Fabien : 16/20 | A l’instar de son homonyme Nile, deux albums destructeurs auront suffit à Hate Eternal pour le hisser aux côtés des plus grands du deathmetal nord américain, lui permettant d’acquérir une notoriété proche des dieux Immolation & Morbid Angel, malgré une discographie moins conséquente. Sans se laisser abattre par les errances douloureuses de son acolyte et ami Jared Anderson, contraint de quitter le groupe, le leader Erik Rutan dresse immuablement le plan d’attaque de sa troisième oeuvre, accompagné de l’intraitable Derek Roddy derrière les fûts, et du jeune promu Randy Piro à la basse.
Les propres Mana Studios d’Erik Rutan et de son collègue Shawn Ohtani sont bien sûr les lieux idéaux pour l’enregistrement de cette troisième pièce, fièrement intitulé I, Monarch. Le titre sans équivoque de cette nouvelle offrande, assortie d’un discours triomphant et d’une pochette à dominante dorée, rappelle une fois encore la puissance et la détermination sans limite d’Hate Eternal, bien décidé à confirmer sa place parmi les maîtres du deathmetal actuel, avec la dévotion infaillible de son écurie Earache Records.
I, Monarch débute sur le diabolique Two Demons, dominé par les blast-beats cataclysmiques de Derek Roddy, au double pédalage tout aussi assommant. Une telle vitesse et une telle précision dans les placements offrent ainsi une puissance de feu déjà considérable, largement accrue par les riffs lacérants d’Erik et ses grognements gutturaux d’une hargne sans grand équivalent. Lorsque la batterie de Derek semble se stopper, à l’image du début du terrifiant Behold Judas, les riffs d’Erik deviennent plus meurtriers, relançant alors la machine sur un rythme impitoyable, et gagnant encore quelques crans en intensité.
Depuis l’infernal It Is Our Will, au riffing particulièrement incisif, en passant par la rage d’Eternal Gods ou du séisme rythmique de Sons of Darkness, jusqu’au final renversant de l’explosif To Know Our Enemies (supporté par un Didjeridoo), I, Monarch ne faiblit à aucun moment, exception faite de son titre éponyme, qui peine à prendre son envol, malgré un départ saisissant. Enfin, pour couronner le tout, Hate Eternal clôture son oeuvre par un instrumental middle tempo judicieux, où la rythmique complexe de Derek, l’enchevêtrement des guitares d’Erik et ses soli puissants, laissent définitivement le deathster sur le tapis.
Pêchant peut-être par un excès d’homogénéité, lui conférant un côté légèrement plus linéaire que son invincible prédécesseur, I, Monarch s’impose en revanche tel un véritable tourbillon d’énergie pure, confirmant toute la hargne d’Erik Rutan. D’une brutalité sombre et d’une intensité deathmetal rarement égalées, Hate Eternal se dresse ainsi une nouvelle fois en véritable canaliseur de toute la haine accumulée par son leader. Impressionnant !
Fabien. 2009-09-08 00:00:00
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