SIX FEET UNDER (USA)
COMMANDMENT (Album)
2007, Metal Blade Records




tonio : 12/20
Quand on me dit SIX FEET UNDER, je pense invariablement aux trois premières réalisations du combo, à savoir « Haunted » (1995), « 76813 » (1997) et « 61312 » (1999). Ce que le groupe a sorti depuis ne m'a pas emballé plus que ça, j’avais même plutôt l’impression, à chaque nouvel album, de voir Chris Barnes et ses potes s’embourber un peu plus dans la monotonie et la facilité…

Un nouveau disque arrive ? Ah, je prends ma pelle et je vais déterrer les Six Feet en espérant que la flamme d’antan soit revenue et que le groupe soit regonflé à bloc ! Malheureusement je déchante très vite, cette réalisation me confirme ce que je ressens depuis un moment… C’est mou, c’est triste, c’est insipide. Le groupe ne m’a jamais autant donné l’impression de tourner en rond et semble se parodier lui même en évoluant sur des mid-tempo ou des rythmes lourds sans aucun charme. Les riffs sont d’une simplicité extrême, la batterie claque d’un bout à l’autre sans feeling, Barnes lui-même se contente du minimum syndical en vociférant de la même façon sur tous les titres et n’apporte aucune bonne idée, à croire qu’il n’était pas présent lors de la composition de l’album. Depuis « 61312 » leur albums n’étaient pas spécialement brillants mais je trouvais toujours 2 ou 3 titres plus pêchus et entraînants qui me faisaient quelque peu oublier le goût fadasse du reste. Ici, zéro, le calme plat, « Commandment » est pour moi l’album le plus faible et la plus terne de la discographie de SIX FEET UNDER.
Pourtant le style de death proposé sur ce nouvel album est identique en tout point à ce que le groupe jouait dans les années 90, à savoir un death métal massif et basique calé très souvent sur des mid tempo ou des rythmes 33 tonnes, genre un coup de caisse claire et un accord toutes les 10 secondes. Seulement les morceaux étaient absolument irrésistibles, le groupe avait le truc, le feeling, pour emmener ses riffs de façon efficace, grâce à des gimmicks de batterie parfaits (« Manipulation ») ou des constructions énormes (« Lycanthropy » ). Même les morceaux les plus lents avaient un je ne sais quoi de captivant, d’hypnotique presque. Sans être non plus une catastrophe, le SIX FEET UNDER de 2007 est bien loin d’être aussi marquant, c’est sympa à écouter 5 minutes, pas plus.
Vous savez quoi ? Je ne serai pas étonné que ce disque soit le dernier du groupe car il sent à plein nez le manque de conviction et de motivation. De plus, ce qu’a réalisé récemment Barnes avec le groupe TORTURE KILLER était nettement plus savoureux que ce « Commandment » et ses 10 titres mous du bulbe…

Je prends ma pelle et je retourne enterrer dans leur cimetière les SIX FEET UNDER, non pas 6 pieds sous terre, mais bien 12 pieds, en espérant que la prochaine fois ils n’arrivent pas à en sortir. Ou alors pour nous proposer un vrai bon album et pas une copie sans charme de ce qu’ils ont fait de meilleur. Je n’y crois pas trop, mais ce serait tellement bien…

2007-05-24 00:00:00