MESSIAH (CH)
EXTREME COLD WEATHER (Album)
1987, Nuclear Blast / Massacre Records / Chainsaw Murder Records


Re-Issue in 2002 by Massacre Records with 7 bonustracks taken from the demos "Powertrash" & "The Infernal Thrashing".

1. Extreme Cold Weather 04:22
2. Enjoy Yourself 02:26
3. Johannes Paul der Letzte (Dedicated in Hate to Pope John Paul II) 03:40
4. Mother Theresa (Dedicated in Love to Mother Theresa) 01:32
5. Hyper Borea 05:44
6. Radezky March : We Hate to Be in the Army Now 03:01
7. Nero 05:52
8. Hymn to Abramelin / Messiah (Extra Version) / Space Invaders (Live) 07:22
9. Thrashing Madness (Live) 02:16
10. Golden Dawn (Live) 05:57
11. The Last Inferno (Live) 03:11
12. Resurrection (Live) 02:57
13. Olé Perversus (Live) 03:03

Bonustracks (Re-Issue 2002)
14. Powertrash 01:52
15. Satan's Resurrection 03:04
16. Antichrist 04:30
17. Hymn To Abramelin 02:12
18. Messiah 02:48
19. Infernal Forces 03:46
20. Future Aggressor / Total Maniac (First Live-Concert 12/85 CH-Baar) 10:00

Total playing time 1:19:35


BEERGRINDER : 13/20
Pour donner suite à Hymn to Abramelin, Messiah propose dans la foulée cet Extreme Cold Weather (1987) avec un ours polaire sur la banquise en guise de pochette, qui pourrait illustrer un épisode d’Ushaïa, ou servir d’affiche de campagne larmoyante pour Yannick Jadot et Europe Ecologie les Khmers pourquoi pas. Le contenu est surprenant au même titre que le contenant, car le Thrash / Death chaotique des débuts laisse place dès le premier morceau titre à une sorte de Thrash atmosphérique, appuyé d’ailleurs par une production plus professionnelle.

Toutefois, chasser le naturel et il revient au galop sous la forme d’Enjoy Yourself beaucoup plus énervé que le morceau d’ouverture. L’explicite Johannes Paul der Letzte (Dedicated in Hate to Pope John Paul II) est peut-être le meilleur morceau de ce disque, avec des accélérations incisives et des solos de bonne facture, soutenus par le chant agressif de Reto « Tschosï » Kühne. Si l’équipe du guitariste Remo Broggi n’aime pas Jean-Paul II, elle apprécie en revanche mère Térésa et lui offre même une courte instrumentale à son nom. Visiblement les élites déconnectées de la base, ils avaient déjà ce problème dans les années 80.

On notera aussi l’impeccable instrumentale (gimmick très en vogue à l’époque) Hyper Borea, le violent Radezky March qui est le titre rappelant le plus le premier album, ou encore le solide dernier morceau Nero qui et peut-être le plus appréciable niveau riffing. Oui car c’est bien le titre final, la face B étant constituée de morceaux live. Présenté comme un full-length, ce disque est plutôt un très long EP (ou un album très court) sur lequel on a empilé des morceaux joués en concert pour remplir la deuxième face. Pour leur défense, les morceaux live sonnent plutôt pas mal.

Malgré quelques plans étranges et un concept qui va avec, Extreme Cold Weather est plus homogène, plus travaillé, plus abouti, en un mot : plus pro, ce qui est à la fois un avantage et un inconvénient puisqu’on y perd le côté sauvage des débuts.
Pièce intéressante à défaut d’être indispensable, Extreme Cold Weather c’est toute une époque : celle du Thrash Metal qui domine le monde, celle où on arnaque les gens avec des faux albums, celle où les suisses dominaient le monde par leurs albums de Metal extrême et leurs pubs Ovomaltine….

Vu qu’il me reste huit secondes avant que tout n’explose, j’en profite pour me pencher rapidement sur les paroles, et c’est quand même un sacré empilement de clichés anticléricaux, de prosélytisme hippie premier degré, d’antimilitarisme primaire et de naturalisme à deux sous. Mais c’est avant tout l’outrance qui a fait le succès de ce style, et ici quelle autre conclusion serait plus mythique que « fuck off John Paul, go and masturbate. » ????

BG

2022-01-21 16:41:55