie de celui de « World War Now »), ne rendant pas
l’ensemble moins ravageur mais, au contraire, lui apportant un impact
supplémentaire, comme l’illustre un « Totalitarian Terror », pourtant
ultra-rapide et profondément Kreator dans l’âme, ou bien le lancement
très martial de « Fallen Brother ».
Les allemands ne cessent de jouer et jongler entre brutalité et
relâchement, tout cela au service d’une musique spectaculaire. Ainsi «
Lion With Eagle Wings » voit les murmures de Petrozza sur une jolie
mélodie de clavier façon boite à musique avant de, sans crier gare,
venir nous briser la nuque. Inversement, « Side by Side » démarre sans
concession puis se voit ponctué par une accalmie quasi-folk où le
frontman vient nous susurrer aux oreilles. « Death Becomes My Light »,
qui conclut l’album, prend le temps de s’installer, avec un chant clair
qui vient rappeler la fibre gothique d’Endorama (1999). Une amorce
paisible avant de monter au créneau, dans un développement thrash
progressif et mélodique somptueux – le langoureux final surtout -,
faisant souvent penser aux anciennes pièces épiques d’Iron Maiden. Alors que Petrozza a puisé l’énergie et l’inspiration de ses
compositions dans la triste actualité autour des conflits religieux à
travers le monde, qu’il compare d’ailleurs à ceux qui entourent les
anciennes mythologies, on pouvait s’attendre à une œuvre sombre et
fataliste. Elle est en réalité profondément positive, et quelque part
résistante et combative, tout comme l’est l’artiste. Gods Of Violence
est incontestablement une machine à hits où aucun morceau n’a
véritablement à envier à l’autre. Peut-être verra-t-il une partie de son
public le bouder, car moins incisif et brutal que les premiers travaux
de Kreator. Mais il reprend au final tout ce qui a fait le succès du
groupe à travers les années, et si Phantom Antichrist a été extrêmement
bien accueilli, aucun doute que celui-ci le sera tout autant, si ce
n’est plus. Alors que certains prétendent que le thrash est un style qui
a du mal à se renouveler, voilà encore un opus de la part de Kreator
qui fera mentir les critiques.
Fuck No Too Slow !
Drunk As Fuck !