Histoire et Géographie >> Aimez vous l'Histoire
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Histoire Forever !!!!!
Pour l'Histoire je donnerais ma vie !

   
Mardi 10 Mai 2011 - 17:14:21
Histoire Forever !!

J'ai passé ma licence à la Sorbonne, mais finalement j'ai abandonné l'idée de faire de la recherche. Je précise que pour moi, l'histoire ne se résume pas aux actions des "grands" personnages ; ça c'est l'histoire des Vainqueurs. Lisez les Rois maudits de Druon : vous aurez des détails amusants sur le début du XIVe siècle en France et en Angleterre, mais c'est de l'histoire vue par le petit bout de la lorgnette !

Plus sérieusement, l'Histoire est indispensable à la plupart des sciences humaines mais aussi pour comprendre le monde dans lequel on vit.

Pour ce qu'il en est de la période très noire des années 1930-1940, petit rappel historique :

Février-Octobre 1917 : Révolution russe. Les bolcheviks espèrent que la Révolution s'étendra à travers le monde entier, sans quoi elle sera mort-née (dixit, en substance, Lénine).

Octobre-novembre 1918 : fin officielle du paroxysme de l'horreur qu'a été la Guerre 14-18. L'Entente et les Etats-Unis (dire les "Alliés" seraient un contre-sens) imposent aux "Empires centraux", l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie et l'Empire ottoman, des traités draconiens (le mot est faible) ; entre temps,  l'Entente commencent à envoyer des troupes vers la Russie pour briser le "péril rouge".

1918-1924 : période souvent oubliée dans les livres d'Histoire.

- Mustapha Kemal, ancien militaire de l'Empire ottoman, prend la tête d'une vaste rébellion armée en Anatolie qui se transforme en véritable révolution nationale et arrache tant bien que mal aux Vainqueurs de 18 un meilleur traité de paix ; terrible guerre gréco-turque (la Grèce veut se tailler un Empire "hellène"), finalement remportée par les Turcs ; 1922-1924 - le Sultanat et le Califat sont supprimés ; à la suite des "transferts" de population entre la Grèce et la Turquie, cette dernière devient un pays 100% musulman (laïc).

- En Italie, les espoirs déçus de gains territoriaux remportés grâce à la guerre alimentent le nationalisme, tandis que les socialistes sont à deux doigts de s'emparer du pouvoir par la force. Benito Mussolini et ses chemises noires réussissent finalement un coup d'Etat. L'Italie fasciste est née.

- En Allemagne, des comités d'ouvriers, de paysans et de soldats se forment un peu partout dans le pays. L'Empereur Guillaume II abdique et s'enfuit la veille de l'armistice. Des dissidences se font jour au sein de la social-démocratie allemande. La nouvelle République proclamée réprime dans le sang la révolution spartakiste en janvier 1919 (assassinat de Karl Liebnecht et Rosa Luxembourg), l'Entente lui ayant laissé le droit de conserver une armée de 100 000 hommes. Vers le milieu des années 20, le régime semble stabilisée, mais le nouveau parti communiste et les partis d'extrême-droite sont alors très puissants.

- En Finlande, en Hongrie, un scénario analogue à celui de l'Allemagne a lieu : des tentatives insurrectionnelles d'établir des gouvernements communistes sont balayées par la réaction.

- La Russie est déchirée par une terrible guerre civile : d'anciens généraux tsaristes (s'intitulant "Blancs") lèvent des troupes pour renverser le gouvernement soviétique ; les forces de l'Entente participent aux combats contre les "Rouges", mais finissent par retraiter suite à des mutineries et un Danger de contestation de la guerre en France ou en Angleterre. L'armée rouge ne doit sa victoire finale qu'à l'adhésion (parfois forcée) des paysans russes au gouvernement de Petrograd. Fin 1921 : la guerre est terminée, la Russie est unifiée sous la bannière soviétique et le pays est exsangue. Progressivement, profitant des circonstances sociales et économiques, une vaste bureaucratie va s'arroger le pouvoir tenu jusqu'à présent par les Soviets. Et petit à petit, cette caste va trouver son chef en la personne de Staline.

1929 - 1939 : d'une guerre à l'autre.

- La crise économique de 1929 entraîne tous les pays capitalistes dans son sillage, et ceux qui leurs sont inféodés (colonies, ou semi-colonies). Seule l'URSS, qui suit une organisation planifiée de l'économie, héritée de la Révolution russe, arrive tant bien que mal à garder une économie viable. Les années 1930 voient la montée des comportements chauvins et xénophobes dans la plupart des pays touchés par la crise, en particulier l'Allemagne. Par voie de conséquence, le racisme et le nationalisme le plus virulent, alimentés par les politiciens, se répandent dans les populations.

- L'URSS de Staline, qui n'est plus communiste que dans la phraséologie, pousse l'Internationale communiste (l'ensemble des PC dans le monde) à suivre ses directives selon son intérêt diplomatique.
Conséquences : la Révolution chinoise de 1925-1927 voit les nationalistes du Kuomintang se débarrasser physiquement de ses anciens alliés communistes (Mao échappe au massacre et se replie dans les campagnes) ; le PC allemand assiste sans véritablement réagir à la montée du nazisme puis est complètement décapité, l'intégralité des militants politiques non-nazis (dont les socialistes et républicains libéraux) étant envoyée en camps de concentration. La Révolution espagnole, qui tente de faire barrage à Franco, est délaissée, puis aidée et finalement trahie par les staliniens entre 1936 et 1939.

- Les puissances industrielles capitalistes ne possédant pas de colonies ou de débouchés suffisants pour limiter les ravages de la crise (contrairement à la France ou la Grande-Bretagne) se lancent dans de multiples conquêtes territoriales : l'Italie conquière l’Éthiopie ("Abyssinie") en 1934 ; le Japon commence à se tailler un empire en Asie et dans le Pacifique suite à l'embargo américain de 1931 (début de l'une des guerres les plus terribles qu'est connue l'Humanité en Chine) ; l'Allemagne hitlérienne souhaite agrandir son "espace vital" et commence des annexions en Europe centrale. Finalement, la France et l'Angleterre, qui voyaient le nazisme comme un excellent barrage au communisme, commencent à se méfier... De leur côté, les États-Unis, après le relatif échec du "New Deal" de Roosevelt, intensifient leur machine de guerre.

Septembre 1939 : nouvelle escalade dans l'horreur absolue.

Conclusion : la Seconde Guerre Mondiale ne doit pas être vue comme la guerre entre le camp du Bien et du Mal. Les arrières-pensées des grandes puissances ont pesé plus dans la balance qu'une certaine "humanité" à l'égard des population placées sous le joug des dictatures. Rappelons qu'en 1945, les Alliés n'eurent aucun scrupule à terroriser les populations allemande et japonaise part des bombardements massifs sur les villes. Objectif ? Mieux les contrôler après la guerre ! Éviter tout risque de révolution sociale, comme cela a failli être le cas en 1918 dans les pays vaincus.
 
Le fascisme et l'autoritarisme japonais ont déclenché la guerre et commis les pires horreurs, c'est vrai, mais ce n'est pas un argument suffisant pour blanchir le rôle qu'ont joué les Alliés dans la guerre - ni même pour justifier l'occupation d'un pays ; une armée est une armée ! et on sait ce que font les armées sur leur passage en "territoire ennemi". Le génocide des Juifs et des Tziganes a finalement été une bonne façon de se donner bonne conscience et de stigmatiser l'Allemagne qui, encore une fois, fut reconnue responsable de TOUTES les destructions commises pendant la guerre - ce qui n'allait pas arranger le quotidien des Allemands dans les années 1950.
Quant à la Résistance française, il faut bien se dire que bon nombre de personnes qu'il l'on rejointe en 1944 ne l'ont fait que parce qu'elles ont senti que le vent avait tourné pour les Allemands ou Vichy. Les histoires de collaboration ou non furent souvent hypocrites, se résumant à de sinistres règlements de comptes, et n'ont fait qu'entretenir le chauvinisme anti-allemand après la "Libération" - qui elle aussi ne fut pas toujours très tendre avec la population française.




Mardi 10 Mai 2011 - 20:49:12
Sympathique résumé, j't'aime bien toi. (Bien que je ne suis pas vraiment d'accord sur le New Deal, Roosvelt à quand même plus ou moins réussi son coup, le Brain Trust à fait pas mal de bien.)

Mardi 10 Mai 2011 - 21:01:56
Et puis pour appuyer la conquète Allemano- Russe de la Pologne en 39 tu aurais pu parler de la branlée que s'étaient pris les Russes en 1920 par Pilsudski (de mémoire Weygant n'était il pas dans le coup?) et que l'Allemagne était le Seul soutien de la Filande lors de sa tentative d'annexion par les Russes.



Mardi 10 Mai 2011 - 21:53:42
Oui, il y a beaucoup d'opérations militaires et de fronts qui ont eu lieu pendant la guerre civile russe, dont justement la guerre russo-polonaise dont tu parles, van14., et qui a vu la débâcle de l'armée rouge, notamment à cause d'une mauvaise volonté de Staline d'appuyer l'offensive russe (il faisait partie du commandement)

Par contre, la tentative d'annexion de la Finlande, ce ne serait pas plutôt vers fin 1939 - début 1940 ? Agression qui a valu à l'URSS son exclusion de la SDN, d'ailleurs.

Concernant le New Deal, il faut quand même souligner qu'en 1938 le gouffre économique dans lequel est tombé les États-Unis n'est toujours pas résolu et que c'est grâce à l'industrie de l'armement que l’État américain a pu enfin s'en sortir (avec les conséquences planétaires que l'on sait).
Et ne parlons pas du sort de la population américaine dans les années 30...
Y avait des Stocks de vivres dans les dépôts ? Peu importe ! On ne les distribue pas, on les liquide, parce que personne ne peut les acheter ! Parfait exemple d'une des contradictions majeures du capitalisme.


Mardi 10 Mai 2011 - 23:12:29

citation :
Lunuy dit :
Par contre, la tentative d'annexion de la Finlande, ce ne serait pas plutôt vers fin 1939 - début 1940 ? Agression qui a valu à l'URSS son exclusion de la SDN, d'ailleurs.

1938 il me semble


Mercredi 11 Mai 2011 - 13:56:11
Fin 39, yep, pi ça permet de braquer les projos là bas, moins sur Narvik qui se prepare, et le retour des boches sur l'ouest.

Pour ce qui est du New Deal, personnellement, je parle en chiffre, on voit quand même qu'en 35 (de memoire, j'ai plus tout en tête) le chomage a pas mal baissé, que les investissements ont récuperés des couleurs ! Après c'est sur que la politique des grands travaux, ça pouvait pas durer, j'vais essayer de remettre la mains sur mes cours, tiens !

Jeudi 12 Mai 2011 - 02:30:00
l'Histoire est notre passé notre présent et notre avenir ceux qui la rejette ou qui s'en moque sont aliénés !!

Jeudi 12 Mai 2011 - 08:00:20
Parfait résumé, Akatoch !


Jeudi 12 Mai 2011 - 11:38:23
Merci pour ce rappel historique, très intéressant.

Samedi 09 Mai 2015 - 19:19:25

J'adore l'Histoire, j'ai une licence en Histoire. C'est une passion. J'adore l'Antiquité, la période Viking et la construction de l'UE.