Paradise Lost, Samael et Adagio : Elysée Montmartre

le Samedi 19 Décembre 2009, Elysée Montmartre



Adagio (FRA)

Les vacances, pour les plus chanceux, pointent le bout de leur nez, l’hiver est bel et bien là et les moufles sont de sortie, les cadeaux de Noël sont posés sous le sapin et l’Elysée Montmartre nous propose, en ce 19 décembre, sa dernière programmation metal 2009 : Adagio, Samael et Paradise Lost. Une affiche jouant sans grande surprise à guichet fermé, et des fans se déplaçant pour leur groupe anglais préféré depuis plus de dix ans, entendons-nous dans la file d’attente, qui se prolonge jusque dans la rue adjacente à la salle.
Tandis que certains tentent encore d’arracher les dernières places disponibles au marché noir, nous retirons humblement nos invitations – grand merci à Steffie – et montons à peine les marches de l’Elysée Montmartre que nous entendons (déjà !) l’introduction d’Adagio emplir la salle. Il est 18h25 et il est temps de ne pas le perdre, alors nous nous installons rapidement parmi le public et regardons ce qui sera notre quatrième show d’Adagio cette année.

Cette affiche permettant aux Français de se produire devant une salle comble au sein d’un édifice mythique mais ! au détriment d’une set list totalement appauvrie d’une durée de trente toutes petites minutes. Le beurre et l’argent du beurre…
Bien sur, le groupe utilisera à bon escient ce temps imparti en proposant des titres surpuissants tirés de leur dernier album, Archangels in Black (« Vamphyri », « Fear Circus » ou encore « Undead »), ou encore l’ « incontournable » « Second Sight » issu de Sanctus Ignis ou enfin « Arcanas Tenebrae » de Dominate – auquel on préfèrera, malgré tout, la voix de Christian Palin.
Un Christian Palin en petite forme, tout comme son acolyte vocal Kevin Codfert (claviers), ce premier peinant à monter dans les aigus, l’obligeant à changer certaines lignes de chant ou à faire participer le public plus que de coutume ; les habitués des grands espaces nordiques ne sont pas non plus protégés des virus grippaux, il faut croire. Ceci dit, Christian Palin s’affirme une nouvelle fois comme un très efficace leader sur scène, appuyé par un Stephan Forté parfaitement mis en place et exécutant avec brio ses parties guitare (et sans problème de retour façade, cette fois (allusion à quelques péripéties au Hellfest 2009, ndl)).
Enfin, n’oublions pas les deux derniers joyeux drilles de la bande Adagio, à savoir Eric Lebailly (batterie), qui pour une fois sera placé très en avant sur la scène – ceci du à la configuration du plateau en prévision des deux autres groupes à venir – et dont le jeu de scène sera irréprochable, ainsi que Franck Hermanny (basse), légèrement en retrait durant le concert, mais qui ne faillira pas à sa tache. Cependant, pas de solo ni pour ce dernier, ni pour Stephan Forté, puisque trente minutes, c’est à peine le temps pour nous de dire « ouf » et de passer au prochain groupe de la soirée, Samael.

Samael

Peu habitués des Suisses black-metalleux-électro, c’est avec l’esprit de découverte que nous avons accueillis Samael pour (encore !) trente minutes de show. Musicalement, tout le monde affirmera que le groupe n’aura pas fait dans la neutralité, en nous martelant les tympans de rythmes effrénés et de riffs terriblement accrocheurs. Profitant d’un passage éclair au sein de leur très longue discographie (presque 23 ans d’existence, tout de même), le groupe jouera des titres de presque vingt ans d’existence (« Into the Pentagram »), d’autres un peu moins anciens, tirés de Passage (« The Ones Who Came Before »), Eternal (« Infra Galaxie ») ou Reign Of Light, et certains très récents, tirés de Solar Soul (2007) ou du dernier album, Above, avec « Black Hole ».
Scéniquement, il n’y aura rien à redire du show proposé par nos voisins, se permettant même de placer un grand écran derrière eux, faisant défiler des images ci et là, ou encore les pochettes d’albums concernés – un peu à la façon d’Iron Maiden.
Le seul sourcil levé pour Samael sera en grande partie du à leur line-up-même. En effet, la formation live actuelle du groupe se voit composée de quatre membres, à savoir, les intouchables « Xy » (batterie, claviers) et « Vorph » (guitare, chant), et les deux de touche, Makro (guitare) et « Masmiseim » (basse). Un problème majeur se pose : il est impossible, pour Xy, de jouer clavier et batterie en même temps – ou alors, les Suisses cachent quelques autres trésors à la vue du monde. Alors, pour remédier à l’absence d’un éventuel claviériste, Xy manie le sampler à sa guise, pouvant alterner entre les deux instruments en fonction des titres ; aussi, le public n’entend pas ce qu’il voit, puisque la moitié du show est assuré sur CD. Ce qui est fort dommage, d’autant que Samael pourrait largement ajouter un claviériste live (ou un batteur) et s’amputer de samplers qui n’apportent, finalement, que la facilité à un groupe prônant pourtant la complexité musicale.
C’est donc à la fois emballés et pourtant chagrinés que nous disons au revoir au groupe, laissant la place… eh bien… à une très longue attente.

Paradise Lost

En effet Paradise Lost ne fera son apparition qu’aux alentours de 20h30 face à un public ayant largement fait le déplacement pour eux – bien qu’attentif et réceptif aux deux prestations précédentes (mais tout de même un peu mou, tout au long de la soirée).
Première déception pour les fans, puisque Greg Mackintosh (guitare) ne sera pas présent ce soir, remplacé au pied levé par un parfait inconnu répondant au nom de Milly Evans. Mais, pour les simples curieux, comme nous, ce ne sera pas un véritable problème, puisque le guitariste remplira parfaitement sa tache.
Seconde déception, devenue une habitude pour le groupe, qui se tient au strict minimum quant à sa prestation scénique ; Paradise Lost n’est certes pas connu pour déborder d’allégresse sur scène, mais tout de même, après 22 ans d’existence, on s’attend à ce que le groupe dépasse un peu sa « timidité » et fasse trembler la salle. De ce fait, on se retrouve à regarder un concert, certes très bien exécuté, mais sans âme – ou tout du moins, qui n’emporte que les fans du premier rang et laisse contemplatifs ceux du fond sans les transporter pour un sou.
Ajoutons à cela un Nick Holmes (chant) peinant à exécuter ses lignes de chant – vite ajustées grâce aux samplers qui ne dupent personne ; c’est donc avec une certaine passivité que l’on regardera le concert d’une heure vingt de Paradise Lost.
Cependant, n’oublions pas les points positifs de ce concert ; en effet, la set list était intéressante, nous transportant directement vers nos quatorze ans, avec des titres pris ci et là dans la longue discographie du groupe (set list ci-dessous) – mais notons l’absence de certaines chansons cultes, comme toutes celles présentes sur l’album Icon, ce qui n’est pas rien ! Le tout justement porté par un son très agréable et une jolie mise en place scénique (écran, surtout).
Notons également le petit clin d’œil à Aaron Aedy (guitare), soufflant ses 40 bougies, et pour qui Nick Holmes dédicacera « No Celebration ».

Set list : The Rise of Denial / Pity the Sadness / Erased / I Remain / As I Die / The Enemy / First Light / Enchantment / Frailty / One Second / No Celebration / Eternal / Requiem // Faith Divides Us - Death Unites Us / The Last Time / Say Just Words

En conclusion, bien que l’affiche fût très intéressante, bon nombre de déceptions furent au rendez-vous, malgré de très bons moments et des premières parties ambitieuses. Quelques détails de taille à revoir pour certains, un bon coup de cravache à donner pour d’autres. Que cela fasse partie des résolutions 2010 de tous.

5 Commentaires

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the_hammer_of_doom - 06 Janvier 2010: je les avais vu a lyon le 15 décembre, c'est vrai que c'est peu surprenant d'entendre une boite a rythme (?) frapper hyper fort alors que l'on ne voi pas de batteur. mais je pense que les sampler ne devrai pas être enlevé vu qu'ils sont important pour l'ambiance des morceaux. Pour Paradise Lost j'était bien dedans vu que j'était au premier rang mais c'est vrai que derrière c'était très ( trop!!!) calme.
Mais de toute façon paradise Lost n'est pas le groupe a pogo ou autre par excellence donc on peut leur pardonner je crois...
Elisa - 06 Janvier 2010: C'est pardonnable, certes, mais d'autres points évoqués dans le report montrent que ce n'était pas le seul problème. Après, j'ai lu des reports - de Lyon d'ailleurs, je crois - où l'on faisait état d'un bien meilleur concert... Il y a des jours sans, c'est comme ça. Dommage pour nous, parisiens !
 
lapinoumagique - 08 Janvier 2010: Samael ça m'étonnait aussi de pas voir tout ce qu'on entendait niveau batterie! Je me posais aussi la question ^^

Pour PL, juste avant leur passage, il me semble que le chanteur était au bar,y'avait eu une petite embrouille entre sa femme et un gars de la sécurité qui voulait pas laisser monter les deux copines au groupe car elles avaient oublié leur pass) et ça s'est terminé un verre de bière dans la gueule de la sécurité >_< Le gars pas bien finot qui les traitait de sales "américaines" ^^
D'où la petite allusion à la sécurité pour l'annonce d'une chanson (as i die, ou peut-être the enemy)
Mais c'est vrai qu'il manquait des chansons cultes...
passiflora - 20 Janvier 2010: J'ai particulièrement apprécié adagio et samael
30 mn de set list c'était bien trop court à mon goût
Stephan forte est impressionnant §il joue avec la régularité d'un métronome et ce avec une facilité hallucinante ; les autres membres du groupe se sont très bien défendus aussi
quant à samael, effectivement dommage qu'il n'y ait pas un cinquième membre! prestation scénique super sympa ; je connaissais pas trop mais j'ai bien accroché finalement le moins enthousiasment était presque paradise lost !
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