Black metal ist krieg! >> Documents & témoignages sur le Black Metal 1992-94
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Mercredi 12 Fevrier 2014 - 02:18:01
Voilà l'entrevue légendaire avec Darkthrone de printemps 1993. L'auteur de la chronique d'Under A Funeral Moon postée précédemment est Frank Albrecht. C'est également lui qui pose les questions à Nocturno Culto dans l'entrevue ci-dessous.



citation :
Voici l'entrevue Black Metal la plus importante de tous les temps.

Il nous manque encore, cela dit, deux reportages "Anti-Black Metal" parus courant 1993 respectivement dans Metal Hammer ("Les versets sataniques") et Rock Hard ("Quo vadis, Black Metal ?").
De manière générale, tout document de cette époque sera le bienvenu (quelqu'un possède-t-il, par exemple, des articles et/ou reportages de "Kerrang! " ?).

Remarque : Les différentes manières d'écrire Darkthrone furent dans un premier temps  le fait de la maison de disques Peaceville qui écrivait partout "Dark Throne". Ce n'est que par la suite que Fenriz statua que le nom du groupe était "Darkthrone".

Les réponses de Nocturno Culto peuvent prêter à sourire, mais cette entrevue a eu un Impact impressionnant sur toute la scène Metal du monde germanophone (qui lisait évidemment Rock Hard magazine, source majeure d'informations à l'époque). Beaucoup de jeunes fans de Death Metal se sont intéressés au Black Metal après avoir lu cette entrevue. On n'a 16 ans qu'une fois dans la vie...

Voici donc la fameuse entrevue, parue dans Rock Hard en avril 1993 :


DÉBILITÉ MENTALE PUISSANCE TROIS !

Dans le dernier numéro, Krull [maître à penser d'un groupe de death allemand, Jadis indéniablement talentueux : Atrocity, ndt], éclairait déjà obligeamment notre lanterne quant à divers incidents "satanistes" survenus récemment en Norvège. Maintenant, le temps est venu de donner la parole à un groupe issu de cette nébuleuse sectaire d'handicapés. Ted Skjellum (alias Nocturno Culto) de Darkthrone semblait parfaitement convenir à cet effet, même si leur nouvel opus "Under A Funeral Moon" n'avait pas pu remplir nos attentes.

Malheureusement mon entretien avec Ted fut peu satisfaisant parce que le bonhomme déteste les entrevues et qu'il apprécie encore moins d'être interrogé sur la scène norvégienne. Mais là, il ne peut s'en prendre qu'à lui-même car finalement, Darkthrone ont été parmi les premiers à se revendiquer du mouvement Black Metal renaissant. Voici donc les quelques déclarations potables de Ted, et je vous assure que c'est la dernière fois que nous avons réservé une page à ce crétin.

R.H. : Ted, votre nouvel album se compose à vrai dire à 80 % de tambourinage plus ou moins absurde ; personnellement je ressens douloureusement l'absence des passages plus lents, de ces hymnes géniaux du Black Metal présents sur le dernier album "A Blaze In The Northern Sky". Pourquoi ce changement ?

Nocturno Culto : Nous en avions envie, tout simplement. La musique reflète nos sentiments au moment de l'enregistrement.

R.H. : Vous semblez avoir été assez agressifs ces derniers temps...

Nocturno Culto : À vrai dire nous sommes toujours agressifs.

R.H. : Tu disais dans ta dernière entrevue espérer que le plus de gens possible détestâssent votre album. Mais c'est le contraire qui est arrivé, et "A Blaze In The Northern Sky" s'est beaucoup mieux vendu que votre premier-né. Ça doit être frustrant...

Nocturno Culto : C'est juste. C'est la raison pour laquelle nous allons attendre deux ans avant de sortir notre prochain album, après quoi nous nous dissoudrons. Je ne voudrais plus alors faire de la musique que pour moi-même. J'enregistrerai des démos dont il n'y aura qu'une seule copie et que j'écouterai chez moi à la maison - moi et personne d'autre. Le problème, c'est que nous vendons trop de disques. J'exècre ces fans d'Obituary ou de Morbid Angel qui achètent nos disques.

R.H. : C'est quoi ton problème avec des groupes comme Obituary ?

Nocturno Culto : Je ne sais pas, tous ces groupes semblent se connaître et s'apprécier, ils s'amusent quand ils vont en tournée ensemble ; c'est répugnant. Je préfère vivre seul dans les montagnes de Norvège. Je n'ai pas besoin de beaucoup d'amis, et cela ne m'intéresse pas du tout de rencontrer d'autres groupes.

R.H. : Pourtant on raconte que vous êtes en contact avec le milieu sataniste norvégien. Peux-tu nous en dire plus sur ce qui se passe chez vous en ce moment ?

Nocturno Culto : Pas de commentaire.

R.H. : Mais tu dois bien avoir une opinion sur ces événements.

Nocturno Culto : Ce que les autres gens font ou pensent ne m'intéresse pas. Je trouve ça bien si des églises sont brûlées parce que ça fait peur aux chrétiens. De toute façon il n'y a plus de vrais chrétiens. Seulement des gens qui croient l'être. Si des personnes sont tuées, ça ne me dérange pas non plus, il y a trop d'êtres humains sur cette planète de toute façon. C'est aussi la raison pour laquelle je salue dans le principe, par exemple, la guerre en Yougoslavie. Et je trouve justifiées les actions de ces satanistes en Norvège, bien que je ne participe pas personnellement à ces actions. Je préfère vivre tranquillement dans mon village de 200 âmes.

R.H. : Si je comprends bien ça ne te dérange pas que des groupes inoffensifs comme Paradise Lost, qui n'ont d'autre ambition que de jouer leur musique, se fassent attaquer sans raison par des satanistes ?

Nocturno Culto : Les autres groupes ne m'intéressent pas.

R.H. : Euronymous de Mayhem affirme que vous avez trahi le Black Metal ; vous ne seriez plus des disciples de "l'enseignement satanique", mais vous auriez changé de camp.

Nocturno Culto : C'est n'importe quoi. Nous n'avons jamais appartenu à aucun camp. Pourquoi devrions-nous faire partie d'une scène en particulier ? C'est stupide. Je préfère vivre seul.

R.H. : Tu ne penses pas que tout ce fatras sataniste est assez fascisant ?

Nocturno Culto : Ça ne m'intéresse pas. On ne peut pas changer de sujet ? Tes questions m'ennuient.

R.H.: Eh bien ça tombe bien car je ne supporte plus tes élucubrations de demeuré. Salut !

Nocturno Culto : C'est ça, casse-toi.

R.H. : Avec plaisir, et je te promets que tu n'entendras plus jamais parler de moi. À la limite je passerai te voir pour t'implanter de force un cerveau, de façon à ce que les gens n'aient plus à supporter tes divagations et tes remarques débiles...

[Fin de l'entrevue]

Conclusion de l'article

Bref, sérieusement : Je ne pense pas que DARKTHRONE accordent beaucoup d'importance à ce que l'on pense d'eux. Apparemment ils ont vraiment une araignée au plafond, ils déraillent méchamment. En fait il faudrait boycotter leurs disques, aussi géniaux soient-ils. Contrairement à ce lardon handicapé d'Euronymous de Mayhem, les gars de DARKTHRONE ont l'air vraiment dangereux, et leur pouvoir de nuisance est certainement plus grand que ce que Nocturno Culto veut nous faire croire.



Mercredi 12 Fevrier 2014 - 07:17:55
J'adore la conclusion de l'interview .

Mercredi 12 Fevrier 2014 - 08:41:25
Si ce n'est pas fait, ce topic mérite d'être épinglé.

C'est super intéressant de lire ce qu'étais la scène à l'époque, ce serait encore plus sympa si 2/3 anciens venaient parler de leur découverte du mouvement aux origines, comment ils sont tombé dedans et tout.

Moi je flag et je reviendrais souvent lire ce qui se passe a défaut de participer faute de témoignage du passé.

Mercredi 12 Fevrier 2014 - 09:16:07
http://lestrublions.blogspot.fr/2008/08/les-racines-du-black-metal.html

Ce n'est pas vraiment un témoignage, mais c'est une analyse asse détaillée des débuts de la scène Black.

La suite avec la seconde vague scandinave :

http://trveblyon.blogspot.fr/2010/05/la-seconde-vague-du-black-metal-et-ses.html


Mercredi 12 Fevrier 2014 - 15:37:42

citation :
widukind dit : Voilà l'entrevue légendaire avec Darkthrone de printemps 1993. L'auteur de la chronique d'Under A Funeral Moon postée précédemment est Frank Albrecht. C'est également lui qui pose les questions à Nocturno Culto dans l'entrevue ci-dessous.



citation :
Ci-dessous vous trouverez l'entrevue Black Metal la plus importante de tous les temps.
Il nous manque encore, cependant, deux reportages "Anti-Black Metal" parus respectivement dans Metal Hammer ("Les versets sataniques") et Rock Hard ("Quo vadis, Black Metal ?") qui parurent courant 1993. De manière générale, tout document de cette époque sera le bienvenu (quelqu'un possède-t-il, par exemple, des articles et/ou reportages de "Kerrang!" ?).

Remarque : Les différentes manières d'écrire Darkthrone furent dans un premier temps  le fait de la maison de disques Peaceville qui écrivait partout "Dark Throne". Ce n'est que par la suite que Fenriz statua que le nom du groupe était "Darkthrone".

Les réponses de Nocturno Culto peuvent prêter à sourire, mais cette entrevue a eu un Impact impressionnant sur toute la scène Metal du monde germanophone (qui lisait évidemment Rock Hard magazine, source majeure d'informations à l'époque). Beaucoup de jeunes fans de Death Metal se sont intéressés au Black Metal après avoir lu cette entrevue. On n'a 16 ans qu'une fois dans la vie...

Voici donc la fameuse entrevue, parue dans Rock Hard en avril 1993 :


DÉBILITÉ MENTALE PUISSANCE TROIS !

Dans le dernier numéro, [le maître à penser du groupe allemand Atrocity] Krulle, éclairait déjà obligeamment notre lanterne quant à divers incidents "satanistes" survenus récemment en Norvège. Maintenant, le temps est venu de donner la parole à un groupe issu de cette nébuleuse sectaire d'handicapés. Ted Skjellum [alias Nocturno Culto] de Darkthrone semblait parfaitement convenir à cet effet, même si leur nouvel opus "Under A Funeral Moon" n'avait pas pu remplir nos attentes.

Malheureusement mon entretien avec Ted fut peu satisfaisant parce que le bonhomme déteste les entrevues et qu'il apprécie encore moins d'être interrogé sur la scène norvégienne. Mais là, il ne peut s'en prendre qu'à soi-même car finalement, Darkthrone ont été parmi les premiers à se revendiquer du mouvement Black Metal renaissant. Voici donc les quelques déclarations potables de Ted, et je vous assure que c'est la dernière fois que nous avons réservé une page à ce crétin.

R.H. : Ted, votre nouvel album se compose à vrai dire à 80 % de tambourinage plus ou moins absurde ; personellement je ressens douloureusement l'absence des passages plus lents, de ces hymnes géniaux du Black Metal présents sur le dernier album "A Blaze In The Northern Sky". Pourquoi ce changement ?

Nocturno Culto : Nous en avions envie, tout simplement. La musique reflète nos sentiments au moment de l'enregistrement.

R.H. : Vous semblez avoir été assez agressifs ces derniers temps...

Nocturno Culto : À vrai dire nous sommes toujours agressifs.

R.H. : Tu disais dans ta dernière entrevue espérer que le plus de gens possible détestâssent votre album. Mais c'est le contraire qui est arrivé, et "A Blaze In The Northern Sky" s'est beaucoup mieux vendu que votre premier-né. Ça doit être frustrant...

Nocturno Culto : C'est juste. C'est la raison pour laquelle nous allons attendre deux ans avant de sortir notre prochain album, après quoi nous nous dissoudrons. Je ne voudrais plus alors faire de la musique que pour moi-même. J'enregistrerai des démos dont il n'y aura qu'une seule copie et que j'écouterai chez moi à la maison - moi et personne d'autre. Le problème, c'est que nous vendons trop de disques. J'exècre ces fans d'Obituary ou de Morbid Angel qui achètent nos disques.

R.H. : C'est quoi ton problème avec des groupes comme Obituary ?

Nocturno Culto : Je ne sais pas, tous ces groupes semblent se connaître et s'apprécier, ils s'amusent quand ils vont en tournée ensemble ; c'est répugnant. Je préfère vivre seul dans les montagnes de Norvège. Je n'ai pas besoin de beaucoup d'amis, et cela ne m'intéresse pas du tout de rencontrer d'autres groupes.

R.H. : Pourtant on raconte que vous êtes en contact avec le milieu sataniste norvégien. Peux-tu nous en dire plus sur ce qui se passe chez vous en ce moment ?

Nocturno Culto : Pas de commentaire.

R.H. : Mais tu dois bien avoir une opinion sur ces événements.

Nocturno Culto : Ce que les autres gens font ou pensent ne m'intéresse pas. Je trouve ça bien si des églises sont brûlées parce que ça fait peur aux chrétiens. De toute façon il n'y a plus de vrais chrétiens. Seulement des gens qui croient l'être. Si des personnes sont tuées, ça ne me dérange pas non plus, il y a trop d'êtres humains sur cette planète de toute façon. C'est aussi la raison pour laquelle je salue dans le principe, par exemple, la guerre en Yougoslavie. Et je trouve justifiées les actions de ces satanistes en Norvège, bien que je ne participe pas personnellement à ces actions. Je préfère vivre tranquillement dans mon village de 200 âmes.

R.H. : Si je comprends bien ça ne te dérange pas que des groupes inoffensifs comme Paradise Lost, qui n'ont d'autre ambition que de jouer leur musique, se fassent attaquer sans raison par des satanistes ?

Nocturno Culto : Les autres groupes ne m'intéressent pas.

R.H. : Euronymous de Mayhem affirme que vous avez trahi le Black Metal ; vous ne seriez plus des disciples de "l'enseignement satanique", mais vous auriez changé de camp.

Nocturno Culto : C'est n'importe quoi. Nous n'avons jamais appartenu à aucun camp. Pourquoi devrions-nous faire partie d'une scène en particulier ? C'est stupide. Je préfère vivre seul.

R.H. : Tu ne penses pas que tout ce fatras sataniste est assez fascisant ?

Nocturno Culto : Ça ne m'intéresse pas. On ne peut pas changer de sujet ? Tes questions m'ennuient.

R.H.: Eh bien ça tombe bien car je ne supporte plus tes élucubrations de demeuré. Salut !

Nocturno Culto : C'est ça, casse-toi.

R.H. : Avec plaisir, et je te promets que tu n'entendras plus jamais parler de moi. À la limite je passerai te voir pour t'implanter de force un cerveau, de façon à ce que les gens n'aient plus à supporter tes divagations et tes remarques débiles...

[Fin de l'entrevue]

Conclusion de l'article

Bref, sérieusement : Je ne pense pas que DARKTHRONE accordent beaucoup d'importance à ce que l'on pense d'eux. Apparemment ils ont vraiment une araignée au plafond, ils déraillent méchamment. En fait il faudrait boycotter leurs disques, aussi géniaux soient-ils. Contrairement à ce lardon handicapé d'Euronymous de Mayhem, les gars de DARKTHRONE ont l'air vraiment dangereux, et leur pouvoir de nuisance est certainement plus grand que ce que Nocturno Culto veut nous faire croire.



C'est une interview serieuse ou un delire ? Si c'est serieux j'aime autant dire que l'intervieweur est un gros en...er.

Mercredi 12 Fevrier 2014 - 16:32:56
C'est vrai que comparer Euronymous à un "lardon handicapé", enfin voila quoi...

Ensuite faut voir aussi comment les blackmetalleux étaient perçus par le monde du Metal à l'époque. Et puis l'interviewer était peut-être lui-même un fan d'Obituary.

Par contre les liens postés par BG sont intéressants. Le Bresil n'a engendré que ces fameux groupes de BM 1ere vague (Sarcofago, Vulcano,...)ou est-ce qu'il y a eu par la suite d'autres groupes plus inspirés par la seconde?


Mercredi 12 Fevrier 2014 - 17:39:26



citation :
Svartasmetal dit : C'est vrai que comparer Euronymous à un "lardon handicapé", enfin voila quoi...


C'est pas que ça, attends au lieu de poser de vrai question du genre "comment est votrenouvel album, qu'est ce qu'y vous a inspirer pour lui donner vie, en etes vous satisfais..." il lui Balance des questions putassières sur les fait divers, le satanisme tout ça et quand NC lui fait part de son ennui légitime vis à vis de ce Clown il réagit mal.
Sans parler du paragraphe insultant avant l'interview.


Mercredi 12 Fevrier 2014 - 18:13:38
C'est vrai que c'est pas très professionnel de la part d'un journaliste musical.
D'ailleurs il existe encore ce magazine?

Plus que l'intro insultante (jamais lu de journaliste faire part comme ça de ses à-priori sur une scène quelconque ),c'est surtout la phrase de conclusion que je trouve collector, digne des meilleurs reportages de M6 ou des groupes anti-Hellfest!


Mercredi 12 Fevrier 2014 - 18:16:24
Bien sur que Metal Hammer existe encore.
http://www.metalhammer.co.uk/

Mercredi 12 Fevrier 2014 - 18:21:00
Non mais c'est juste que je pensais que l'interview était parue dans "Rock Hard" et que vu la date (1993) il ne s'agissait sûrement pas de son homonyme français.
Metal Hammer je l'ai effectivement déjà vu dans les kiosques de pays étrangers.