BEERGRINDER : 16/20 | Révélé par un Bleeding Profusely de bonne facture, Gorgasm se voit offrir un deal sur le label de Jacoby Kingston (Deeds Of Flesh), avec qui ils partagent quelques similitudes musicales. La paire de guitaristes Tangalos / Leski est en revanche contrainte de recruter une nouvelle session rythmique composée du bassiste Paul Garcia et du batteur Terence Manauis en lieu et place de Russ Powell et du sessionniste de luxe Dave Culross.
C’est donc par l’intermédiaire de Unique Leader, le label spécialisé Death brutal, que sort ce deuxième opus Masticate to Dominate (2003), hélas doté d’une pochette assez quelconque de John Zig.
On se rend compte rapidement que le quatuor de l’Illinois a encore accéléré le tempo et fait monter la brutalité d’un cran, Anal Skrewer propose d’entrée une succession de plans tirant vers du Suffocation sous EPO et malgré tout empreint de quelques lignes mélodiques fort bien intégrées au milieu de cette déflagration atomique. L’avènement de la nouvelle vague Death brutal composée de Anata, Hate Eternal ou Beheaded a incontestablement fait des émules…
Après un Bleeding Profusely peut-être un peu trop scolaire, Gorgasm se lâche vraiment sur ce disque, proposant des titres simultanément ultra violents et d’une précision chirurgicale, Terence Manauis n’a pas à rougir de la comparaison avec son illustre prédécesseur bien au contraire : la vitesse et l’intensité avec lesquelles il délivre ses blast-beat sont impressionnantes. Corpsefiend mettra d’ailleurs à genoux le plus endurci des deathster avec des guitares à l’inspiration n’ayant d’égale que la puissance, et à un tabassage hallucinant de ce diable de Terence, je vous recommande particulièrement le break herculéen à 1 : 36.
Comme une imagerie et des paroles extrêmement orientées vers le gore et le sexe (Lacerated Masturbation, Charred Vaginal Effluence,…) ne l’indiquent pas, Gorgasm sait inclure avec brio de subtiles touches mélodiques à sa musique, notamment sur le redoutable Masticate to Dominate dévastateur en tous points : accélérations foudroyantes, lourdeur pachydermique, et Tom Tangalos parvenant pourtant à intercaler une ligne harmonique sur un tempo à 230 bpm. Les influences sont parfois assez nettes : le début de Charred Vaginal Effluence rappele Suffocation, Repulsive Cuntortion et ses guitares sonne plutôt Hate Eternal, mais l’énergie et l’inspiration déployées sur l’album forment une entité homogène et suffisamment personnelle.
Il n’y a pas à dire Gorgasm est parfaitement à l’aise dans les tempos vitesse lumière et le démontre jusqu’au bout avec un Deadfuck final aux allures de charge de rhinocéros courant à la vitesse d’une formule 1… On pardonnera volontiers à nos amis américains d’avoir contraint les français de Gorod à abandonner le patronyme Gorgasm qu’ils avaient en commun auparavant. Après un cour split le combo s'est reformé en 2010, réjouissant tous les amateurs de brutal Death.
BG 2009-12-18 00:00:00
|
|