
Heldentod - Virradat (2014)
Après deux splits et environ dix ans d'existance, Heldentod a accouché d'un album aussi court qu'excellent. Ca reste du NSBM comme avant avec cette même ferveur vindicative et élitiste, et cette ambiance poignante, mais le tout semble plus fouillé et inspiré. Le riffing a beau être très traditionnel, la manière dont c'est fait rend l'album très personnel et unique. Les vocaux sont haineux et l'accent hongrois aura rarement été aussi adapté dans le Metal. A condition de considérer cet album comme un long EP, on ne peut que le considérer comme une pépite injustement délaissée. Le dernier morceau atmosphérique est d'une profondeur surprenante, pouvant rappeler le meilleur de Drudkh par certains aspects.
L'album n'étant pas en écoute intégrale sur youtube, il va falloir l'acheter pour le savourer :
Ce morceau est le moins bon de l'album...
Voici les trois groupes de György Killan, très bon guitariste hongrois de formation classique :
Metal Corpus
C'est son premier groupe; du Heavy Metal à la NWOBHM énormément influencé par Angel Witch. Une seule démo en 1987 :

https://www.youtube.com/watch?v=S-6vz5Dj_mA
Killan
Après le split de Metal Corpus, il monte un projet thrash solo où il décide d'y exprimer sa formation classique. Du thrash à la Slayer entrecoupé de passages classiques à la Bach. Là aussi une seule démo en 1988 :

https://www.youtube.com/watch?v=-hkbZdw8XvI
Undertaking
Enfin Undertaking qu'il forme en trio pour un thrash plus véloce façon allemande avec le talent du guitariste bien mis en avant. Toujours quelques petits passages classiques à droite à gauche. Leur démo V12BB4U obtiendra un certain succès dans la scène underground. Ainsi, ils vont jouer un concert en novembre 1988 dans une salle à Budapest qui va attirer plus de 6000 fans de thrash. Cette salle sera appelé plus tard Thrash Mosh Club.

https://www.youtube.com/watch?v=lrSZeJMu1mA&list=PLEGlWKbUsL1gUQeIusd2TQ7LCOIsEoPHm&index=3

Avec un gratteux et le batteur de Morbid Carnage. Le groupe a pondu un EP en 2010 et un album en 2013. Ils ont commencé à composer à nouveau il y a un an, mais le groupe étant assez discret sur le net, c'est difficile de savoir où ils en sont.
Leur EP "Sign of Moloch" donne dans du Archgoat worship bien honorable mais manquant cruellement de personnalité pour tenir dans le temps. C'est un bel hommage qui laissait présager du bon par la suite (si on omet la vache qui rit de l'ilustration...) :
Trois ans après, l'album ne donne clairement pas la suite qu'on attendait. Les mecs sont passés d'un Archgoat worship à un Death metal très bourrin, bestial et sombre avec une prod bien meilleure qu'avant. On pourrait penser aux débuts d'Incantation sans les passages plombés et bien plus teubé. Bien que ce skeud ne soit pas encore très personnel, il a le mérite d'être parfaitement bien exécuté et de sortir du simple hommage. Gros poing dans la gueule.
THY FUNERAL est un one-man-band formé en 2002 par un type répondant au pseudo de Thanatos (je n'ai pas son vrai nom). Il officie dans un registre Black Metal. Fondé sur les cendres de son précédent projet (Nebular Carpathians - une seule démo intitulé "Antichristian Assault" sortie en 2001), le hongrois ne perd pas de temps et sort rapidement sa 1ère démo éponyme (4 titres - 30mn) en autoproduction (via CD-R ) durant l'année 2002 (elle sera réédité en K7 en 2004 par Maniac Productions).

https://www.youtube.com/watch?v=IHcqxy6xEWE (le 2ème titre - je ne connais que celui la de la démo )
Si je respecte l'ordre chronologique des enregistrements, voici maintenant son 1er album complet "The End of Life" (6 titres - 47mn), enregistré quand à lui en 2005 mais qui va se retrouver malencontreusement dans les limbes avant d'être enfin édité en 2011 en format K7 via Sigillvm Tenebrae Records (j'avais pris la K7 chez Depressive Illusions Records car il fournissait une copie CD-R de l'album avec) - On notera que l'album est depuis peu disponible sur Bandcamp.

L'album est plutôt sympa, c'est plus "carré" en terme de tenue générale (intro/outro dispensables par contre). La production est elle aussi plus soignée. Ca reste vif mais on sent déjà poindre quelques légers éléments atmosphériques.
https://sigillvmtenebrae.bandcamp.com/album/the-end-of-life
On clôture avec sa dernière démo intitulé "Master of Rebellion" (3 titres - 30mn) sortie quand à elle tout d'abord en 2008 en format K7 via Karpatia Productions avant d'être réédité en format CD en 2013 via Kunsthauch (un digifile assez sympa sous enveloppe noire) dans une version remasterisée (dispo aussi en digital via Bandcamp). C'est le gros morceau de sa discographie, le plus efficace (à mon sens) et le plus soigné. Le hongrois se re-axe içi sur un trip atmosphérique poussé, plus mélodique avec donc pas mal de claviers mais en conservant des guitares bien fuzzy pour doper l'ensemble. C'est très bien écrit et les morceaux sont très efficaces dans leur genre.

https://kunsthauch.bandcamp.com/album/master-of-rebellion-full-length
Le projet splittera malheureusement (pas de date précise) et ce malgré la très bonne tenue de cette dernière démo. Le hongrois se ré-orientera vers un trip black doom avec son projet Spüolus (peu intéressant) et plus récemment dans un genre de trip dark ambient sous patronyme Dwarfstar (pas génial lui aussi)....
Almighty

Le Almighty hongrois fondé en fin d'année 1987 à Miskolc (Nord Est de la Hongrie). Ce que l'on sait d'eux est que leur premier concert date de mars 1988 et qu'ils n'ont enregistré qu'une seule démo en juillet 1990, sobrement intitulé Demo 1. Musicalement c'est du thrash qui se rapproche un peu de la scène polonaise; on pense ainsi un peu à Turbo. Alors musicalement c'est super mais le chant est complètement à la ramasse (dans un style un peu crossover mais on a plus l'impression qu'il parle qu'il chante ...).

https://www.youtube.com/watch?v=xUNajAn65NE
Avec la photo du groupe qui donne l'impression de dater de 1905 !!!


Formé la même année que le Necrotomy australien, le Necrotomy hongrois se forme en 89 lorsque les frères Foldi rencontrent les frères Konya. Sous l'impulsion de Robi, le vocaliste, les choses vont s'accélérer et prendre un tournant plus sérieux. Le groupe répète intensivement en s'insiprant de tous les cadors de l'époque : Death, carcass, Obituary, Bolt Thrower, Bathory, Celtic Frost, Venom et Napalm Death. Foldi Tamas, le premier gratteux, progresse rapidement en prenant des cours, alors qu'il n'a commencé la guitare qu'en 88, tandis que Konya Boldizsar a lui une formation classique à la guitare accoustique et la clarinette. Le groupe a de suite l'envie de créer son style, quelque chose d'unique, avec des tournants inattendus, même si une grosse influ Obituary ressort au fil des compos. Mais pour ça, il faut des sous et trouver un studio d'enregistrement. Foldi Tamas et Peter, le bassiste, décident de partir bosser à l'étranger quelques mois pour gagner des sous et payer ainsi une session "pro". En effet, leur premiere capture s'était effectuée dans un petit studio familial primitif pour presque rien. La batterie était au sous sol pendant que les autres jouaient à l'étage du dessus...
Inhuman Mankind débarque en 91 dans un paysage Death Metal hongrois quasi vierge, si ce n'est les compatriotes naissants de Intense Agonizing, Extreme Deformity, Subject, Unfit Ass, Monastery, Eczema, Life Discussion et quelques autres. Le but de Necrotomy était d'envoyer la démo la plus brutale de Hongrie, mais en misant un max sur l'ambiance. La référence guitaristique de Foldi Tamas, c'est James Murphy, et donc ses travaux sur Spiritual Healing et Cause of Death. Et cela s'entend, avec ces leads macabres et pétés de réverbe conférant une ambiance particulièrement putride à l'ensemble. Point de soli vertueux, juste quelques lignes mélodiques phagocytées par son de guitare façon Bathory, l'autre référence ultime du groupe. D'ailleurs, toute la démo sonne comme un mélnage de Blood Fire Death et de Cause of Death, avec au grè des morceaux une empreinte Celtic Frost marqué. Bref, ça sonne très première vague, avec un son raw au possible et une ambiance caverneuse à souhait. Les vocaux de Robi sont d'ailleurs par moments complètement bestiaux, et les quelques passages en intro au clavier apportent une touche lugubre supplémentaire.

La cassette s'écoule à 300 exemplaires au sein des quelques shops et magazines underground locaux. Les membres ne s'intéressent pas trop à la promo du groupe, mais lors d'un concert ils se font remarquer par un ingé-son qui par un jeu de relations les amène à passer à la radio, chose extrêmement rare pour un groupe de Death Metal en Hongrie à cette époque. Ils feront même un clip. Malheureusement, Necrotomy n'est pas plus actif que ça, et le service militaire de Robi casse un peu l'élan du groupe qui vadrouille jusqu'en 93. Et c'est lors d'un concert qu'une baston éclate et signe finalement la fin du groupe. Certains des membres continuent leur aventure musicale dans d'autres groupes (Symphony).
En 2017, Metal or Die Records a la bonne idée de ressortir cette démo avec un son entièrement nettoyé après avoir mis la main sur la cassette master originale. Un remaster + un remix sont effectués. On aurait pu crainde une perte d'identité, mais il n'en est rien. Au contraire, Inhuman Mankind garde sa personnalité, son côté raw, primitif et bestial, mais cette fois doté d'un son moins étouffé et plus clair, qui permet enfin d'éviter de monter le volume à fond. Un morceau bonus composé pour l'occasion est même ajouté. Une réédition facile à choper qui plaira à tous les fans de proto death.
