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Lundi 26 Août 2013 - 01:31:51
Bon, voilà quelque chose qui me trotte en tête depuis longtemps. C'est seulement une (courte) introduction. J'essaie de créer un univers autour de tout ça. En fait il "existe" déjà, mais c'est dur de mettre sur papier. Quand je vois ce que j'ai tartiné pour l'instant avec le peu que j'avais en tête pour l'intro, j'imagine à peine pour le reste. L'histoire en elle-même sera très sombre, et j'essaie d'instaurer une narration théâtrale, pour me rapprocher des tragédies. Tout devrait être raconté de cette façon. Une manière pour moi d'organiser une mise en scène et mes idées.

Enfin bref, voilà le pavé. Hésitez pas à faire des retours, même négatifs.

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Introduction :



Une odeur de mort – au sens propre – envahit l'assemblée putride. Dans la grotte faite de roches aux reflets rouges s'est réuni ce que, dans certaines civilisations anciennes, représentait l'Enfer. La moindre trace de vie a été tuée depuis longtemps, et doit sûrement pourrir dans un coin à l'heure actuelle, au milieu des autres cul-de-jatte morts-vivants. La masse verte attend sagement debout, pour ceux qui le peuvent encore. L'attente d'un feu vert pour établir une peste millénaire sur la terre ? Un Massacre continental décidé par les
hautes autorités ? La ration du mois ?

Leurs longues conversations sur le pourquoi de leur convocation sont difficilement perceptibles. Une personne à l'oreille affutée peut à peine entendre quelques mots au milieu du râle général. Attention toutefois, il ne faut pas se méprendre : en ce lieu, les ranimés sont littéraires et ont du vocabulaire. Une force aussi occulte que cette grand-place morbide doit encore leur donner un restant de matière grise, histoire de leur rappeler la bonne époque, l'époque vivante.

Un duo pourri parlent plus fort que les autres, et l'on peut écouter presque distinctement leurs sombres paroles, bonnes à faire pâlir le plus Brave des hommes. “Bon il vient quand l'orateur ? T'as entendu un horaire particulier ? -
Tu l'as déjà vu à l'heure toi ? répondit son acolyte putride.
-Euh, je l'ai jamais vu personnellement, ça fait quelques mois que je suis ici seulement.
-Ok le bleu, alors déjà, ici, tu n'as plus de temps à perdre. Et eux non plus. Alors prends Ton mal en patience. Ici, tu as toute l'éternité devant toi.”

Etonné par la franchise de son monstrueux nouvel ami, il ne cherche plus à
répondre, remet son oreille gauche en place et recommence à fixer la scène. Scène sortie tout droit d'une joyeuse potence, un artiste peu accompli aurait vite fait de se prendre la trappe. Une abomination faite de chair décomposée et de membres cousus, un classique dans ce monde, fait office de garde de troupeaux. Si tant est que les réincarnés puissent faire quoi que ce soit du haut de leurs trois membres et demi, dans la haute moyenne. De plus, le Golem
de chair dort, une insurection rampante et déprimante reste donc possible. Mais dans le meilleur des cas, inutile.




Le râle se tait soudainement. Un vieillard à la barbe longue jusqu'à ses jambes sort d'un petit renfoncement discret. Point de bâton à la main, l'antiquité pâle arrive encore à se mouvoir avec aisance, malgré une longue robe bleue lui traînant dans les pattes. Les yeux pourris le fixent lorsqu'il monte sur la doucement sur la potence, appuyant chacun de ses pas, bombant de plus en plus le torse à chaque marche. L'abomination le sent, et se reprend, relevant sa
dizaine de bras. L'orateur se place devant la grande assemblée impatiente, tous ses membres attendant un premier mot, bouches ouvertes, ne pouvant plus la fermer. L'ancêtre lève les bras, tel un acteur de tragédie commençant un monologue. Les derniers gémissement se taisent.

“Mes amis ! commença-t-il d'une voix âgée, mais profonde et théâtrale. Aujourd'hui, je vais vous raconter l'histoire de deux personnages très singuliers. Comme vous le savez peut-être, le monde du dessus, et plus particulièrement les terres de la Coalition, sort d'un des moments les plus tragiques, que dis-je, horribles de son histoire. Les mortels tremblaient de leur passé, ayant vu s'écrouler et s'effondrer des royaumes entiers, laissant parfois des dizaines de milliers de gens comme des proies faciles pour leurs ennemis. La Mort a marqué leur histoire, et fait partie intégrante de leur vie. Cependant, malgré les déceptions, malgré les pires horreurs ! Rien ne pouvait les préparer à la venue de ces deux personnes. Le premier est loyal au second. Mais je ne parle pas d'une loyauté pouvant prêter un sourire, dont la signification change selon les opportunités. Non, je parle d'un lien aussi fort que deux grands amis, que deux frères... qu'un père et son fils. Prêt à tout pour aider son protégé, même réaliser les pires actes imaginables, défiant toute loi de l'en empêcher. Une loyauté, qui peut mener à notre perte. Le second n'a pas d'égal dans la grande et belle histoire. Ne retenez plus votre souffle moribond mes amis : il s'agit d'un roi. Le plus grand et le plus puissant qu'il n'y eut jamais. Un roi qui a changé le déroulement de son royaume, de sa région, d'un continent. Quelqu'un de juste, dont je défie quiconque de remettre en cause son intelligence exceptionnelle et son sens tactique impressionnant les plus grands seigneurs de guerre. Car malgré des dizaines de milliers de tués, il n'eut jamais à lever la moindre épée.

Mais son intelligence n'eut d'égal que sa démence. Oh oui mes frères, il va sans dire que l'acuité est souvent suivie de près par un esprit dérangé. S'il changea l'histoire à jamais, et que son nom règnera au-dessus des autres pour des siècles, il finit de la plus triste des manières.

Maintenant, je ne doute pas que vous souhaiteriez arriver tout de suite à la fin de l'histoire. Mais pour l'apprécier à sa juste valeur, le chemin est long. Prépare-toi public, la grande histoire commence !”