Thin Lizzy

the Mittwoch 26 Januar 2011, Le Bataclan, Paris



Thin Lizzy

Mes 35 ans sont en décalage complet avec l’univers musical qui me fascine. N’ayant pas pu vivre les glorieuses années ’70 et ’80, je cours maintenant désespérément après des rêves illusoires : voir de mes yeux les musiciens qui hantent ma chaîne hi-fi et la télé familiale depuis plus de vingt ans.

Malheureusement, certains héros sont bien fatigués et d’autres nous ont quitté…

Et  je fais paradoxalement parti des vieux (??) cons irréductibles, bornés et de mauvaise foi capables de faire des listes longues comme le bras du type «no Phil- no Lizzy;  no Freddie- no Queen; no Udo – no Accept; no Michael – no Helloween; no Fish – no Marillion; no Fast Eddie – no Motörhead », qui achètent les nouveaux disques en soupirant, mais ne peuvent s’empêcher de taper du pied dès le refrain du premier morceau.

Je fais aussi parti de ceux qui aiment les concerts, cette irremplaçable sensation de se sentir à sa place, en famille, en meute, de vivre ensemble et maintenant quelque chose de fort. Ces sourires échangés. Ces accolades parfois. L’odeur de sueur de son voisin et les relents de son kebab avalé à toute vitesse avant de rentrer dans la salle. Que du bonheur.

Et si chaque concert que je vis est inconsciemment comparé aux références que je me suis faite il y a 20 ans en visionnant en boucle des VHS copiées 50 fois sur un magnétoscope mono acheté fièrement par mon père une petite fortune en 1986, force est de constater que parfois ma fierté de pur et dur en prend un coup.

Malgré l’absence de Freddie, je n’ai pu m’empêcher de verser une larme lorsque Brian May a joué «Love of My Life» à quelques centimètres de moi en 2005.
En 2007, j’ai dû constater après avoir vu Fish peiner sur ses classiques, puis Marillion ouvrir avec un «Splintering Heart» éblouissant que vivre dans le passé m’avait fait rater quelques trésors.

Ma dernière surprise datant d’à peine une semaine, Mark Tornillo ayant éclipsé l’ombre d’Udo en quelques mesures, c’est cette fois avec confiance que j’arpente le
boulevard Voltaire pour mon rendez-vous avec Scott Gorham, l’un de mes guitaristes préférés.

Ayant été retardé par l’absorption obligatoire de quelques pintes irlandaises, je ne peux faire de commentaires sur la première partie, Supersuckers. Placé au troisième rang, juste devant Scott, j’attends en discutant avec un collègue fort sympathique
qui essaie de me convaincre de redonner une chance à Status Quo. Il n’y
parviendra pas car le noir se fait soudain, et c’est parti. [J’ai posté plusieurs vidéos d’excellente qualité sur la page du groupe].

«Are You Ready» m’explose les tympans. La basse est forte, presque trop, Mendoza a voulu nous refaire le mixage du «Live Life» ! Il faudra 3 ou 4 titres pour que l’ingé-son réussisse une balance plus équilibrée, mais au final il fera un bon boulot, le rendu sera tout à fait correct.

Les classiques s’enchaînent. «Waiting For An Alibi», «Jailbreak»… Les musiciens sont irréprochables. Comment pourraient-ils ne pas l’être ? Pour un tribute band, Phil n’aurait pu rêver d’une meilleure Dream Team…

Scott est impressionnant. Il a beau avoir des airs de vieux dandy, son vibrato main gauche est toujours aussi fabuleux, ses notes sont accentuées de fort belle façon, tout comme sur les disques de la grande époque. Son son de guitare est parfait, moderne, mais pas trop, juste de quoi actualiser les classiques.

Vivian Campbell est monstrueux. Moi qui n’ai jamais vu Dio ou Def Leppard, je suis sur le cul. Un toucher très fin et des petites incursions bien senties, le tout sans jamais regarder son manche, avec le tic qu’il avait déjà en 1983, la tête penchée légèrement sur le côté gauche. Terrible.

Je ne vais pas user mon dictionnaire de synonymes sur les autres musiciens, les noms Downey et Wharton ne pouvant qu’évoquer l’excellence.

Ricky Warwick, personnage controversé, que personnellement j’adore depuis bien longtemps, fait un super boulot. Sans trop se mettre en avant, il assure parfaitement son job de frontman. Sa voix naturellement rocailleuse est mise en retrait au profit des chansons, et c’en est parfois presque dommage car il serait capable de les interpréter différemment. Mais on sent que le groupe a à cœur de proposer un show de Thin Lizzy et Ricky imite donc les intonations de Phil, sans le singer cependant.

Mais il manque quelque chose. J’ai le sourire mais je ne suis pas en transe après 30 minutes pourtant intenses. La preuve, je réfléchis, je me demande ce qui cloche alors que tout semble parfait.

Oui, Phil n’est pas là. Et certains morceaux réclament plus qu’une excellente imitation, ayant eu pour créateurs la Grâce et la Magie. Seul Phil est capable de chanter «Dancing in The Moonlight», le morceau qui, évidemment, me décevra le plus du concert.

Mais regardant autour de moi, je ne vois que du bonheur et des gens convaincus. Juste heureux d’être là. Et je me dis que je suis vraiment un pauv’ con comme dirait notre cher Président. Que je me pose trop de questions. Alors je décide de profiter, et je ne sais trop si c’est ce changement d‘attitude ou le groupe rôdé qui décolle, mais plus le concert avance, plus je m’éclate.

Quelques moments de grâce : «Still In Love With You» chantée en duo avec Darren, « Emerald » bien sûr, un superbe «Wild One» exhumé de «Fighting»,  « Cowboy Song » juste magique…  Finalement, je réussis à rentrer complètement dans l’ambiance de cette excellente soirée. Le final sera dantesque avec «Black Rose», et quelque chose me frappe soudainement : la présence de Dieu n’est pas nécessaire pour communier…

La Musique continue à vivre, et c’est le plus important. Personne n’oublie Phil, il continue à rendre les gens heureux. Que demander de plus ? Une bien belle soirée donc, même si je ne la qualifierai pas d’exceptionnelle. Faut pas déconner, ma réputation de casse-couille râleur en prendrait un coup.

ZazPanzer

 

NB1 : Setlist

·  Are You Ready
·  Waiting For An Alibi
·  Jailbreak
·  Do Anything You Want
·  Don't Believe A Word
·  Dancing in the Moonlight (It's Caught Me in Its Spotlight)
·  Massacre
·  Angel of Death
·  Still In Love With You
·  Whiskey in the Jar
·  Emerald
·  Wild One
· Sha La La + Drum solo
· Cowboy Song
·  The Boys Are Back In Town

 Rappel 1:
· Rosalie (Cowgirl's Song)
· Bad Reputation

 Rappel 2:
·  Roísín Dubh (Black Rose): A Rock Legend

 NB2 : Aucun morceau de «Thunder And Lightning» n’a été joué. Brian Downey ayant comme par hasard réintégré le groupe après le départ de John Sykes, je me demande si c’est la guerre entre John et les autres… ??

NB3 : Nicko Mc Brain était présent au concert, backstage, Maiden répétant actuellement à Bondy.

10 Kommentare

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ZazPanzer - 13 März 2011: "J'te voyais comme un vieux loubard qui a tout vécu des 70's-80's..."


Malheureusement non. Et je suis plutôt beau gosse ! ;-)
M'enfin si j'avais pu choisir l'heure de mon arrivée sur Terre, j'aurais certainement sélectionné 1951 afin d'avoir 18 ans en 1969 et d'être présent à Woodstock. Préalablement j'aurais pu voir les Beatles, les Stones, les Who, les Doors, et j'en passe, pendant mon adolescence. Et surtout j'aurais assisté à la naissance du Rock et du Metal.
Comme je n'ai pas encore la machine de Marty, je me contente de vivre ces années par procuration, que ce soit dans la Musique, le Cinéma ou la façon de vivre.
Quant au regretté Gary, il était encore avec nous le jour de ce concert, et je ne vois pas pourquoi j'aurais dû en parler, pas plus que d'Eric Bell ou de Brian Robertson...
D'ailleurs tout le monde parle d'une grande amitié entre Phil et Gary, bien sûr je n'en sais pas plus que les autres, mais les interviews de l'époque et les biographies que j'ai lues me laissent plutôt penser à 2 mecs qui se respectaient énormément grâce à la Musique, mais dont les personnalité étaient incompatibles, Gary ne supportant pas les junkies. Il a été servi, entre Phil et Glenn Hughes ;-)
Krokodebil - 13 März 2011: "M'enfin si j'avais pu choisir l'heure de mon arrivée sur Terre, j'aurais certainement sélectionné 1951 afin d'avoir 18 ans en 1969 et d'être présent à Woodstock. "

Tout pareil.

Pour Gary Moore je n'avais pas fait gaffe à la date en fait. Dans le dernier Rock & Folk (ouais bon, ça vaut c'que ça vaut, je sais), ils évoquent brièvement les rapports Lynott/Moore sur fond d'attraction (musicale) / répulsion (philosophie de vie).
ZazPanzer - 13 März 2011: Ah ! Merci pour l'info, ça dit quoi si je ne peux pas me le procurer ? Plutôt potes ou "rapports professionnels cordiaux" ?
Krokodebil - 13 März 2011: Euh je l'aipas sous la main là. En gros c'est une bio express du gratteux décédé, ça parle de leur rencontre fin 60's début 70's, du refus de Moore d'intégrer durablement le groupe, et de leur relatif chassé croisé dans les 70's et 80's. L'article est un peu concis à mon goût. Par contre y a un super article sur PJ Harvey et un autre sur Mott the Hoople ^^
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