DARKTHRONE
SOULSIDE JOURNEY (Album)
1991, Peaceville Records




Fabien : 19/20
Darkthrone se forme en 1987 sur les cendres de Black Death, autour du batteur Gylve Nagell et du guitariste Ivar Enger, rapidement rejoints par le bassiste Dag Nielsen et le guitariste chanteur Ted Skjellum. Sans faire exception à la règle, le quatuor norvégien subit de plein fouet l’influence du deathmetal, qui subjugue littéralement la scène extrême de la fin des eighties.

Après plusieurs démos, Darkthrone conclut un deal avec Peaceville, alors réputé pour ses récentes signatures d’Autopsy et Paradise Lost. Le groupe rejoint ainsi l’inévitable Tomas Skogskerg, pour les sessions de Soulside Journey fin 1990, commercialisé en tout début d’année suivante. A l’époque, hormis le LP Hallucinating Anxiety de Cadaver, la Norvège ne s’est encore guère illustrée au sein de la scène death scandinave, encore largement dominée par la Suède, à l’instar d’Entombed & Carnage, ses deux leaders du moment.

Avec ses guitares co-enregistrées par Tomas Skogsberg et Uffe Cederlung (Entombed), Soulside Journey ne surprend pas au premier abord, bénéficiant du même son glacial à l’origine du succès de Left Hand Path & Dark Recollections (Entombed, Carnage). Sur les rythmiques complexes de Gylve (alias Hank Amarillo) et de Dag, les riffs de Ted & Ivar sont lourds et tranchants, délivrant un deathmetal technique et profond, à l’image des excellents Cromlech et Grave With A View, ou encore des formidables instrumentaux Accumulation et Eon, sur lesquels Darkthrone démontre toute l’étendue de son talent.

Pourtant, au-delà d’un deathmetal en apparence conventionnel, Soulside Journey dégage une atmosphère incroyablement sombre, encore inédite à l’époque. Son climat est terriblement pesant, renforcé par le guttural profond de Ted Skjellum, et par quelques touches de claviers parcimonieuses, comme sur le fabuleux Neptune Towers, renforçant cette ambiance funèbre & envoûtante, et apportant également une grande mélancolie.

Considéré par certains comme l’oeuvre pionnière du darkdeath, Soulside Journey impose effectivement l'alliance entre la lourdeur & la brutalité du deathmetal, avec des ambiances sombres et mélancoliques. Darkthrone marque dès lors les esprits en cette année 1991, hissant l’album parmi les pièces essentielles des débuts du deathmetal scandinave, mais laissant parallèlement pressentir le changement rapide d’orientation de Gylve, Ivar et Ted, vers des sphères black pures et sans compromis, sous les nouveaux pseudonymes de Fenriz, Zephyrous et Nocturno Culto. Totalement culte à mes yeux.

Fabien.

2008-01-23 00:00:00


astraroth
Cet album de Darkthrone, sorti en 1991, a posé les bases d'un Black Metal crû et mélodique, variant les atmosphères et les tempos tout en restant fidèle à une couleur d'ensemble très... typée. La collection de morceaux présentée par le quatuor sur "Soulside Journey" plonge l'auditeur dans un monde cruel, le porte sur des vague de guitares enregistrées correctement, dans une approche assez roots. Pas moderne pour un sou, le Black Metal de Darkthrone réserve son lot de surprises : les structures, sans être alambiquées, offrent des césures internes intéressantes ("Nor the silent whispers") et parviennent à surprendre, même si très souvent, on reste dans des schémas connus par coeur ("Cromlech" ou "The watchtower", par ailleurs assez efficaces dans le genre) et utilisant, si ce n'est le speed (pas vraiment automatique), sinon la brutalité comme argument principal. Les riffs de Darkthrone, épiques et mélodiques, se fondent à une approche sans artifices... mais de laquelle les claviers se tirent assez mal, tant au niveau du choix des sons que du mixage : il entâchent ainsi d'une présence exagérée et d'un phrasé monocorde des morceaux tels que "Eon". Mais au final "Soulside Journey contient suffisamment de guitares intéressantes pour apparaître ni plus ni moins comme le rejeton de géniteurs qui n'auront pas à rougir du travail ici posé.

NB : Pour les rééditions des 4 premiers albums de Darkthrone, le son est remasterisé et en outre, Peaceville a inclus une phase multimédia contenant une interview des membres du combo. Les amateurs jugeront de l'utilité de l'achat eux-mêmes.

2009-01-16 00:00:00


Paganwinter : 16/20
Voilà le premier opus de Darkthrone. Il est clair que cet album n’a rien à voir avec les suivants. C’est une autre catégorie musicale. Ce n’est pas du black mais bel et bien du death metal. Eh oui ça fait bizarre mais c’est comme ça que le quatuor de Darkthrone est entré dans le monde de la musique extrême.

Pour l’histoire, en 1991 c’est le début de la nouvelle vague black métal lancée par Mayhem et l'emblématique Euronymous. Enfin bon Darkthrone, à l’époque de l’enregistrement de cet album n’avait rien à voir avec la scène black métal naissante.

Bon intéressons-nous à la musique, qui comme je l’ai dit est du death metal à 100%. Un death metal dans la lignée de la scène suédoise de l’époque (Unleashed, Entombed…). Tout y est, rythmique, chant rauque, chorus de guitare, un son bien propret et j’en passe. Le cd comporte 11 titres aux riffs passablement variés et sympas, simples mais sympas, du death quoi. Environ 45 minutes de bonne musique, de très bonne musique. Je vous assure que niveau death metal, j’ai entendu pire.

Voilà, difficile d’en dire plus sur Soulside Journey, Un bon moment à passer mais c’est de loin pas l’album de Darkthrone dont on se rappelle longtemps après. Un album conseillé aux fans du groupe et aux amateurs de Death metal nordique.

PaganWinter
16/20

2009-01-16 00:00:00