Où en étions-nous? Ah oui, mon deuxième jour au sein du royaume de SOM. Le chemin était encore long pour réussir à en faire le tour, et arriver jusqu'à la demeure de Maitre Kivan, seigneur intransigeant qui gardait précieusement l'encyclopédie pouvant me permettre de mener à bien ma quête. Il fallait donc m'atteler rapidement et sortir vite de ces montagnes,
Morgoth l'enculeur n'étant pas mort lors de notre affrontement, plus je restais dans ces lieux, plus le
Danger de croiser à nouveau sa route se faisait grand. L'odeur de bière et de sueur, même de bon matin, persistait encore, attaquant durement mes narines. Je descendis donc le Pic du Verdon, me dirigeant vers une forêt sombre et lugubre. Le soleil n'était pas au rendez-vous, la pluie tombait encore, et les sabots de mon fidèle destrier s'enfonçait presque totalement dans la boue. Mais l'idée de faire marche arrière ne traversa jamais mon esprit. Je finis donc par arriver à l'orée des bois, les gouttes frappaient moins violemment sur mon corps, disperséent par l'épaisse couche de feuilles gravitant au-dessus de mon crane. Le premier pas à l'intérieur de ce qui me semblait être une suite interminable de branches et de pénombre, me glaça le sang. Quelles horribles personnes allais-je encore rencontrer sur mon chemin? Ce pays n'est-il rempli que de fous furieux?
Le temps pour réfléchir ne fut guère long, avant que des bruits de pas ne se fassent entendre. Les amas humides de bois sur le sol se froissaient sous ce que j'imaginais être une multitude de pieds, surement crochus, velus et plein de champignons. Champignon qui fit d'ailleurs son
Apparition, enfin un bout, tout du moins. Car il s'agissait au final du couvre-chef d'un être à l'allure nonchalante et fourbe. Et de sa voix aigu et sournoise, encore en pleine mue, il dit alors, "Que fais-tu ici l'étranger?", je pris une profonde respiration, ne pouvant discerner complétement celui qui me faisait face, et lui rétorqua "Je suis venu chercher le savoir du Metal, je veux en apprendre le plus possible sur ce que vous autre osez appeler de la musique". L'être sembla hésiter avant de répondre, "Metal?" demanda-t-il d'un
Ton perplexe. Sa question me choqua, comment quelqu'un vivant dans cette forêt, au sein de SOM, ne pouvait avoir entendu parler de ces sons si horribles. Il me fallait trouver des réponses, le temps jouant contre moi, le bavardage superflu ne servait à rien, mon assurance reprit des couleurs, "Oui, le Metal, chose sur laquelle est basée tout l'esprit de ces terres, qui
Domine la moindre pensée des hommes qui y vivent", ces mots sonnèrent puissamment, comme si la chose ne m'effrayait plus. Cette dernière, comprenant que son aspect bizarre n'avait plus aucun effet sur moi, s'avança vers la lumière. Il était encore plus petit et repoussant que je ne l'aurais cru de loin. C'est là qu'il m'apprit une bien triste nouvelle, "Je suis Koraath" dit-il en un son strident, "Je suis le chef des lieux, roi des Boulets. Cela fait bien longtemps que le monde extérieur nous a chassé. Nous étions bien trop différents pour être acceptés. Les gens d'ici n'aiment pas trop ceux qui jouent les touristes, et quand ils sortirent leurs armes, nous avons fuit dans cette épaisse broussaille, pour que personne ne nous retrouve. Le
Seul souvenir que j'ai du temps où je vivais encore libre de mes mouvements, ce sont les longues conversations que j'entretenais avec les miens. Mais de Metal, il n'a jamais été question, je ne peux point t'aider l'étranger." Ce petit bonhomme au chapeau taillé dans une amanite tue-mouches ne m'était donc d'aucune utilité? Je ne pouvais m'y résoudre. Il me fallait quand même quelques indications, en cela il pourrait peut-être me servir. Nous conversâmes quelques dizaines de minutes sur mon voyage et sur son clan, puis il décida de m'emmener à son repère, pensant qu'une de ses connaissances pourrait m'aider.
Le chemin à travers les ronces fut ardu. Puis, au bout d'un temps qui me parut plus long qu'il ne dura réellement, le village de Koraath fit place devant mes yeux. Enfin, si l'on peut appeler ça village, car cela ressemblait plus à un camp de fortune, les habitants étant durement chassés par le général de guerre Hellsheimer, il était facilement compréhensible que les maisons ne soient que toiles et bâtons assemblés grossièrement. Arrivé devant une baraque au ton assez chaud, ornées de toute sortes d'objets ayant servis à divers sévices sexuels, dont je ne voulais pas savoir le moindre détails, Koraath tandis son doigt, et lança, "Voila, c'est ici. Mais je te préviens, même nous autre, les Boulets, nous méfions de cet homme. Une légende raconte qu'il aurait violé un ours, une nuit où la folie et sa libido incontrôlable prirent le pas sur son esprit". Voila qui ne me rassurait guère, mais si cet homme pouvait m'indiquer un chemin ou m'aider, alors qu'importe les risques à prendre, je me devais d'en discuter avec lui.
A l'intérieur de sa demeure aux allures perverses, je l'aperçus soudain, assis devant son miroir, caressant sa musculature peu développée, se croyant bâtit comme Stallone. Il se retourna, me dévisageant, et me dit "Pas mal, non?", étourdit par cette question qui n'avait que peu de sens dans un moment pareil, ma réponse fut brève, "comment ça?", sont les seuls mots qui me vinrent en tête. Son sourire disparut, il se retourna vers le miroir, replaçant ses cheveux, marmonnant une phrase qui semblait dire quelque chose comme "Quoi? Comment ose-t-il? Quel grossier personnage!", puis s'approchant de moi, plus près qu'aucun homme ne l'avait encore fait, il répliqua "Quoi, comment ça?! Je parlais de moi bien sûr! Je suis pas mal non? Vient pas me dire que ma beauté ne t'a pas sautée aux yeux! Bon j'avoue, tu es un homme, mon charme n'a pas autant d'effets sur toi que sur la gente féminine, mais tout de même, moi Rambo, comment ne pas être en admiration devant ce que l'on nomme communément une véritable statue grec! Etc...", les mots qui suivirent, je ne m'en souviens plus exactement, il faut dire que cet homme monologua durant une bonne demi-heure sur des choses plus ou moins sensées, passant de son physique à l'élevage de ratons laveurs, tout en essayant de démontrer grâce à une formule mathématique que c'est bien lui le centre de l'univers. Néanmoins, quelque chose m'interpella après tant d'inepties, il dit le mot Metal, il me fallut donc le couper alors qu'il abordé la reproduction des marmottes albinos unijambistes, "Tu viens de dire Metal, non?", une demande qui l'interloqua "Oui, le Metal! Cette musique débile qui n'a prit que les mauvais cotés du Hard Rock. Tu sais mon grand, le Hard Rock, il n'y a que ça de vrai! Putain Kiss, eux ce sont des dieux, plus maquillés que des femmes, plus juifs que les pontes d'Hollywood et pourtant, ils s'en sont tapés des gonzesses", propos suivis d'un regard discret vers l'immense tableau représentant les membres du groupe, entachée par des traces dont je ne voulais pas savoir la provenance.
Il était temps pour moi de lui conter mon histoire, et ma venue sur ces terres. Il attendit la fin patiemment, mais sa première réaction quand ma demande d'aide fut évoquée, me laissa envisager le pire quand à faire une partie de la route en sa compagnie, il eut ses termes exactement, "Et moi, la princesse, je pourrais aussi la niquer?". Il fallut prendre sur moi, et avoir pitié de cet homme, atteint par ce qui semblait devenir un mal incurable, ce mélange de machisme prédominant, lié à un grave complexe d'infériorité. Après moult débats, prises de têtes, et coup de sang, Rambo décida quand même de m'aider au final, même sans obtenir les faveurs de ma future épouse. Il voulut que l'on scelle notre pacte dans le sang et le sperme, chose catégoriquement refusée. Mais, en acceptant de m'aider, il prouva que sous ses allures d'homme impossible à fréquenter, se cachait au final une personne sympathique, mais qui pourrait vite finir comme Morgoth l'Enculeur, si je ne prenais pas certaines précautions. Il me vint donc en aide, décidant de m'accompagner à la lisière de la forêt, pour ensuite m'indiquer le chemin. Me lançant qu'il n'irait pas plus loin de toute façon, car le monde du Metal ne regorge pas assez de femmes, et qu'un arbre ou un ours lui suffisait pour l'instant, le temps qu'il réussisse à monter son projet Glam Rock pour emballer tout ce qui passe. C'est ainsi que je fis ma rencontre avec cet homme qui n'avait jamais entendu parler des bonnes manières, ou du respect. Et mon voyage continua aussi bizarrement qu'il avait commencé, notant au passage dans mon carnet de bord : "Ne pas me laisser mes cheveux pousser trop longtemps, ne pas faire ma toilette à moins de 500mètres de lui, et créer une poupée en bois, au cas où son sexe guiderait son esprit un beau matin."
(La suite prochainement.)
(PS : Ce n'est quand même pas facile d'inventer ça sur le coup, je relirais demain pour corriger si il y a des choses qui ne vont pas.)
Funk Me, Satan!