ONSLAUGHT (UK)
KILLING PEACE (Album)
2007, Candlelight Records / Polygram


1. Burn 04:51
2. Killing Peace 03:37
3. Destroyer of Worlds 05:55
4. Pain 04:08
5. Prayer for the Dead 05:39
6. Tested to Destruction 04:44
7. Twisted Jesus 06:16
8. Planting Seeds of Hate 05:00
9. Shock 'n' Awe 03:57

Total playing time 44:07


BEERGRINDER : 17/20
Au milieu d’une mode revival soudaine, lancée par les Bonded By Blood, Municipal Waste et autres Merciless Death, 2007 aura montré que les anciens avaient encore des arguments à opposer aux petits jeunes aux dents longues, comme le prouvent The Atrocity Exhibition de Exodus et aussi Killing Peace (2007) de Onslaught.
Ce quatrième full lenght marque un retour inattendu et tonitruant des anglais: en effet, Nige Rockett, Steve Grice et le talentueux chanteur Sy Keeler se décident enfin à relancer la machine en 2005 après 14 ans de séparation.

Dans ce genre de configurations il y a plusieurs risques pour un combo de Thrash Metal :
- celui de se reposer sur sa gloire passée et pondre des ersatz sans âme en améliorant simplement le son de leurs vieux albums cultes ;
- celui de montrer qu’on est encore jeune et à la mode et moderniser son style à outrance jusqu’à mettre des casquettes et faire du Meshuggah ou Fear Factory
- enfin celui d’être totalement hors du coup et que les rhumatismes et les escarres aient définitivement fait disparaître la force de caractère et l’énergie pour composer de la musique agressive.

Rassurez-vous, les Thrashers anglais ne sont tombés dans aucun de ces pièges et Killing Peace est tout simplement un putain d’album de Thrash Metal qui déchire sa mère ! Une tuerie dans la lignée du lointain et culte The Force avec juste la brutalité supplémentaire inhérente à 20 ans d’évolution du Metal. Eux qui avaient apporté quelque chose d’assez nouveau dans le Thrash en y intégrant un côté sombre et blasphématoire n’ont pas retourné leur veste comme le prouve le diable flamboyant dominant la crucifixion du Christ sur la pochette.

Burn dissipe immédiatement les doutes en balançant un Thrash Metal rapide dominé par les riffs surpuissants de la paire Rockett / Jordan et la terrible voix de Sy Keeler au registre étendu et ayant gagné en agressivité depuis les 21 ans qui séparent Killing Peace de The Force. Mais ce n’est encore qu’une mise en bouche, la chanson titre Killing Peace fait monter l’intensité d’un cran avec des rythmiques assassines, un refrain accrocheur et un solo frénétique et déboulonnant. Incontestablement, le fameux flegme britannique n’est pas de mise avec le combo de Bristol.

Onslaught sait aussi jouer dans un registre moins exalté, emprunt de mid-tempos entraînants tel Destroyer of Worlds sur lequel Sy Keeler fait étalage de toute la rage dans son chant. Prayer for the Dead démontre aussi la capacité des anglais à composer des riffs qui se retiennent avec son refrain entêtant et l’impeccable (voire implacable) soutien rythmique de Jim Hinder (basse) et Steve Grice (batterie). Surfant allègrement entre pilonnage, ambiances sombres et riffing béton, Twisted Jesus nous rappelle parfois le meilleur de Slayer.

Les titres sont en moyenne plutôt longs (de 5 à 7 minutes), permettant judicieusement aux musiciens de tirer la moëlle de leurs chansons en exploitant la quintessence de leurs riffs incisifs, sans les jouer vite fait et passer à autre chose. On rajoutera que le son est parfait, normal c’est Andy Sneap (également responsable de l’autre bombe Thrash de l’année The Atrocity Exhibition part 1 de Exodus) qui s’est chargé de l’enregistrement. Ce dernier est clair mais conserve la puissance et le son râpeux des guitares, pas si éloigné de la production de Human de Death par exemple.

Un ultime missile bien véloce Shock‘n’Awe finit d’enfoncer le clou avec une double grosse caisse omniprésente, des rythmiques intenses, un dernier solo exalté et voilà, 45 minutes d’un Thrash Metal de très haute volée qui renvoient à leurs études quelques groupes de jeunes loups aux dents très longues qui ne rayeront pas le parquet de Onslaught

Fort d’un deal avec Candlelight Records (Emperor, Opeth, Incantation,…) l’album bénéficie d’une distribution plus que correcte permettant à Onslaught de se refaire rapidement un nom dans la scène Thrash Metal actuelle auprès des novices et enchantant les anciens par ce retour en force.

Difficile de décrocher de ce disque, bien sûr je suis persuadé que les vieux de la vieille (pas moi, je n’ai que 32 piges…) et même des plus jeunes vont me laisser en commentaires qu’ils ont une préférence pour l’immortel The Force (même s’ils ont découvert ça avant-hier)… Bien sûr on ne peut faire abstraction de tout ce qu’ont apporté les deux premiers Onslaught, mais par moment il faut arrêter de trop réfléchir et simplement noter un album selon sa qualité, d’où un 17/20 (note que je distribue avec parcimonie) qui me paraît logique.
Pour ma part je considère que Killing Peace est dans la lignée de The Force avec un son renforcé, juste ce qu’il faut d’éléments modernes et ayant gagné en vélocité.

Pour ma part, c’est l’album de Thrash Metal des années 2000 pour le moment, mais si vous pouvez me proposer mieux je suis preneur, ce n’est pas ironique.

BG

2009-01-06 00:00:00