On ne présente plus l'Allemagne comme l'une des nations essentielles et florissantes en matière de Black. Trefihrat livre sa première démo du titre éponyme ce mois de Mai 2018, composé de 3 titres crus et primitifs. Musicalement, ça reflète une pure noirceur et la misanthropie d'un Trve Black traditionnel, avec un légère touche mélancolique que l'on retrouvera plus amplement sur le dernier titre "Sterben" de cette démo, par du chant clair et plaintif qui semble émaner parmi les défunts et les esprits damnés. Pour parler du line-up, il en demeure quant à lui inconnu, aucune infos de dispo sur sa composition. Sinon, d'après les dires de Brahz de Brahdr'uhz, (précédemment mentionné sur ce topic avec sa dernière démo "Akeldama"), un split est prévu avec ce groupe teuton. Pour résumer cette démo, elle se veut assez courte, limpide et n'excède pas les 15 m, tiré à à un tirage d'exemplaires ultra limité (10 et 20 copies en K7 et CD); c'est sale , poussiérieux et purement old school.

https://trefihrat.bandcamp.com/releases

Passons le corpsepaint dégoulinant, les brassards à clous, la haine et la destruction, attaquons nous à Noesis projet one man band italien de Black Ambient. Le groupe s'inscrit dans la veine de Lustre par son atmosphère, Thy Light pour son côté mélancolique, ou encore Summoning par ces mélodies épiques et son ambiance calme et apaisante. Un illustre projet italien formé en 2013 signant son second EP chez un piot label underground en ce mois de mai 2018. Un EP en trois parties du même nom intitulé"Unheard Whispers", des chuchotements que l'on entendra bel et bien malgré le titre, et qui résonneront paisiblement le long de cette courte et bellissime offrande. Un mec qui fait du Black sans prétention mais au fort potentiel, et n'a rien à envier à ses aînés malgré une différence d'audience.

https://www.youtube.com/watch?v=6TR-0l3SUGM

Black Serpent du Mexique et son EP "All That Blood" de Mai 2018. Au vue de cette cover assez ritualiste, Black Serpent livre un Black plutôt cru et primitif. A l'instar de la pochette "Rituale Satanum" de Behexen c'est du Black à l'intention du malin et dans un unique but, répandre sa parole et lui prouver sa dévotion. Déjà, le premier titre intrumental et ambient entame le rituel auditif par des notes de synthés à l'aura mortuaire. Une ambiance qui se reflète aisément sur cette cover rappelant un léger soupçon des finlandais, paradoxalement par leur premier titre Intro/The Summoning" figurant sur leur premier full-length", toutefois en moins noir mais aussi mystérieux. Les trois autres titres de cet EP s'avèrent plus catchy, mélodiques, mais râpeux également par des grattes très incicives et des riffs affûtés qui percent la chair et une batterie sèche et efficace. Dans ce projet, on compte deux membres dont un guitariste/chanteur et un batteur, donc un line-up assez minime mais pour un Black qui l'est d'autant moins. En tout cas, une belle pochette et du bon Black qui se termine par des samples fantômatiques et intriguants sur le dernier titre éponyme de l'EP, venant clotûrer cette offrande au diable.

http://www.youtube.com/watch?v=8HBlOAWrQ9s

La deuxième démo "... From the Black Caverns" de Juin 2018 de Daimon, one man band grec également chanteur/bassiste de Legion Of Doom. Un cover très représentative d'un Black caverneux à l'image de cette caverne et écorché par les flammes porté par Daimon membre de ce projet. Si je devais citer comme influence majeure définissant le style de Daimon je citerais bien évidemment Bathory période "Under the Sign of the Black Mark" ou "...The Return" en plus ritualiste et mélodique, et à la production plus étouffée. C'est old school et un retour aux sources du Black non aseptisé et minimaliste, d'ailleurs cette cover vous remémorera sûrement celle de ce grand disque qu'est "Under the Sign of the Black Mark" dans cette fameuse grotte et un flambeau à la main porté par le bouc éclairant la pénombre... Musicalement, c'est tout de même plus soft, mais les vocaux primitifs et les grattes tranchantes, suffocantes,  démontrent l'authenticité d'un Black d'antan qui remonte en surface malgré les années qui passent. Non loin d'être un chef d'oeuvre, mais toutefois une excellente démo.

http://www.youtube.com/watch?v=FuTSHRogIDQ&t=44s

Une démo de décembre 2017, pondu par le sieur Dunkel de Drakonhail, également membre de Sale Freux,  J'ai si froid..., , et autrefois pour Saatkrähe, Breizh Occult, et Voqkrre. Le volatile français compte encore avec l'Envol une de ses innombrables démos, celle-ci tout d'abord tiré à 50 copies puis à 10 exemplaires via un label albanais privé Medieval Werewolf Antiquarium. Pas besoin de faire de dissertations pour définir Drakonhail, c'est toujours un Black misanthropique dédié à ses corbeaux et à la forêt. C'est morne, triste, infiniment noir et ça sent la mort. Le chant se résume à des hurlements inhumains et criards, le rythme est lourd et pesant et au niveau des guitares c'est essentiellement des arpèges lents et monotones. L'opus dure 1h20 mais pour être apprécié pleinement il est recommandable de l'écouter dans la pénombre à tête reposée car en plein soleil les rayons risquent de pourrir....

Démo à l'écoute uniquement sur ma chaîne : https://www.youtube.com/watch?v=NatQH3a54JY&t=4s

Velo Misere, un projet espagnol formé en 2016 et son EP Genealogía del eterno desasosiego de 2018. Il s'agit de Black caverneux et possédé à l'atmosphère asphyxiante, ça respire la peste et sent bon l'odeur de moississure de caves laissés à l'abandon durant des millénaires. C'est très crade, il est donc difficile de dissocier les instruments que l'on entend certes mais forment un magma sonore de crasse, sans pour autant s'avérer être inaudible. Il ne s'agit pas de Black dépressif, juste d'un Black grondant, torturé et malsain, avec un chant rauque et caverneux qui semble avoir délaissé le monde des vivants. C'est très raw et l'atmosphère se veut plombée et irrespirable, si bien qu'à la fin de son écoute vous écopperez peut-être d'un cancer tellement vos poumons seront empestés par la fumée nocive de Velo Misere. 

http://velomisere.bandcamp.com/album/genealog-a-del-eterno-desasosiego

Un projet Black Metal suédois tout frais du même membre que Bmokatak, Natsvarth, Endiol, Whore Blood, ou encore Despise The Light, de Suède également. Blodpest ci-contre et son album "Ashen Soverignty", pondu par Foul son membre ce mois-ci, mais ne sera toutefois distribué qu'à partir du mois d'Août à un tirage ultra limité de 50 copies via Death Kvlt Productions, un label underground anglais. Foul est un artiste prolifique puisque il a créée pas moins de 5 groupes en l'espace de quelques années, son projet le plus ancien étant Natvarth de 2014, les autres sont tout frais, de 2016/2017 tout au moins, et Blodpest de 2018. Pour parler de Blodpest, ce projet diffère peu de Bmokatak et Endiol, c'est à dire un Black assez cru et sale aux sonorités poussiéreuses vomi dans l'enceinte d'une cave. Donc, vous l'aurez devinez, on est loin de la grosse prod' de chez Nuclear Blast surproduite, là c'est plutôt enregistré avec les moyens du bord en se contentant d'une boîte à rythmes, qui d'ailleurs s'avère un brin robotique mais aucunement dérangeante, celle-ci étant légèrement en retrait vis à vis des grattes, poussées avec une grosse reverb' tout comme ce chant qui émane des abysses. En tout cas, l'album est déjà à l'écoute et précommandable sur le bandcamp du label pour les intéressés.

https://www.youtube.com/watch?v=88WcMwfYYcY&t=72s

Voici Vargaur, le "Sargeist" allemand. Qu'il est bon de réentendre du Black à l'ancienne malgré les années qui passent, on croirait entendre un mix entre "Satanic Black Devotion" et "Disciple of the Heinous Path" des finlandais tant bien dans l'ambiance, le riffing, et ce chant fantômatique provenant d'un cimetière abandonné venant hanter les vivants...  C'est à la fois très raw et mélodique, ça respire la peste et cette aura malsaine qui émanait des vieux Sargeist (les derniers sont bons aussi, je précise!). Sinon, tiré en tape en tirage ultra limité chez un label allemand également nommé Cirsium Kollektivet, la même "entreprise" que Gristarar précédemment cité et ça reste du tirage ultra très limité, donc premiers arrivés premiers servis! A part ça, Vargaur est un groupe très prometteur qui ressuscite l'esprit noir, sale, et misanthropique du Trve Black rien qu'avec cette démo et c'est quand même pas rien sur seulement 4 titres dispatchés sur 16 mn. En bref, du lourd.

https://www.youtube.com/watch?v=AbWg5TxAg30

Un pays tel que le Venezuela où l'on ne trouve pas du Black à foison, mais Kveldulv prouve bel est bien que ce n'est pas la quantité qui compte mais bel et bien la qualité. Empreinté du pseudo de son même membre, ce dernier a créée ce projet en 2012 avant de dévoiler en cette année 2018 son premier EP intitulé "Avila". Il propose sur l'espace de 16 mn ce qui se fait de mieux dans le Black, un condensé entre brutalité et harmonie, empreint d'une ambiance forestière qu'on retouve très peu parmi toutes ces sorties dans le genre. Cet EP n'est ni crade, ni trop lisse, et on retrouve un jeu assez épuré, des lignes de batterie implacables, un riffing sec et métallique, ainsi qu'un chant vorace et glacial très percutant. Sinon, l'unes des plus belles cover à mon goût ces temps-ci qui se font de plus en plus rares, et qui restranscrit, comme dit, un esprit forestier et un aspect assez sombre, froid et mystérieux propre au Black.

Kveldulv : Chant, tout les instruments.

https://www.youtube.com/watch?v=DFeG6eKWOTM&list=WL&index=3

Nous voici en Angleterre avec Abduction promptement signé chez Death Kvlt Productions, un label underground anglais précédemment cité. Un one man band ayant déjà quelques réalisations à son actif et dévoile en cette année 2018 son second full-length "A Crown of Curses". Un projet pas mal inspiré par Leviathan et Xasthur concernant les difformités apportés au chant, le rendant profondément inhumain, tout comme cette cover rappelant fortement les pochettes dégoulinantes et sales du sieur Malefic. Mais attention, on a pas affaire à du Black dépressif mais plutôt à un Black difforme et étouffé, par une atmosphère irrespirable sans déceler une quelconque allusion au suicide ou à la self destruction. Je vous parle d'effets, mais on est aussi toutefois loin d'un Dimmu Borgir en parlant juste de voix robotisés et usinées tellement elles ont été modifiées, bien kitsch. Là, c'est difforme mais c'est suffocant et asphyxiant comme une fumée toxique que l'auditeur inhalera pour mieux faire une expérience de la mort le long de ces 40 minutes. Sinon, j'ai mentionné Xasthur comme influence mais citons Leviathan également concernant cet esprit nauséabond et misanthropique, plus encore aux niveau des grattes très saturées, les arpèges dissonant et étranges, et cet aspect aussi très nocturne et démentiel. 

A|V : Chant, tout les instruments

https://www.youtube.com/watch?v=ytEesMfPprE