ANTHRAX
VOLUME 8 - THE THREAT IS REAL (Album)
1998, Ignition




TDH75
La fin des années 90 approche à grands pas et Anthrax ne déroge pas à sa nouvelle orientation musicale, plus en phase avec les courants musicaux brutaux de l’époque, en sortant, en 1998, son « Volume 8 : The Threat Is Real ».

Le groupe, toujours en personnel réduit à quatre, propose ici un artwork délirant, non dénué d’humour autour des films de science-fiction des années 50 narrant l’envahissement de notre bonne vieille planète Terre par des races extra-terrestres, bien entendu belliqueuses.

Pourtant, le début de l’album ne prête pas à rire : « Crush », le bien-nommé, déboule à toute vitesse, soufflant l’auditeur pris à froid par autant de classe concentrée en plus de quatre minutes. Construction impeccable, équilibre parfait, puissance et mélodie font de lui un titre majeur. Lui succédant, « Catharsis » lui est pourtant supérieur et donne l’impression d’être embarqué sur un long parcours de montagnes russes où les émotions fortes se succèdent les unes aux autres.

Le feu d'artifice continue, oscillant entre titres pesants chaloupés et scuds métalliques du plus parfait effet au milieu desquelles se glissent deux curiosités : « Toast to the Extras », ballade influencée par le rock sudiste pour un résultat formidablement entraînant, et « Harms Way » qui fonctionne cependant largement moins bien que son prédécesseur. Cette relative déception est bien vite avalée par « Hog Tied », morceau rapide, jouissif et fantastiquement inspiré qui sort du lot, avant un bouquet final en forme de superbe power ballade, « Stealing from a Chief ».

En conclusion, vous l’aurez sûrement compris en lisant mes commentaires pour le moins dithyrambiques, « Volume 8 : The Threat Is Real » est de loin mon album préféré des New-Yorkais, et ce, pour trois raisons.

Tout d’abord, le son ici est moins massif que sur les deux précédents albums et les titres rapides, superbement fluides et inspirés, sont en quantité abondante, assurant le minimum de quota de bombes explosives nécessaire à un grand album de metal.

Deuxième raison majeure : le groupe se « lâche » enfin véritablement musicalement, tentant et réussissant de très belles ballades ou power ballades. C’était sans doute le cas également sur « Sound of White Noise », lui aussi aventureux sur le plan mélodique mais « Volume 8 : The Threat Is Real » pousse l’exercice encore plus loin, ce qui me ravit.

Troisième et dernière raison : John Bush chante moins en force sur ce disque, il module plus son superbe organe et le résultat n’en est que plus réussi.

Alors, bien entendu, nous sommes très loin du thrash metal bas du front des débuts mais plutôt dans une évolution lente et mature d’un groupe en recherche artistique se découvrant une plus large palette de talents.

« Volume 8 : The Threat Is Real » est donc pour moi un album de très haut niveau éclaboussant de toute sa classe la concurrence de l’époque déjà assez malmenée à l’époque.

2021-08-27 19:51:37


vincysteria : 16/20
Les années 1998/1999 ne furent pas les années les plus reluisantes du Big 4. Metallica sortait son "garage-reprise" certes sympathique et agrémenté de bonnes chansons mais on pouvait attendre plus d'originalité pour un tel groupe. Slayer avec "Diabolus in Musica", s'embourbait dans un trah brutal, répétitif et sans saveur... Papi Mustaine et son Megadeth pondaient en 1999 ce que l'on considère aujourd'hui comme une erreur de parcours avec un "Risk" absolument pas convaincant. C'est ainsi qu'Anthrax arrive à sortir son épingle du jeu en proposant un album "Volume 8 : the Threat Is Real" d'un niveau bien supérieur aux 3 cités précédemment. L'album démarre en trombe avec Crush. On voit immédiatement que la production a fait du bon boulot: le son est impeccable malgré des guitares saturées au possible. Les mélodies sont axées sur le refrain et cela va se démontrer tout au long de l'album. Catharsis est un excellent morceau servi par un riff intéressant et un son plus clair que sur le reste des chansons. Le solo est très bon avec des tonalités plutôt rock.

Inside Out est pour moi la meilleure chanson de l'album : intro calme qui démarre ensuite sur un riff particulièrement lent. La chanson repose entièrement sur le refrain où John Bush hurle à s'en faire péter les cordes vocales et qui module sa voix de manière magnifique par la suite. Une superbe chanson. Ensuite le groupe nous propose "Toast to the Extras" : une chanson country qui nous prouve qu'Anthrax est capable d'adopter différents styles de musique et le fait de fort belle manière. Un morceau très réussi qui enchaîne sur "Born Again Idiot". Chanson beaucoup plus musclée que la précédente. Elle est ce qu'on appelle un "Mosh part": variations de tempos comme Anthrax sait si bien le faire. Un riff en béton qui donne envie de headbanguer ! Une des rares chansons de l'opus à mettre la voix un peu en retrait pour laisser la furie musicale s'exprimer. L'album continue de plus belle avec "Killing Box" : intro très intéressante qui débouche sur un riff plutôt lent et puissant. Une fois encore le refrain est mis en avant. Des effets assez étranges font guise de solo. A savoir que Sir Phil Anselmo de Pantera (Mais est-ce utile de le préciser ??) nous gratifie de quelques uns de ses hurlements !

L'album se poursuit avec une semi-balade "Harms Way" qui permet ainsi de ralentir le rythme assez violent.. John Bush semble se faire plaisir et module beaucoup sa voix. Un morceau agréable mais sans plus. Comme la chanson précédent "Hog Tied" est un morceau sympathique mais qui s'oublie très rapidement malgré un riff puissant. Big Fat est une très bonne chanson "Mosh". Intro étrange qui nous balance direct un riff entêtant. Charlie s'amuse à rajouter toutes sortes de percussions qui collent bien au morceau. Une fois encore le refrain est le support de la mélodie. Avec son accélération dans la seconde partie du morceau qui enchaîne sur un bon solo, la structure de cette chanson ressemble à "I'm the Law" avec de la vitesse et de la fougue en moins.

La dernière chanson de l'album "Stealing from a Thief" est un mosh part par excellence. Avec son refrain qui reste gravé dans notre tête, ses changements de rythmes et cette superbe voix qui en font une des meilleures chansons de cet opus. La seconde partie du morceau est une balade entièrement jouée en acoustique. John Bush nous montre une fois encore ses immenses talents de vocaliste. Chanson vraiment agréable qu'on prend plaisir à écouter. Parmi les déceptions on trouve "Piss & Vinegar" répétitif et lassant au bout de quelques écoutes avec un solo particulièrement peu inspiré. "604" où Bush se contente de répéter 3 phrases pendant une trentaine de secondes sur un riff simpliste. "Cupajoe": chanson sans le moindre intérêt et "Alpha Male" qui est trop linéaire et ne parvient pas à nous captiver. Monsieur Dimebag Darell (excusez du peu) nous fait le plaisir de jouer sur "Inside Out" et "Born Again Idiot". Au final nous avons un très bon album d'Anthrax. Tous les musiciens sont au summum de leur forme. Nous avons la confirmation que Scott Ian est un riffeur (les nombreux solos approximatifs le prouvent). Anthrax prouvent ainsi qu'ils sont toujours là et nous font vibrer avec leur musique.

16/20

2011-06-25 04:29:45