STEEL PANTHER
BALL'S OUT (Album)
2011, Universal Records


1. In the Future 01:28
2. Supersonic Sex Machine 03:08
3. Just Like Tiger Woods 03:39
4. 17 Girls in a Row 03:39
5. If You Really Really Love Me 02:24
6. It Won't Suck Itself 02:51
7. Tomorrow Night 02:56
8. Why Can't You Trust Me 03:58
9. That's What Girls Are for 03:38
10. Gold Digging Whore 03:53
11. I Like Drugs 04:17
12. Critter 03:37
13. Let Me Cum in 03:29
14. Weenie Ride 04:20

Bonustracks (Japanese Release)
15. Do You Wanna Do Me 03:17
16. Handicapped Slut 04:01

Total playing time 47:36


MetalAngel : 17/20
Avoir de l'esprit et jouer avec les mots comme Cyrano de Bergerac n'est pas donné à tout le monde, surtout lorsque le meilleur trait d'humour se veut par essence assez subtil. Et l'on peut dire que même si le groupe américain Steel Panther s'adonne volontiers à l'exercice de style de faire rire les gens avec conviction, il est vraiment difficile d'adhérer à la lourdeur de l'humour made in USA dont ils usent et abusent constamment. Bon, il faut avouer que le genre pratiqué par les californiens se prête extrêmement bien à l'autodérision et à la parodie, puisque le glam metal est « ridicule » autant visuellement que dans l'attitude adoptée par les groupes. Non, sans rire, qui voudrait porter aujourd'hui un moule-burnes à paillettes, après être passé chez Jacques Dessange se faire une permanente à la Dee Snider et passer son temps à se poudrer le nez en attendant que son vernis à ongles l'Oréal (parce-que ça craint bien !) sèche après application ?

Connaissant Steel Panther depuis des années, et ayant sauté l'épisode ‘Feel the Steel' (2009), j'ai immédiatement sauté sur l'occasion lorsque l'on m'a proposé de chroniquer ce disque, car je souhaitais voir si la formation originaire de la « Cité des Anges » avait évoluée depuis ‘Hole Patrol' (2003) [NdMA : le combo avait sorti ce disque sous le patronyme ‘Metal Shop']. Et quelle ne fût pas ma surprise de voir que…rien n'avait changé, sauf peut-être la façon dont sonne leur musique. Naguère assez brute, la production est aujourd'hui plus léchée, moins authentique. Néanmoins, cela ne modifie en rien la puissance de leurs chansons, toujours aussi dynamiques et fringantes.

Toutefois, il est clair que l'artwork de la pochette (une photo en contre-plongée représentant une femme en maillot de bain assez déshabillé et tenant entre les jambes une paire de boules métalliques) est d'un très mauvais goût. Sans être véritablement choqué, je pense qu'il aurait été plus judicieux pour le quartet d'adopter une démarche moins provocante, plus délicate et plus soft, comme il l'avait fait sur la couverture de sa précédente réalisation.

Mais, arrêtons d'analyser le visuel du groupe pour se concentrer exclusivement sur l'album en lui-même. Musicalement, Steel Panther est toujours aussi doué pour nous pondre des titres directs et divertissants, comme ce « It Won't Suck Itself » lubrique ou ce trio infernal représenté par « Supersonic Sex Machine », « Tomorrow Night » et « I Like Drugs », qui nous démontre à quel point le groupe est nostalgique de la période dorée du hair metal à bigoudis. Bien d'autres compos sur cet opus sont aussi couillus et donnent vraiment la chair de poule, à l'instar de « 17 Girls in a Row » et « Critter », qui sont deux très beaux hommages aux légendes encore vivantes que sont Cinderella, Warrant, Poison ou Mötley Crüe. L'interprétation des morceaux est parfaite, Satchel (alias Russ Parrish) est un guitariste hors normes, la section rythmique constituée de Lexxi Foxxx et Stix Zadinia, de leurs vrais noms Travis Haley et Darren Leader est ultra carrée et Michael Starr (Ralph Saenz) est une vraie diva du glam. Ce dernier supporte sans mal la comparaison avec ses illustres aînés vocalistes, passant aisément de tonalités graves à des notes célestes en un clin d'œil, et arrive à nous scotcher définitivement à notre fauteuil sur « Let Me Come In », « Critter » et « Tomorrow's Night ». Bien sûr, un album de glam ne serait pas « true » s'il ne comportait pas deux ou trois pseudos-ballades : « If You Really Really Love Me », « Why Can't You Trust Me » et « Weenie Ride » s'insèrent magistralement entre des morceaux plus musclés. Textuellement, « Weenie Ride » est assez humoristique, en réalité un peu comme la plupart des chansons gravées sur ce ‘Balls Out' d'anthologie. Mais, n'est-ce pas la raison d'être de Steel Panther que d'emprunter les stéréotypes du glam pour les grossir et les transcender en une chose plutôt cocasse ?

Si vous ne savez pas quoi écouter lors de vos soirées en tête à tête avec votre meuf ou votre mec, c'est selon votre cas, ce nouveau Steel Panther est la bande-son idéale qui vous permettra de révéler le Tarzan ou la Jane qui sommeillent en vous, d'épicer torridement vos nuitées et de jeter les sextoys de Madame à la poubelle si elle en possédait. De plus, vous pourrez retourner dans le passé pendant près d'une heure et retrouver la fougue de votre jeunesse, tout en dégustant la saveur particulière du moment présent. Ce ‘Balls Out' est moins cher et beaucoup plus efficace que le Viagra®, vous fera à coup sûr grimper au 7ème ciel en couple et ne nécessite aucune ordonnance médicale. A vous procurer d'urgence chez le disquaire le plus proche de chez vous si vous souhaitez connaître la jouissance musicale cette bombe de metal !

2011-11-24 18:56:20


dark_omens : 14/20
Fantasque, festive, parodique ou encore subversive sont autant d'adjectifs qui pourraient qualifier assez justement la musique des américains de Steel Panther. Une démarche assumée qui au-delà de sa sulfureuse expression amusante ne saurait faire oublier l'excellence de ces instrumentistes aguerris. La cinglante démonstration de ces talents fut d'ailleurs faite en un remarquable premier album intitulé Feel the Steel (2009). En cette année 2011, à l'orée d'un second baptisé Balls Out, la question qui nous taraudait était simple : la fête allait-elle continuer ou allions nous avoir droit à des lendemains désenchantés?

Pour répondre à cette légitime interrogation concernant ce nouvel effort, commençons par dire que, globalement, les délicieux ingrédients présents sur un premier opus séduisant y seront toujours encore de rigueur. Dans la continuité de ce Feel the Steel, Steel Panther nous propose, en effet, de retrouver ici, pêle-mêle, Hair Metal/Glam Rock/ Hard Rock/ Sleaze Rock symptomatique de cette décennie révolue, paillettes, couleurs vives et chatoyantes, imagerie volontairement provocatrice, textes crus et tendancieux, voix aigus et autres riffs efficaces.

Pourtant, malgré tout ces délicieux atouts, l'expression de ces Américains aura quelques peu perdus de son impact. Non pas que le groupe soit incapable de distiller de ce charme si singulier qui fit sa renommé en des titres très intéressants dans lesquelles les ombres de Motley Crue, Dokken, Europe, Aerosmith, Def Leppard, Bon Jovi et de toutes une époque révolue planent toujours encore (des chansons telles que Supersonic Sex Machine, 17 Girls in a Row, le superbe et entrainant I Won't Suck Itself sur lequel intervient Nuno Bettencourt (Extreme) et Chad Kroeger (Nickelback), Tommorrow Night, Gold-Dripping Whore aux intonations parfois proche des travaux de Richie Sambora et de ses complices, I Like Drug mais aussi, par exemple, Let me Cum in aux refrains, peut être, un peu trop répétitif le démontrent). Mais, à l'évidence, le propos ne sera plus à même de surprendre aussi aisément qu'autrefois. Or sans surprise, l'exercice perd un peu de sa magie.

Toutefois soyons honnêtes et reconnaissons aussi que cette déception sera infime et passagère. Et donc, en définitive, qu'elle ne sera pas de nature suffisante à gâcher plus que de mesures nos ressentis.

Afin de conclure la revue des nombreuses forces et des quelques rares faiblesses de ce disque, notons aussi qu'un effort a été consentis concernant les ballades a proprement parlé. Moins présentes, seules subsistent Why Can't you Trust et Weenie Ride aux doux instants onctueux et, ô combien, intimistes.

S'agissant d'autres pistes à la musicalité un peu trop harmonieuses et langoureuse, et dont on ne parvient pas toujours à savoir où les situer, citons Just Like Tiger Woods, If you Really, Relly Love Me malgré quelques riffs et un solo acérés, et That's What Girls are For dont les couplets auraient aisément pu figurer sur le Adrenalize (1992) de Def Leppard et dont les refrains seraient, quant à eux, en très bonne compagnie sur le Prisoners in Paradise (1991) d'Europe. Soulignons tout de même, et ce afin d'être totalement intègre, que si ces titres vacillent sur la corde ténue sous laquelle s'étend un vide dangereux, ils ne chutent jamais et reste même très dignes. Enfin autant que faire se peut dès lors qu'il s'agira de ces énergumènes de Steel Panther.

Moins réussi et moins captivant que son prédécesseur, ce Balls Out garde cependant suffisamment de qualités pour satisfaire ceux qui auront été séduits par un admirable premier essai. La fête n'est donc pas prête de s'arrêter...Du moins pas encore...

2014-04-21 11:15:14