METHADOL
ANGER IN ME (Album)
2010, Sliptrick Records


1. No More Words
2. Haze of Hell
3. Don't You Think It's Enough
4. Don't Let Me Down
5. Better Off Dead
6. Don't Tell Me Lies
7. Prophecy
8. The Mirror
9. Redemption
10. The March


Chacal : 13/20
« Anger in Me » est ma seconde rencontre avec Methadol, groupe français originaire de la ville rose. Malgré le fait que leur premier essai, un mini cd auto-produit, était une véritable catastrophe sonore, il laissait deviner un bon potentiel ainsi qu’une forte motivation, choses que ce premier véritable opus devrait enfin dévoiler au grand jour … !

Le premier contact avec cette galette est franchement très réussi : l'artwork donne le ton et nous replonge dans les années 80-90, rappelant le contexte des pochettes de quelques grands noms comme Great white (« On your knees »), Bon JoviSlippery when wet ») ou autre Mötley Crüe, pour ne citer qu'eux.
Le contenu, quant à lui, est assorti au contenant, ce qui ne peut que me ravir ! « Anger in Me » suit la logique établie par le premier jet du groupe qui pourrait se résumer à ces quelques mots : « Sus au phénomène de mode, vive le bon vieux métal ! ». Bien que Methadol soit mené par une chanteuse, ne cherchez pas le moindre courant symphonique, gothique, atmo ou autre chose tendance : il s'agit bien de métal ou, pour être plus précis, de heavy que l'on peut qualifier de traditionnel pur souche.

Les premiers accords de « No more words » rappellent à ma mémoire la mèche blanche de Blackie Lawless ; l'intro saccadée de « Haze of hell » ravive en moi le minois des sœurs Wilson ; les parties de guitares de « Better off dead » et de tant d'autres morceaux prouvent comment le duo Smith/Murray a bouleversé l'ordre des choses, et ce, il y a déjà plus de 30 ans … Bref, vous l'aurez compris, l'inspiration première des musiciens remonte aux années 80/90, un point que j'ai de commun avec eux.
Le fait d’œuvrer dans ce registre implique nécessairement un inconvénient majeur : l'originalité musicale est quasiment nulle et de ce fait, il est facile de se ramasser une étiquette « plagieurs ». C'est vrai, mais ça, c'est pour d'autres : bien évidement que le fatidique « tiens, ça me fait penser à quelque chose » est inévitable, mais Methadol est loin de se complaire dans le simple plagiat, il suffit d'écouter des titres comme « Haze of hell », « Better off dead », « Prophecy » ou « Rédemption » pour s'en persuader : ils contiennent tous un sacré paquet de bonnes idées, de riffs imparables et de rythmiques bien travaillées.
Chapeau bas aux 2 guitaristes qui s'en donnent à cœur joie et nous balancent des soli en veux-tu, en voilà, des duels furieux et des passages à 2 grattes plus qu'inspirés (je suis devenu un véritable aficionado de l'attaque de « Better off dead » !! ).
Même si tout n'est pas exceptionnel, que certains refrains semblent chantés sans trop de conviction (« The Mirror »), il n'en demeure pas moins que les progrès du groupe sont remarquables : il y a de très bons morceaux, d'autres un peu moins, comme dans tout album mais il faut noter qu'aucun n'est mauvais, ce qui est loin d'être toujours vrai !
Néanmoins, il y a des choses qu’il va falloir obligatoirement corriger pour pouvoir avancer… La première et la plus lourde, incombe à Manu: il est indiscutable que sans elle, Methadol ne serait pas, et pourtant, son chant reste la chose la plus discutable de cet opus. Bien qu'ayant décidé de poser la guitare pour s'adonner seulement à cette tâche, il lui reste encore du travail à mener pour arriver à maitriser et à poser correctement sa voix. Certains passages sont vraiment limites et frôlent la correctionnelle alors que d'autres sont très bons comme sur ce break de « The March » qui est en train de passer.
La seconde chose à mes yeux reste les arrangements eux aussi à travailler plus en détail : c'est dommage que quelques chœurs ou autres « oh oh oh » mal placés viennent bêtement gâcher certains bons moments.
Bah, tout ne peut pas être parfait la première fois, il faut bien que le travail et l'expérience apportent leurs fruits et vu la motivation du combo, je n'ai pas trop de doute sur le fait que ces erreurs seront vite gommées par la suite. Néanmoins, il ne faut pas être impatient et ne pas bruler les étapes car là, vu le niveau, le jeu en vaut vraiment la chandelle !

Pour parler de la production, le son n’est pas extraordinaire et est à cent lieues de rivaliser avec les grosses productions actuelles mais il reste quand même honnête. D’ailleurs, sa couleur mate colle plutôt bien avec le style old school de Methadol. En tout cas, et heureusement, rien à voir avec le premier mini CD ;o)

Methadol a subit de gros remaniements mais il faut croire ce que cela était nécessaire car le groupe revient gonflé à bloc, un bon album en main (malgré quelques défauts) et un futur prometteur. Si Manu arrive (et elle va le faire) a mieux maitriser sa voix et que ce turn-over de musiciens cesse afin que tout le monde puisse vraiment s’impliquer, le résultat risque d’être sacrément détonnant !!

2011-03-30 22:59:23