PESTILENCE
TESTIMONY OF THE ANCIENTS (Album)
1991, Roadrunner Records




Fabien : 18/20
Fort d’une renommée indéniable depuis le redoutable Consuming Impulse, Pestilence adoucit désormais son style à l’instar de Death sur Spiritual Healing. Tout en restant dans un créneau deathmetal, son nouvel effort Testimony Of The Ancient est effectivement plus sage, à l’image de sa pochette qui dévoile cette sphère en suspension créée par DanSeagrave, contrastant avec les fourmis carnivores de Consuming. De plus, la production soignée de Scott Burns aux Morrisound Studios s’oppose au son mordant et agressif apporté par Harris Johns sur le précédent enregistrement.

Suite au départ de Martin Van Drunen ayant gagné les rangs d’Asphyx, Patrick Mameli reprend le chant en parallèle de sa guitare, ayant déjà été vocaliste de la formation à ses débuts. Sa voix moins gutturale s’intègre parfaitement à la nouvelle orientation de Pestilence. Les paroles de Mameli et Foddis sont également plus ésotériques et existentielles, délaissant définitivement le côté parfois cru des précédentes réalisations du groupe.

Côté compositions, les 17 années de pratique instrumentale de Mameli permettent à Pestilence de ne pas faire deux fois le même album, et donc de se renouveler avec une facilité déconcertante, bénéficiant cette fois de l’appui sans faille de Tony Choy (Cynic, Atheist) à la basse. Si l’on retrouve encore quelques titres nerveux comme l’imparable Testimony, les morceaux sont moins moins tapageurs et délibérément orientés vers plus de musicalité, à l’image des soli aériens de Twisted Truth d’une grâce sans grand équivalent.

Au delà d’une qualité de mise en place et d’interprétation sans faille, Testimony Of The Ancient bénéficie en outre de nombreux passages fantastiques lui apportant un côté progressif, comme la partie de claviers somptueuse au coeur de Presence Of The Dead, les échanges de guitares formidables de Stigmatized, les mélodies renversantes de Land of Tears, sans compter les huit interludes majoritairement acoustiques s’insérant entre chaque morceau, conférant à l’ensemble cette atmosphère ethérée et vraiment unique.

En cet automne 1991 si riche en sorties de qualité, Pestilence contribue grandement avec son imparable Testimony of the Ancients à l’avancée et l’élargissement du paysage musical extrême, au même titre que Human & Unquestionable Presence de Death & Atheist. Fort d’un nouvel album culte à son actif, il démontre ainsi brillamment la compatibilité des termes "deathmetal" et "progressif", confirmant une fois encore tout son talent et son avant-garde. Incontournable !

Fabien.

2007-04-24 00:00:00