TIAMAT
SKELETON SKELETRON (Album)
1999, Century Media




RunCold
La raison du plus fort est toujours la meilleure, nous l'allons montrer tout à l'heure.

C'est sur célèbre citation, de Jean de la Fontaine que s'achève la neuvième piste, As Long As You Are Mine, et qui servira d'introduction à ma chronique… Cette phrase, entre autres, annonce aussi le côté poétique de l'oeuvre, mais aussi un côté "moral"… Tiamat, un bien mystérieux nom, tiré de celui d'une divinité mésopotamienne, la déesse du chaos des mers et des océans, mais avant tout c'est la déesse-mère de toute choses. Et, en effet, le côté "religieux" est bien-là ! Tout commence sur le titre Church of Tiamat (qui au passage est aussi le nom de leur site officiel et de l'un de leurs lives), Church of Tiamat qui est probablement la plus belle pièce de l'album et l'une des plus belles de toute la discographie du groupe, à l'instar des autres titres, une musique planante, dans la continuité de leur album précédent, A Deeper Kind of Slumber, entrecoupé de rythmes beaucoup plus industriels, le tout soutenu par la voix chaude et un peu cassante de Johan Edlund, pleine de sensualité. Toujours pour le côté "religieux", on peut noter la reprise de Sympathy for the Devil des Stones, avec ici un son plus lourd, avec toujours le petit côté indus du reste de l'album, mais restant tout de même dans l'optique de l'oeuvre original.

Ne pouvant présenter les dix pistes de cet album (pour 45 minutes de plaisir au total), et en plus des deux titres cités précédemment, je retiendrais Lucy, le dernier titre, plus doux que les autres, mais aussi For Her Pleasure et surtout Brighter Than the Sun, deux gros titres, qui donnent beaucoup, et très représentatifs du reste de l'album, morceaux hybrides mêlant rythmes martiaux et psychédéliques, voix féminines et masculines, ponctuées de choeurs et teintées de nombreuses autres influences, allant du rock gothique au synthrock, en passant par le doom metal… Je n'ai pas encore parlé des instruments, guitare, basse et batterie, typique du metal bien sûr, mais utilisé de façon très différentes, qui associées au clavier, déversent un son incroyablement lourd, lent, mais aussi terriblement aérien et mystique, avec beaucoup de sonorités "orientales" au clavier…, clavier qui nous sert aussi de superbes lignes de pianos, comme sur la ballade Best Friend Money Can Buy. En conclusion, un album détonant au milieu de son metal doom, gothique et atmosphérique déclinant depuis de trop nombreuses années déjà. A l'instar de "Host" de Paradise Lost, cette oeuvre se veut avant-gardiste (dans son genre tout du moins), mais est beaucoup plus réussie que cette dernière, avec ses idées beaucoup plus poussées. Un album écoutable et à écouter par tout fan de son psychés, atmos ou indus, voir même gothique...

2011-10-09 11:24:02