dark_omens : 14/20 | Fantasque, festive, parodique ou encore subversive sont autant d'adjectifs qui pourraient qualifier assez justement la musique des américains de Steel Panther. Une démarche assumée qui au-delà de sa sulfureuse expression amusante ne saurait faire oublier l'excellence de ces instrumentistes aguerris. La cinglante démonstration de ces talents fut d'ailleurs faite en un remarquable premier album intitulé Feel the Steel (2009). En cette année 2011, à l'orée d'un second baptisé Balls Out, la question qui nous taraudait était simple : la fête allait-elle continuer ou allions nous avoir droit à des lendemains désenchantés?
Pour répondre à cette légitime interrogation concernant ce nouvel effort, commençons par dire que, globalement, les délicieux ingrédients présents sur un premier opus séduisant y seront toujours encore de rigueur. Dans la continuité de ce Feel the Steel, Steel Panther nous propose, en effet, de retrouver ici, pêle-mêle, Hair Metal/Glam Rock/ Hard Rock/ Sleaze Rock symptomatique de cette décennie révolue, paillettes, couleurs vives et chatoyantes, imagerie volontairement provocatrice, textes crus et tendancieux, voix aigus et autres riffs efficaces.
Pourtant, malgré tout ces délicieux atouts, l'expression de ces Américains aura quelques peu perdus de son impact. Non pas que le groupe soit incapable de distiller de ce charme si singulier qui fit sa renommé en des titres très intéressants dans lesquelles les ombres de Motley Crue, Dokken, Europe, Aerosmith, Def Leppard, Bon Jovi et de toutes une époque révolue planent toujours encore (des chansons telles que Supersonic Sex Machine, 17 Girls in a Row, le superbe et entrainant I Won't Suck Itself sur lequel intervient Nuno Bettencourt (Extreme) et Chad Kroeger (Nickelback), Tommorrow Night, Gold-Dripping Whore aux intonations parfois proche des travaux de Richie Sambora et de ses complices, I Like Drug mais aussi, par exemple, Let me Cum in aux refrains, peut être, un peu trop répétitif le démontrent). Mais, à l'évidence, le propos ne sera plus à même de surprendre aussi aisément qu'autrefois. Or sans surprise, l'exercice perd un peu de sa magie.
Toutefois soyons honnêtes et reconnaissons aussi que cette déception sera infime et passagère. Et donc, en définitive, qu'elle ne sera pas de nature suffisante à gâcher plus que de mesures nos ressentis.
Afin de conclure la revue des nombreuses forces et des quelques rares faiblesses de ce disque, notons aussi qu'un effort a été consentis concernant les ballades a proprement parlé. Moins présentes, seules subsistent Why Can't you Trust et Weenie Ride aux doux instants onctueux et, ô combien, intimistes.
S'agissant d'autres pistes à la musicalité un peu trop harmonieuses et langoureuse, et dont on ne parvient pas toujours à savoir où les situer, citons Just Like Tiger Woods, If you Really, Relly Love Me malgré quelques riffs et un solo acérés, et That's What Girls are For dont les couplets auraient aisément pu figurer sur le Adrenalize (1992) de Def Leppard et dont les refrains seraient, quant à eux, en très bonne compagnie sur le Prisoners in Paradise (1991) d'Europe. Soulignons tout de même, et ce afin d'être totalement intègre, que si ces titres vacillent sur la corde ténue sous laquelle s'étend un vide dangereux, ils ne chutent jamais et reste même très dignes. Enfin autant que faire se peut dès lors qu'il s'agira de ces énergumènes de Steel Panther.
Moins réussi et moins captivant que son prédécesseur, ce Balls Out garde cependant suffisamment de qualités pour satisfaire ceux qui auront été séduits par un admirable premier essai. La fête n'est donc pas prête de s'arrêter...Du moins pas encore...
2014-04-21 11:15:14
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