ASPIRATEUR DE LANGUE
SWEET (EP)
2011, Auto-Production


1. Sweet
2. Walkyrie Disco
3. Constipated
4. Soberty


GandhiEgo
Une fois n'est pas coutume, voici un disque rafraichissant qui navigue avec aisance entre rock et fusion et qui, belle surprise, nous vient de France et plus particulièrement de Nantes. Deuxième partie d'un album pensé comme un triptyque, Sweet nous propose quatre titres qui, s’ils sont tous plus ou moins dans la même veine, nous font tous découvrir des facettes différentes du groupe.

Le groupe cite volontiers ces influences et parmi elles, en tête Mr. Bungle, le groupe, entre autres, de Mike Patton avant que ce dernier ne vire complètement gaga. Si la partie hystérique du premier morceau éponyme, Sweet, ne renie pas du tout cette influence il y a également d’autres noms à citer pour se faire une idée plus précise de la musique de Aspirateur de Langue.

A noter qu’à la formation classique « rock », batteur, guitares, basses et chant, le groupe s’est aussi doté d’un saxophone qui amène son lot d’ambiances, jazzy mais aussi funky. Ainsi, pour revenir sur Sweet, on pense volontiers aux Hollandais d'Urban Dance Squad sur leur premier album avec ce son fusion très seventies, le bijou dans un écrin de velours bordeaux ! Walkyrie Disco, le deuxième titre, suit aussi plus ou moins ce modèle mais est une chanson bien plus pêchue avec un jeu de batterie très « acid jazz » et des sonorités qui font penser au Mother's Milk des Red Hot Chili Peppers par moment et à Cake à d'autres moments.

Constipated change cependant la donne car c’est de loin le morceau le plus « sombre » de Sweet et là où le saxo faisait plus penser à Cake sur les précédents morceaux, il rejoint plus des sonorités plus perturbées façon Morphine sans toutefois abandonner ce groove à la Urban Dance Squad. Selon moi, le morceau le moins fun de cet EP mais aussi le plus abouti musicalement. Il en faut pour tous les gouts.

On finit par un délire intitulé Soberty (sic). Sic ? Oui, la faute d’anglais est un peu inconvenante puisque sobriété en anglais s’écrit sobriety mais passons. Morceau décrivant les déboires alcooliques du narrateur qui lui se rapproche vraiment, pour le coup, de Mr. Bungle mais aussi d'autres « tarés » en règle : Primus. En guise d'apothéose, on ne pouvait rêver mieux !

Au final quatre titres c’est souvent peu pour se faire une bonne idée mais en l’occurrence, ici sur Sweet on se rend bien compte des possibilités d’Aspirateur de Langue (quel nom !) qui surfe allègrement sur toutes leurs influences pour nous sortir un disque fort bien léché (langue, léché, eh, moi aussi je sais faire !) avec une prod bien « moelleuse » © qui vous fait passer un court mais très bon moment. Ce disque s’adresse évidemment en priorité à tous ceux qui regrettent l’âge d’or de la fusion mais en fait surtout en cas de besoin de folie douce urgente. Une belle réussite !

2012-01-12 12:39:57