VITAL REMAINS
FOREVER UNDERGROUND (Album)
1997, Osmose Productions




BEERGRINDER : 16/20
Après deux albums de Death Metal efficaces et tournés vers l’occultisme (surtout sur Into Cold Darkness), Vital Remains a quitté son label d’origine Peaceville pour rejoindre le label français Osmose Productions.
C’est donc en trio : Tony Lazaro guitare, Joe Lewis basse/chant et Dave Suzuki (aussi véloce que les deux roues japonaises sur la route) batterie, que Vital Remains a composé ce Forever Underground (1997), qui ma foi porte assez bien son nom.

On constatera d’abord un visuel très soigné avec une pochette très réussie.
Du côté de la musique, ce Vital Remains « nouveau » évolue toujours dans le Death Metal, on le comprend dès le début du premier titre Forever Underground. Cependant ici l’approximation n’est pas de mise et sur tous les morceaux on trouve quelques influences Heavy dans des titres comme Divine In Fire ou Battleground, même si le son lui, est purement Death.

Le son est justement un des gros points forts de l’opus : enregistré à Rhode Island par Rudy D’Agostino, qui a fait un gros boulot. Ainsi tout sonne très net, carré et puissant, le son de la caisse claire en particulier met parfaitement en valeur les parties de blast de Dave Suzuki.

La grande particularité de Forever Underground est de ne contenir que 5 titres et 1 instrumentale, mais ne vous trompez pas, nous n’avons pas à faire ici à un mini-CD car chaque titre à une durée de 8 à 9 minutes.
Vital Remains avait déjà expérimenté un ou deux longs titres assez réussis sur Into Cold Darkness, ceci est devenu la marque qui les distingue depuis cet album.

Composer des morceaux aussi longs peut s’avérer un exercice risqué, surtout dans le Death Metal mais Vital Remains y parvient ici sans provoquer l’ennui car les titres sont suffisamment variés pour ne pas lasser l’auditeur. On trouve bien ça et la, 1 ou 2 refrains redondants mais rien qui ne puisse gâcher l’écoute de ce CD.

De plus Vital Remains parvient à insuffler un peu d’originalité à leur style avec quelques fines touches de clavier et des soli à la guitare classique sonnant fort bien.

Un titre sort franchement du lot ici, I Am God, qui symbolise le meilleur de Vital Remains : parties rageuses, solo mélodique, mid-tempo entraînant et toujours ce blasting puissant de Dave Suzuki mis en valeur par la production.

Forever Underground aura été un album marquant du renouveau Death Metal de la fin des années 90. Glen Benton ne faisait pas encore partie de Vital Remains mais procurez-vous cette galette et vous vous apercevrez qu’ils se débrouillaient déjà très bien sans lui.

BG

2008-01-24 00:00:00


Svartolycka : 17/20
Groupe américain de son état, Vital Remains officie dans le death metal technique à tendance occulte (surtout après vision de la pochette) et surtout avec cet album, point d’orgue de cette période. Un album du groupe est toujours synonyme de sensations macabres dans un style ne se prêtant pas, au premier abord, à ce type d’ambiances.
Les titres sont longs, entre six et dix minutes, sujets à de nombreuses variations de tempo, passant allégrement du mid-tempo lourd et pesant aux blast-beats les plus crus et carnassiers. Le trio se permet quelques incursions de claviers à la fois discrètes et empreintes de sensations des plus noires. En effet, des sons de cloches se mêlent à des rythmes volumineux et accablants ponctués de riffs de guitares rugueux. De brefs chœurs contredisent une sonorité volontairement sourde et oppressante où viennent se greffer des guitares sèches instaurant une atmosphère plus chaude, sans autant être des plus optimiste.
La force de cet album est d’être muni d’une atmosphère lugubre tout en gardant une rage non feinte, explosant dans les passages brutaux où se mêlent cris rauques emplis de colère et solos de guitares destructeurs dans une apocalypse de notes insidieuses et pernicieuses sortant d’un univers mental ésotérique où les flammes de l’enfer ont une couleur de tourments corporels incurables et défaitistes. « Forever Underground » est à comparer à une menace tranchante et veule qui prend aux tripes, plus de par son ambiance que par sa violence instrumentale que la plupart connaissent depuis « Dawn of the Apocalypse » et surtout « Dechristianize » (la boucherie sonore !) et c'est justement ce que je préferre chez ce groupe.
Album fascinant et mystique dans son fond, « Forever Underground » est une pièce où la technicité accompagne l’atmosphère glauque qui s’en dégage et ce malgré une baisse de rythme vers la fin de l’album ternissant le tableau insalubre exécuté par le groupe. Leur meilleur album pour ma part.

Svartolycka

2004-07-11 00:00:00