Hex Nihilo : Nature Morte

Black Folklorique / France
(2006 - Auto-Production)
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Les paroles

1. MARE NOCTURNUM

Au loin des rivages obscurs
A l'heure ou ciel et mer ne font qu'un
Comme surgis de nulle part
Des vaisseaux approchent à vive allure
Silencieusement, tous feux éteints
Ils filent sur les eaux noires

La crête des vagues furieuses
Vient leur fouetter le flanc
Le vent souffle à en crever les voiles
L'arrivée sera périlleuse
Mais ils avancent droit devant
Au travers de cette nuit sans étoiles

La mer démontée voudrait engloutir
Les malheureux qui troublent sa quiétude
Faire sombrer dans son ventre salé
Un à un les hommes et leurs navires
Ils redoublent de force, l'épreuve est rude
Mais ils se sont depuis longtemps préparés

La marâtre jalouse de son sein
Ne cède qu'une maigre pitance
Que la vie des fiers et résignés morgans
Paye amèrement, tribut cruel
A la sombre déesse maternelle
Obstinément ils voguent

Le sel des larmes mêlées aux embruns
Leur femme, leurs enfants auront faim
Obstinément ils arment leurs navires
Offrant leur vie à leur amour
Ventre noir, chevelure bleue
Ventre de vie, ventre de mort

Les rouleaux s'écrasent, la nuit s'achève
La houle s'efface et le jour se lève
Ils se regardent, meurtris, épuisés
Mettant fin à une longue traversée
Ils foulent enfin la terre ferme, lèvent la tête
Ils honoreront ce soir encore leurs ancêtres.


2. AUTEL SYLVAIN

Noir peuple sylvain
Aux racines qui déchirent la terre
Aux membres belliqueux
Emprisonnant jusqu'à la brume
Feux follets des feuilles défuntes
Une senteur de mort verte
Accompagne sa fuite
À travers ces ombres inextricables
L'effroi flagelle sa belle échine
Petite enfant, larmoyante fillette
Trahie, perdue dans ce labyrinthe illusoire
D'effroi

Les ronces lascèrent sa chair
Les ronces lascèrent sa chair
Les branches crient
Les chouettes fuient
Le sang ruisselle de toutes ses plaies
Etourdissant
Le hurlement
Qui, sur mon âme en est la cause

Feu, marche avec moi
Une victime doit tomber
Quand la forêt tient dans ses doigts
son esprit tourmenté

Feu, marche avec moi
Une victime doit tomber
Quand la forêt tient dans ses doigts
son esprit tourmenté

Les yeux moqueurs de la nuit
Sont rivés sur elle
Sa course est un défi
Car les limbes lui font querelle
Les pulsations en elle accélèrent
Charriant toujours plus de terreur
Le long de ses veines ouvertes
De sa sève qu'elle sème, elle signe sa perte
Innocente elle cherche en la lune, son halo,
Sa lugubre lumière, une alliée,
Mais le bruit furtif de ses pas n'a pour écho
Que le râle de sa respiration glacée

Les ronces lascèrent sa chair
Les ronces lascèrent sa chair
Les branches crient
Les chouettes fuient
Le sang ruisselle de toutes ses plaies
Etourdissant
Le hurlement
Qui, sur mon âme en est la cause

Feu, marche avec moi
Une victime est tombée
Quand la forêt serre dans ses bras
son corps ensanglanté

Feu, marche avec moi
Une victime est tombée
Quand la forêt serre dans ses bras
son corps ensanglanté

Même les jeunes rameaux tombent, prisonniers de cette forteresse végétale
Le nez dans l'humus dont elle fera bientôt partie
Elle paye le prix de sa curiosité fatale
Dans son cercueil de verdure reposera son espoir interdit

Feu, marche avec moi
Une victime est tombée
Quand la forêt serre dans ses bras
son corps ensanglanté


3. LES LARMES DU FORGERON

Héritage ancestral
Il bat fièrement la mesure
De son bras il frappe le métal
Répandant la nouvelle au delà des murs

Le fer rougeoit et les étincelles s'envolent
Illuminant son visage buriné
A chaque coup de marteau qu'il donne,
Il bâtit sa lame d'honneur et de fierté

Les larmes du forgeron
Coulent pour ceux qui tomberont
Contre ceux de l'armée à la croix
Venus imposer leur foi
Mais le brasier réveille son instinct
De son ouvrage dépend le destin des siens

Dans la chaeur des foyers, les hommes du village
Offrent à leur famille une dernière étreinte
Portent à leurs lèvres le divin breuvage
Tandis que le barde entonne sa terrible complainte

Le feu qui anime leurs âmes
Leur donnera demain force et courage
Les ennemis périront dans le sang et les flammes
Et la bravoure les héros traversera les âges


4. NOTRE BLANCHE ARMADA

Nous sommes le vent glacé
Qui souffle sur nos plaines
Brisant de notre morsure givrée
Vos pauvres vies humaines

Notre blanche armada
Une infinité de cristaux
Immaculés soldats
Assaillent vos héros

Nous sommes l'aérien poison
Vital, qui pourtant vous fauchera
Quand bientôt disparait l'horizon
Nous effaçons derrière vous chacun de vos pas

Invisible ennemi
Qui transperce sans trève
Vos corps raidis
Lorsque la tempête se lève

Nous sommes la bise rassasiée
Fidèles gardiens de l'enfer blanc
Auquel vos cadavres sont condamnés
Ensevelis, notre terre refuse votre sang


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