Seide + Welicoruss + Baldrs Draumar + Funeral Dawn @Paris Le Klub 16-04-2015

le Jeudi 16 Avril 2015, Le Klub



Funeral Dawn

''Le Klub c'est toujours un endroit que j'aime bien venir'' pourrais-je dire en imitant la syntaxe de notre cher Ribéry national. J'adore la salle du Klub, ou plutôt devrais-je dire j'adore les salles du Klub, étant donné que l'endroit propose deux pièces où faire des concerts. Le Klub c'est aussi l'unique endroit à Paris où des petits groupes sans grosse notoriété peuvent se produire dans de bonne conditions et attirer du monde avec un prix d'entrée très correct. Évidemment ce n'est pas Bercy, et le lieu comporte quelques défauts (l'éclairage entre autres) mais c'est un endroit qui a son charme.
Au menu ce soir, c'est Black Pagan. Enfin, d'une manière générale, puisque nous évoluons avec quatre groupes qui explorent les différentes facettes du style ; dans l'ordre, Funeral Dawn offre un Black vivifiant aux mélodies Viking, suivi de Baldrs Draumar dans un registre plus Folk, puis de Welicoruss qui évolue dans un Black à la fois Pagan et symphonique, et enfin de Seide qui retourne vers un Black épique plus basique. Justement, pendant qu'on y est, je souhaiterais glisser un mot sur la présence des deux groupes étrangers de la soirée. Baldrs Draumar nous vient tout droit des Pays-Bas, où le groupe commence doucement mais sûrement à gagner en notoriété, et ils accompagnent sur quelques dates européennes les russes de Welicoruss (ça rime), qui résident maintenant en République Tchèque. Voir des groupes avec une encore courte carrière et aussi exotiques dans une petite salle parisienne telle que le Klub relève à la fois de l'incongruité et du miracle. Mais je préfère parler de miracle ici, tant leurs prestations (ainsi que celles des deux groupes locaux) m'ont soufflé. Laissez-moi donc vous résumer cette soirée, qui restera probablement fort longtemps gravée dans ma mémoire.

Il est 19h00, les portes s'ouvrent, devant un rassemblement de chevelus qui me semble assez conséquent, et je descends rapidement dans la salle du bas, pour laquelle j'ai une petite préférence. J'y rejoins le sympathique Thibaud, qui est en passe de devenir mon compagnon attitré pour tout ce qui est concert de Folk metal pouet-pouet dans la capitale, avant de faire connaissance avec une charmante Fée Verte tout aussi sympathique.

Funeral Dawn

Étant venu principalement pour Welicoruss, j'appréhendais quelque peu les autres groupes de la soirée, surtout ceux évoluant dans un registre plus extrême, le Black metal étant loin d'être mon genre favori. Funeral Dawn se meut plus précisément dans un Black Pagan, aux envolées épiques à la Bathory, lorgnant parfois vers Ancient Rites période Fatherland, et qui peut parfois faire penser aux travaux les plus récents de Nokturnal Mortum. Notons au passage que le groupe n'est pas tout jeune, avec plus de dix ans d'existence, une démo et un EP sortis, et ayant connu de nombreux changements de line-up : le plus récent concernant l'arrivée de Julien, nouveau guitariste de la bande qui fait là son premier concert avec le groupe.
Tout au long de leur set, les parisiens nous auront gratifié de la puissance ébouriffante de leur musique, concordant avec une prestation vive et rythmée. Chaque membre délivre une énergie monstrueuse, à commencer par le vocaliste Nicolas, hurlant à la face des personnes du premier rang, de manière très démonstrative. Une énergie qui devient d'ailleurs rapidement communicative puisque des pogos se déclarent rapidement, entre les murs étroits du Klub. Tant qu'à faire, je préfère m'écarter doucement, plutôt que de voir mon appareil photo finir écrabouillé entre deux guerriers vikings à la corpulence massive.
Autre aspect à m'avoir frappé : la grande technique dont font preuve les musiciens. Récemment, Funeral Dawn a dû avoir recourt à un musicien studio, en la personne du très talentueux Symheris (TANK, Polarys), et force est de constater que Julien son successeur n'est pas moins doué. Ces soli sont bluffant de maîtrise et joués avec une aisance remarquable. Enfin, mention spéciale pour le batteur Philippe, qui ne se ménage pas derrière les fûts : sur son visage se lisait une hargne effrayante.

En à peine trois quarts d'heure, Funeral Dawn aura laissé sa marque : je ne m'attendais absolument pas à voir débarquer un combo jouant une musique aussi puissante et prenante. Car oui, on est très rapidement pris dans leurs ambiances épiques, qui donnent une envie furieuse de lever le poing à chaque refrain, quitte à éborgner son voisin (quand je vous dit que la salle est petite …).

1. Intro
2. Hent Ar Maro
3. Glam Dicinn
4. Tree of Salem
5. Forgotten Landscapes
6. Interlude
7. Fifth Conquest
8. Balor's Eye
9. Anna Göldin

Baldrs Draumar

On nous laisse un quart d'heure, le temps de reprendre notre souffle (voire papoter un peu), et ça repart très très rapidement avec les frisons de Baldrs Draumar. Nous avons droit à la petite introduction qui va bien, certes calme et lourde, mais encore toute gentille et toute mignonne, qui débouche très soudainement sur un blast hurlé qui nous prend à la gorge ! Heureusement que j'ai été prévenu, j'aurais probablement fait une crise cardiaque … Nos chers bataves évoluent dans un Black Folk qui fait indéniablement penser à du Equilibrium, dans une version un brin plus brutale. On notera l'usage unique sur leur dernier album, paru deux jours après le concert, de la langue frisonne, surfant sur la mode des groupes folk de chanter dans des langages ésotériques voire abscons.
Sur scène, il semblerait que Baldrs Draumar n'ait plus rien à apprendre des plus grands : les quatre musiciens sont survoltés (je vous dis pas le nombre de photos floues), ils maîtrisent parfaitement leurs instruments, et le leader -un certain Wildgeraesch, ne me demandez pas comment ça se prononce- est très communicatif, même si on ne comprend pas toujours tout. Son growl est impressionnant de lourdeur et d'agressivité, mais je mettrais quelques retenues sur le chant clair, qui me paraissait parfois à la limite de la justesse. Malgré des instruments folkloriques ajoutés depuis l'ordinateur, leur ''Folk brutal'' (et un néologisme, un !) passe très bien, violent et décoiffant quand il le faut, mais aussi tantôt plus dansant. Il y eut même l'occasion de danser une petite gigue, à laquelle j'aurais volontiers pris part si je n'avais pas mon volumineux appareil photo dans les mains. Bref ! Baldrs Draumar s'est mis dans la poche le public parisien en moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire. Une bien belle découverte, aussi bien pour l'album qui vient de sortir, que pour leurs anciens travaux (ils auront même joué un extrait d'une de leurs démos). Un passage dans la capitale française lors de tournées futures ne serait pas de trop. J'dis ça … :)

1. Iselhiem
2. Koppen Yn'e Mist
3. Yn'e Meahal
4. Eala Freya Fresena
5. By ty en Thuner
6. Wolvetiid
7. In Skym yn it Tsjuster
8. Keningsting

Welicoruss

Encore une fois, à peine le temps de souffler que ça repart. Enfin, ça repart, mais pas vraiment. Les russes ont voulu faire quelques balances rapides avant d'entamer leur set, mais, preuve de l'enthousiasme du public, tout le monde a cru qu'ils avaient commencé ! Mais une fois que le show a commencé pour de bon, plus rien ne pouvait arrêter nos russes préférés. Leur prestation constitue assurément avec celle de Baldrs Draumar le point culminant de la soirée. Les quatre gaillards de Welicoruss paraissaient véritablement habités par leur musique, le visage tantôt fermé, tantôt radieux, le chanteur Alexey hurlant comme un damné, ses longs cheveux claquant l'air lors d'un headbang furieux. Ils étaient vêtus de costumes au diapason de l'atmosphère portée, avec longues vestes de cuir, surmontées de fourrures adéquates. J'ai failli me sentir vexé en voyant sur les épaules d'Alexey ce qui était vraisemblablement une (fausse) peau de loup arctique.
Les quarante-cinq minutes auront principalement servi à présenter le nouvel (excellent) album, Az Esm, sorti en début d'année, avec sept des huit titres qui en sont issus. Celui qui reste, To Far Worlds, ne figure nulle part dans la discographie du groupe, du coup il semblerait qu'on ait eu droit à un inédit ! Malheureusement toutes les orchestrations sortaient d'un ordinateur, vraiment dommage, on aurait peut-être pu faire rentrer dans la salle un orchestre symphonique, en tassant bien. Du coup les vrais instruments étaient bien plus en avant en concert que sur disque, mais rien de bien gênant, l'essence de Welicoruss était encore là. À ce propos, je glisse un mot sur le nouveau line-up, qui est épatant. Lorsqu'Alexey a déménagé à Prague récemment, il a dû entièrement refondre le line-up, intégrant le guitariste Gojko, le bassiste Dmitriy, et le batteur David ; et on ne peut que constater à quel point le groupe semble soudé, alors que leur expérience ensemble doit être assez faible. Impressionnant !

1. Intro
2. Bridge of Hope
3. Kharnha
4. Voice of the Millenium
5. To Far Worlds
6. Outsider
7. Woloshba
9. Sons of the North

Seide

C'est pas que, mais après trois grosses claques, je commence un peu à fatiguer. J'accompagne alors mes deux acolytes de la soirée discuter avec les adorables Baldrs Draumar, qui font moins peur en vrai que sur scène. Le temps de prendre quelques photos en leur compagnie, on se remet en place pour le dernier groupe de la soirée, les français de Seide. C'est en voyant leurs visages peinturlurés (ou corpse paint quand on est trve) que je me suis dit qu'on avait définitivement changé de style : on met les instruments folklo au placard, voici Seide, du Black metal, du pur, du bon ! Seide est un groupe français auteur d'un unique album full-lenght, mais qui commence à bien être reconnu dans le milieu. Le style joué est un Black metal aux très subtiles influences Pagan, mais je ne m'étendrai pas là-dessus, vu que c'est un genre que je maîtrise mal. Au moins j'ai beaucoup apprécié ce dernier groupe, qui n'a pas à rougir de sa performance ce soir-là, surtout comparé aux monuments qui l'ont précédé : Seide a dignement terminé la soirée.
Une fois encore, nous avons un frontman, en la personne de Count D, qui joue parfaitement le jeu, totalement dans son rôle. Si j'avais le goût des jeux de mots pourris je dirais que Satan l'habite, mais ce n'est pas mon genre. Les autres musiciens en revanche se font plus discrets et moins dynamiques. Il faut dire qu'à cinq sur la petite scène, les mouvements sont plus difficiles. Cela ne les a pas empêché pour autant de maintenir l'ambiance dans la salle, et le public lève le poing toujours aussi vigoureusement. Ne connaissant pas leur musique auparavant, j'ai pu tout de même chanter (hurler serait plus juste) avec ferveur certains refrains très accrocheurs, dont l'épique The Outsider, ou encore le génial I Am the One. Sur Une Flaque de Sang, Seide est rejoint par un certain Willow Dewclaws, membre unique du projet de Black metal Worhs, mais aussi créateur de l'émission Metalliquement Vôtre. Le duo fut très sympathique, donnant plus de profondeur au morceau en question, mais donnant aussi un sentiment d'inédit au concert. Ah les cons ! Ils vont presque réussir à me faire aimer le Black metal …

1. Mystic Shape of Self Hatred
2. Pleine Lune
3. Dans une Flaque de Sang
4. Omniprésence du Gris
5. Ein Unendlicher Blitz
6. The Outsider
7. Angest
8. I Am the One

Vous l'aurez compris (si vous êtes arrivés jusque là) : la soirée fut excellente sous tous les aspects. Les quatre groupes se sont donnés à fond, dans des styles variés mais pas opposés, avec un son tout à fait correct du début à la fin (malgré quelques couacs de temps en temps). Je m'extasie rarement sur l'organisation et la promotion, mais je suis bien obligé de constater que tout ici à été fait avec sérieux et professionnalisme. Les nombreux flyers distribués dans la capitale n'ont pas été imprimés pour rien. Le public aura été excellent, et j'ose espérer que les frisons et les russes se souviendront longtemps de leur séjour à Paris. Ils reviennent quand ils veulent.

Alors, à Funeral Dawn, à Baldrs Draumar, à Welicoruss, et à Seide, merci du fond du cœur pour cette soirée inoubliable, parole de Loup Arctique !

Un big up à Thibaud et à Elisa ; et merci à Elena pour l'invitation et pour les informations.

2 Commentaires

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Salvarode - 22 Avril 2015: Merci pour ce live-report. Je ne connaissais que Welicoruss parmi ces quatre groupes mais ton enthousiasme m'a donné envie d'éciuter les autres.
LeLoupArctique - 23 Avril 2015: Merci à toi ! Honnêtement, à part Baldrs Draumar qui est bon (j'ai écouté le dernier), les autres je ne sais pas trop ce qu'ils valent sur CD. Mais vu ce qu'ils envoyaient en live ça devrait être bon ;)
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