
ARMORED SAINT – March of the Saint (Chrysalis '84, import) : Parmi la multitude de groupes issus de Los Angeles, Armored Saint est avec Ratt celui qui bénéficie de la meilleure réputation scénique, et force est de reconnaitre qu’avec leur album March of the Saint, nos pieux angelots s’affirment comme les chefs de file (toujours avec Ratt) de ces hordes californiennes qui ont trouvé là un leader fortement influencé par le Heavy Metal européen. Tant au niveau de l’image qui se réfère au monde médiéval qu’au niveau des riffs forgé dans la plus pure tradition du british steel et coulés dans le même métal qu’un certain Judas Priest, Armored Saint ne se contente pas de singer le gang d’Halford et, s’il lui emprunte cette rigueur toute britannique dans la riff mania, il possède sa propre personnalité et d’excellents techniciens en chaque musicien, notamment cette paire de guitaristes (Dave Prichard et Phil Sandoval), qui tissent d’impeccables mélodies et pratiquent harmonies et duels de la meilleure façon qui soit. S’il est difficile d’extirper quelques titres de cet amas de metal parfaitement produit par Michael James Jackson, retenons tout de même le priestien Envy, l’affolant éponyme et le rouleau compresseur de single Can U Deliver. Armored Saint entame sa marche inexorable et triomphante vers le paradis des metal bands et il ne tient qu’à vous qu’elle ne se transforme pas en chemin de croix.
Bruno Khaled – Enfer Magazine n°20, janvier 1985.
ARMORED SAINT – March of the Saint (Chrysalis) : Si Armored Saint arbore un look guerrier digne de Mad Max III, il n’a néanmoins pas inventé la poudre. En effet, si l’ensemble tient debout et se laisse écouter sans qu’on cherche à s’enfuir, on ne peut pas dire non plus que cet album déchaine l’enthousiasme. Les morceaux filent et le temps passe sans qu’il ne se passe grand-chose. Bref, le genre d’album ‘indispensable’ à ceux qui achètent tout ce qui sort. Que les autres gardent leurs thunes pour acheter des roses à leur copine.
Killer Nono – Metal Attack n°18, mars 1985.

ATLAIN – Living in the Dark (Mausoleum '84, import) : Atlain remporte la palme de la défonce du mois avec son premier album. C’est un brasier qui flirte avec le speed sans oser le demander en mariage. Un massacre à la tronçonneuse avec pompe aspirante pour ne pas trop tâcher la moquette. Efficacité garantie, contexte satanique parfaitement niais mais savamment exécuté avec, ô miracle, un bon chanteur. L’originalité n’étant désormais plus qu’un souvenir des temps immémoriaux, le fait qu’un groupe ne sonne comme aucun autre pourrait être l’un des principaux critères de jugement.
Christian Vinot, Metal Attack n°20, mai 1985.

BRAINFEVER – Capture the night (Earthshaker '84) : Voici Brainfever, dernier arrivage en provenance d’Allemagne, un groupe pas vraiment thrash comme certains le laissent croire, mais bien heavy speed cependant. Le tout reste plus que comestible dans le style speed qui ne décoiffe pas trop. Into the Sky, Brainfever et Capture the Night donnent à cette bière allemande un goût de nitro pas désagréable. ‘Prosit’, et que ça mousse ! Gil Tadic, Metal Attack n°20, mai 1985.
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Stormwitch fait très fort avec Walpurgis Night (Scratch Recs) un Heavy Metal torride, qui dégouline d’idées et de technique, des breaks systématiques après deux couplets / refrains, et un chanteur du genre doué. Un disque fortement recommandé, tout comme le Victim of Chains de Gravestone. Le premier morceau Fly Like an Eagle démarre sur un riff à la Scorpions puis des vocaux à la Accept. Le reste de l’album, hargneux, ne vous décevra pas si vous n’êtes pas réfractaires à ce genre de voix. Si tel est le cas, vous adorerez aussi Heart Attack de Restless, qui comprend dans ses rangs un dénommé Czeki, qui est quant à lui carrément le frère le plus affuté d’Udo, ainsi que deux gratteux relativement impressionnants. Un dernier monument pour en terminer avec les chefs-d’œuvres teutons, Neutralized de Talon, un disque moins brutal mais tout aussi tueur, qui fourmille de mélodies et de riffs accrocheurs. Et enfin côté scandinave, dont l’invasion se poursuit inlassablement, vous pourrez vous arrêter sur l'intéressant EP de Parasite.
Christian Vinot – Extrait rubrique ‘imports’, Metal Attack n°16, décembre 1984.
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HEXX – No Escape (Shrapnel) : Hexx avoue s’inspirer de R.J.Dio (c’est inscrit sur le verso de la pochette) et parvient à être plus que persuasif dans sa connerie. Le guitariste d’Hexx joue presque aussi bien que Philippe Touchard (chroniqueur d’Enfer Magazine). Passé deux écoutes, l’album reste supportable mais ne pas dépasser six écoutes sur indication d’un spécialiste. GRIFFIN – Flight of the Griffin (Shrapnel) : Passé deux écoutes, l’album de Griffin reste supportable mais ne pas dépasser six écoutes sur indication d’un spécialiste. Attention, le guitariste de Griffin exhale une mauvaise odeur des pieds passés huit heures du soir. TRAUMA – Scratch and Scream (Shrapnel '84) : Le guitariste de Trauma joue presque aussi bien que ceux de Hexx et Griffin. Passé deux écoutes, le LP de Trauma devient franchement chiant. Cliff Burton a été inspiré lorsqu’il a faussé compagnie à ses camarades de Trauma qui, en matière de traumatisme psychique, se posent lourdement.
JF Jimenez – Enfer Magazine n°24, mai 1985.
GRIFFIN - Flight of the Griffin (Steamhammer, import RFA '84) : Issus de San Francisco, ce quintette écume la Californie depuis pas mal d’années, mais sa réputation flatteuse n’a pas trouvé sa parfaite traduction sur cet album qui commence à dater un peu. Non que la musique soit mauvaise (un peu de Manowar avec une larme de Blue Oyster Cult époque Fire of Unknown Origin), mais l’ensemble manque de passion. Une production trop écrasée, peut-être ? Pourrait mieux faire.
Mad Scott – Enfer Magazine n°43, décembre 1986.
TRAUMA - Scratch and Scream (Shrapnel '84) : Côté outre-Atlantique, voici à présent un groupe répondant au nom de Trauma. Je précise qu’il s’agit de l’ancien groupe de Cliff Burton, bassiste de Metallica. Si beaucoup de groupes prennent un malin plaisir à se jeter corps perdu sur les premiers sillons, Trauma n’échappe pas à cette coutume, ma foi fort sympathique, et parvient à vous brancher la ciboulette sur le fil à haute-tension. Même si c’est le genre de jeu dont je raffole, Trauma a dû certainement penser qu’il en fallait pour tout le monde, en associant à quelques autres titres speed des tempos franchement puissants, et tout cela sans plagiat. Un album de grande qualité avec une première face de tout premier choix.
Gil Tadic, Metal Attack n°20, mai 1985.
PILE DRIVER - Metal Inquisition (Cobra Records '84) : Piledriver, c’est du vrai pilonnage. Si la pochette est d’un ridicule à vous faire fermer le porte-monnaie, laissez-vous toutefois tenter par un heavy rempli d’écume et de mercure jusqu’à la gueule. Ce nouveau quintette canadien très original tue sans trop décoiffer, avec des riffs faciles à retenir.
Gil Tadic - Metal Attack n°22, juillet 1985.
=> Deux critiques d'Enfer Magazine écrites alors que les disques n'avaient visiblement mêmes pas été écoutés. La première s'apparentait à un jeu adressé au lecteur où il fallait en gros cocher entre plusieurs propositions ou rayer les mentions inutiles, un amusement éprouvant, débile, sans intérêt et sans queue ni tête, où au final les albums étaient descendus en flèche, peu importe les choix retenus. J'ai rassemblé les morceaux pour que ça ressemble à quelque chose mais non ça ne ressemble toujours à rien. Dans la seconde critique, les mecs d'Enfer avaient oublié qu'ils avaient déjà reçu Flight of the Griffin mais de toutes façons ça ne change pas grand chose. Quant aux deux critiques suivantes de Metal Attack, je les ai extraites des dossiers "imports spécial speed" de Gil Tadic. Le chroniqueur montre davantage de respect, Dieu l'en remercie.
++ FABIEN.
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SAMAIN – Vibrations of Doom (Roadrunner '84, import NL) : Dans la série ‘Ne mourrons pas idiots’, une visite au Petit Larousse nous apprend que Samain est le nom de l’ancienne fête païenne des morts, qui était célébrée le 1er novembre avant d’être remplacée par la Toussaint chrétienne. On peut se demander pourquoi cinq jeunes allemands ont choisi un tel nom, car leur musique n’évoque pas vraiment ce genre de climat. Mais trêve de méchanceté, pour une fois que des teutons ne cherchent pas enfin à copier Scorpions, chose si rare de nos jours. Voilà un premier album extrêmement prometteur, bien qu’il souffre des défauts inhérents au rock germanique, à commencer par son manque d’originalité. La production de Frank Becking est plutôt bonne, aidée par l’excellente mise en place d’un groupe déjà fort mature dans ce domaine. Si vous additionnez Kiss, Accept, un soupçon d’Aerosmith, une goutte de Hawkwind et une larme de Viva (avec des claviers un peu plus discret), vous obtiendrez un cocktail assez proche de Samain. En plus, le chanteur Peter Vorwerk semble avoir été bercé par Lemmy, Algy Ward (Tank) et Paul Stanley, autant de bonnes fées qui ne l’empêchent pas d’être un peu irritant par moment. Les compositions manquent de ce petit quelque chose qui les distinguerait tout à fait de la masse, bien que l’ensemble soit harmonieux et fort agréable à écouter. Les deux guitaristes Ralf Wiethoof & Manfred Bayer, sans être des génies du manche, se livrent à quelques duels qui évoquent un peu Wishbone, un ton au-dessous toutefois. Somme toute, Samain nous livre un bon album qui, sans être totalement indispensable, n’en constitue pas moins une base de départ avec des régions qui pourraient devenir passionnante.
Mad Scott – Enfer Magazine n°21, février 1985.
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FACT – As A Matter Of (Earthshaker '84) : Ach, gross malheur, nicht gut ! Sincèrement, il est réellement difficile de ne pas haïr de telles productions. Le groupe sonne amateur, style Accept bourré, mais pas plus amateur que Cutty Sark, Helloween ou Dark Avenger et autres goodies. La production est rotten to the core, la pochette hideuse à en couper l’appétit un soir de réveillon, bref le genre de disque que Phil le Boss me réserve chaque mois avec les honneurs et les touchantes excuses de rigueur (il faut bien que quelqu’un les chronique), mais là je dis stop. Désormais, retourne ce type de LP à l’envoyeur, invoque un manque de place, une fausse adresse ou une erreur d’aiguillage, invente quelque chose, car ma platine souffre de trop et je l’entends tousser le soir, pleurant son cancer du diamant, tandis que mes enceintes connaissent une inadmissible inflammation des boomers et que mon ampli court-circuite volontairement toutes les deux écoutes comme s’il voulait se suicider. Boss, comprend moi, plus jamais ça !
JF Jimenez – Enfer Magazine n°21, février 1985.
=> Deux labels plus portés sur le speed à cette époque, mais là c'est plutôt heavymetal. Bref, si je déborde parfois du côté heavymet', notamment teutonique, faites comme si.
++ FABIEN.

SLAYER – Live Undead (Roadrunner '84) : Slayer, qui sort à peine son second LP, revient déjà à la charge avec Live Undead. Le quatuor joue à l’unisson, ce qui est déjà une bonne nouvelle, bien qu’on ait pu espérer encore plus de folie, dans le genre Slayer en 33t joué en 45t. Dommage que la seconde face ne présente que des morceaux studios non inédits. Cela étant, Slayer vaut toujours mieux que bien d’autres. Gil Tadic - Metal Attack, juillet 1985 n°22.
SLAYER – Live Undead (Roadrunner '84) : maxi de Slayer avec une face live comprenant un inédit, Captor of Sin : Slayer capturé sur scène représente la folie pure, la défonce totale rappelant par l’ambiance qui semble y régner les concerts dingues que donnaient les deux grands groupes mythiques MC5 et Stooges. La seconde face studio renferme deux morceaux de Show no Mercy, ainsi qu’un inédit remarquable : Haunting the Chapel. Fans de speed, courrez chez votre disquaire. Slayer vous y attend pour vous catapulter au sein de l’apocalypse. Walter Shark – Metal Attack n°22 – juillet 1985.

BATHORY – S/T (Black Mark ’84) : Bathory est la replique suédoise de Venom en plus extrême. Sur le dos du LP, seul le nom du guitariste / chanteur Quorthon est inscrit, tous les musciens ayant bossé sur le disque ayant été virés entre temps, le leader les trouvant un peu trop mous pour des trashers. L’album renferme huit morceaux aux thèmes ouvertement sataniques, pour citer Necromancy, Hades ou In Conspiracy with Satan. Musicalement, le disque se rapproche du Venom de l’époque Welcome to Hell, en plus speed, et peut être décrit comme du black/speed-metal avec quelques amorces de solis de-ci de-là. Le meilleur morceau de l’album, War, est un véritable appel à la guerre et au chaos. D’autres titres cartonnent, comme Hades ou Raise the Dead, bien qu’on puisse regretter un côté un peu trop venomien. Quoi qu’il en soit, Bathory tue !
8/10. La Glu – Hardos Mag’ n°08, juin/juillet ’85.

CELTIC FROST – Morbid Tales (Noise '84) : Tom Warrior et Martin ain recutent Issac Darko et décident de transformer Hellhammer en Celtic Frost. L’association ne dure que peu de temps et Steve Priestly arrive vers mai / juin 1984 en tant que batteur de session, accompagnant le groupe en studios du 8 au 15 octobre 1984 pour les sessions de Morbid Tales. Bien que Tom ait annoncé une musique plus heavy et plus technique, le style reste fondamentalement le même, même si les nouvelles compositions sont effectivement mieux structurées et davantage travaillées. Les tempos tendent quant à eux plus vers le speed, à l’image d’Into the Crypts of Rays. Pas de faux pas, hormis Dance Macabre, un interlude plus énervant que vraiment morbide. Le futur de Tom Warrior se nomme désormais Celtic Frost, le leader ayant renié ses débuts : « Je prenais Hellhammer trop au sérieux, car c’était mon tout premier groupe. Aujourd’hui, ce n’est plus qu’une histoire passé, totalement ridiciule ».
Thierry, Wimpie n°01, mai / juin ’86.
=> Voilà, c'en est fini des albums de 1984 que j'avais à publier, avec quelques absents comme le blackthrash d'Hellhammer, le HC virulent de Siege et Corrosion of Conformity, le heavyspeed des américains de Thurst et des anglais de Tysondog, le heavy musclé et des allemands Steeltower et des suisses de Bloody Six, ou encore les MLP d'Hawaii et Savatage. ++ FABIEN.

Merci pour cette série metallo-archeologique ! J'ai je hâte de lire la suite !
Merci pour ce travail de déterrage ô combien instructif et ravivant quelques belles (re)découvertes

SAVAGE GRACE – Master of Disguise (Black Dragon '85) : Le combo californien Savage Grace revient en force avec Master of Disguise, une évolution naturelle qui transcende littéralement le concept musical du mini-album The Dominatress. Ce murissement étonnant débouche sur la réalisation attendue d’un des tous meilleurs albums US sortis ces derniers temps. Si les lourdeurs de style semblent certes avoir disparu, l’ensemble rappelle souvent Iron Maiden, mais version speedée dans le style d’Hawaii. Savage Grace travestit sa musique avec une réussite déconcertante et, à ce titre, rarement un titre d’album comme Master of Disguise a exprimé son contenu avec tant de cohésion. Titres à écouter en priorité tout en étant vêtu des fringues adéquates : Into the Fire (du speed en uniforme de pompier), Born to Be Free (encore du speed en habits de prisonnier en cavale), Sins of the Damned (toujours du speed en déguisement de pomme, serpent ou Le Pen), Sons of Iniquity (du heavy-mélodique en déguisement de chroniqueur, secrétaire ou photographe d’Enfer Magazine). Les autres morceaux sont du même cru, mais je vous laisse imaginer le travestissement.
JF Jimenez, Enfer Magazine n°22, mars 1985.
SAVAGE GRACE – Master of Disguise (Black Dragon ‘85) : Faire chroniquer un album de speed par un amateur de belles mélodies, c’est prendre un disque, mais ce n’est pas un problème avec Savage Grace. Le quintette californien nous offre en effet neuf compositions, dont huit signées par le guitariste Christian Logue, qui réjouiront les fans de speed et qui ne manqueront pas de réjouir les plus sceptiques quant aux qualités de certains groupes de speed. Que de progrès accomplis depuis son apparition sur la compilation Metal Massacre Vol.II et le mini-LP The Dominatress. Des compositions plus travaillées et de gros progrès techniques, surtout au niveau du chant, permettent de classer Master of Disguise parmi les meilleures sorties ces derniers mois en provenance des USA. Bien que certains morceaux aient un air de déjà entendu et pêchent par manque d’originalité, je serais étonné que Sons of Iniquity et Bound to Be Free ne vous accrochent pas dès la première écoute. Dommage que le mixage mette trop en avant une section rythmique honnête au détriment des prestations des deux guitaristes. Il n’empêche que l’ensemble reste de très bonne facture, marqué par une influence évidente d’Iron Maiden concernant les intros et les breaks. A signaler que Master of Disguise est proposé par un nouveau label français, Black Dragon. Bonne Initiative ! Hard Force n°01, 1985.
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CROSSFIRE : Second Attack (Mausoleum'85) : Voici le second album du quintette belge, comme son nom l’indique. Sans savoir exactement pourquoi, je m’attendais à une éventuelle déception et à user une fois de plus de mon ingrate médisance habituelle, du moins était-ce mon état d’esprit avant écoute. Non pas que je n’apprécie pas le HM du premier album de Crossfire, mais la pochette de Second Attack s’avérait être trop vilaine pour éviter les désagréments d’une critique soit disant objective. Après écoute, bien des choses ont changé. D’abord parce que le HM de Crossfire persuade très vite d’abandonner tout désir de passage à tabac injustifié, ensuite car les musiciens ont une démarche très sincère depuis la compilation Metal Clogs (1982), que seuls ses morceaux rendaient acceptable au milieu d’une masse insignifiante de groupuscules ensommeillés (Frankenstein, Impact, Gilgamesj). Crossfire a su survivre et garder l’énergie revigorante de ses débuts. Coincé entre un Accept de l’époque Fast As a Shark et le premier LP d’Anthrax, Second Attack satisfera aussi les speed-freaks en mal d’électricité brute (Second Attack, Feeling Down, Atomic War) que les amateurs d’un HM plus conventionnel (Highway Driver, Master of Evil, Scream and Shout). Evitez tout de même Running for Love qui clôt plus que minablement ce sympathique album.
JF Jimenez – Enfer Magazine n°24, mai 1985.
CROSSFIRE – Second Attack (Mausoleum '85) : Ignorant superbement toutes les histoires douteuses colportées à leur sujet, ces belges restent les plus européens de tous. La preuve est faite avec leur second album. Il y a un peu plus d’un an, un concert de leur part m’avait laissé entrevoir un avenir meilleur, mais la surprise a encore été plus grande que je l’imaginais. Ce quintette m’a fasciné par la netteté de contour de sa musique métalloïde, cette sobriété dévastatrice des rythmes, cette propreté digne d’une salle d’opération, un vrai traitement de choc. Curieusement, il est difficile de dire si Second Attack est supérieur ou non aux bons albums du moment. Au niveau d’un LP comme celui-ci, tout fait bloc : pas de morceaux en creux ni de bravoure. Du boulet rouge à la ballade, chaque pièce fait le plein de vigueur et de maitrise, affirme la sérénité d’un groupe qui manie la haute énergie comme un cure-dent. Second Attack est réellement une masse égale et équilibrée et prouve en tout cas que Crossfire est enfin au point.
Gil Tadic – Metal Attack n°22, juillet 1985.
CROSSFIRE : Second Attack (Mausoleum ’85) : Le metal belge se porte bien à en juger par les albums d’Acid, Thunderfire et Crossfire. Second Attack est le deuxième album de Crossfire, comme son nom l’indique, successeur de See You in Hell qui était assez réussi. Cette fois, le groupe a décidé d’en finir avec tous ceux qui lui résisteraient, fort d’un nouveau disque particulièrement agressif, au son très lourd, et aux riffs endiablés se succédant à une vitesse folle, pour citer Atomic War ou le titre éponyme. Le groupe ne donne pas dans le speed brouillon et fait preuve d’une vraie musicalité. Pendant qu’un de ses anciens membres croupit en taule pour meurtre, Crossfire revient quant à lui avec un pur album de heavy metal, très enthousiasment .
Eric - Hard & Heavy n°05 (fanzine), juin/juillet ’85.

CHASTAIN – Mystery of Illusion (Shrapnel '85) : Une production de qualité, un soliste génial & "manchot" (attention Yngwie Malmsteen) et un "amateurisme" indiscutable, sont ici au "rendez-vous". Ecoutez le morceau speed I’ve Seen Tomorrow à la Loudness puis Night of the Gods & We Shall Overcome, tous deux marqués d’un tempo heavy emphatique. "A hurler de rire". Le guitariste de Chastain joue aussi bien que Le Pen est naze. Passé deux écoutes, l’album reste supportable. Les gros malins désireux de pousser jusqu’à une dizaine d’écoutes consécutives voudront bien avoir l’extrême amabilité de me communiquer leurs réactions après expérience. Faites-le pour la France, par pitié.
JF Jimenez – Enfer Magazine n°24, mai 1985.
=> La critique de Chastain est issu du jeu débile (Trauma, Hexx, Griffin) où il fallait "cocher" entre plusieurs propositions ou "rayer les mentions inutiles", sans ni queue ni tête, où au final les albums étaient descendus en flèche, peu importe les choix retenus. J'ai rassemblé les morceaux pour que ça ressemble à quelque chose mais non ça ne ressemble toujours à rien. Incroyable qu'un tel groupe soit descendu de la sorte. ++ FABIEN.