Torn Arteries

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16/20
Nom du groupe Carcass
Nom de l'album Torn Arteries
Type Album
Date de parution 17 Septembre 2021
Labels Nuclear Blast
Style MusicalDeath Grind
Membres possèdant cet album102

Tracklist

1.
 Torn Arteries
 04:00
2.
 Dance of IXTAB (Psychopomp & Circumstance March No.1 in B)
 04:29
3.
 Eleanor Rigor Mortis
 04:14
4.
 Under the Scalpel Blade
 03:56
5.
 The Devil Rides Out
 05:22
6.
 Flesh Ripping Torment Limited
 09:42
7.
 Kelly's Meat Emporium
 03:24
8.
 In God We Trust
 03:57
9.
 Wake Up and Smell the Carcass / Caveat Emptor
 04:36
10.
 The Scythe’s Remorseless Swing
 05:20

Durée totale : 49:00

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Carcass


Chronique @ JeanEdernDesecrator

23 Octobre 2021

Un carcass plus sobre et terre à terre

Parmi les ténors du death metal, un nouvel album de Carcass est toujours un évènement : si le groupe n'a fait que sept albums en plus de trente cinq ans (avec un hiatus entre 1996 et 2007), il n'a jamais commis de mauvais album. Même le très mélodique "Swansong" n'a pas écorné sa carrière, et quant au chaotique premier jet "Reek of Putrefaction" en 1988, avec un son presque aussi dégueulasse que sa pochette, il a été une pierre angulaire du grindcore avec le "Scum" de Napalm Death. Car le combo n'a jamais fait preuve de suffisance, bien qu'il soit un des pionniers du grind, du death, puis du death mélodique. Le très léché "Heartwork", en 1993, a marqué le monde du death avec une classe folle, et son retour en studio avec "Surgical Steel" (2013), a vu Carcass présenter toute l'étendue de sa palette d'outils de destruction chirurgicale, du Grind le plus sauvage aux duels de guitare les plus mélodiques.

Ses membres fondateurs Bill Steer (guitare, choeurs) et Jeff Walker (basse, chant) sont toujours là, Bill étant l'éminence créative du groupe, et Jeff l'ordonnateur. Le batteur d'origine Ken Owen ayant du abandonner le poste à cause de séquelles d'opérations au cerveau en 1999, Daniel Wilding tient les baguettes depuis 2012, en remplacement de Daniel Erlandsson (2007-2012).
Bill Steer est un guitariste complet, aussi à l'aise à la guitare rythmique que pour pondre des leads inspirés et des soli nuancés et nerveux. C'est en fait maintenant lui qui enregistre la grande majorité des guitares sur les albums du groupe, le deuxième guitariste Tom Draper ayant été embauché principalement pour assurer les tournées.

En parlant de tournées, ce sont elles qui ont mobilisé le groupe après la sortie de "Surgical Steel", retardant la composition du nouvel album. Il était enfin terminé en 2020, avant que la pandémie n'arrête tout, et sa sortie a été retardée jusqu'à l'automne 2021, avec entre temps l'EP "Despicable" pour ménager l'attente des fans. "Torn Arteries", septième album de Carcass, se présente avec une pochette concept illustrant la pourriture d'un cœur, conçu à partir de végétaux par l'artiste polonais Zbigniew Bielak avec Jeff Walker, dont on peut voir toutes les étapes de déliquescence (du cœur, pas de Jeff Walker, je précise).

On retrouve les titres gerbants à rallonge, avec option jeux de mots ("Eleanor Rigor Mortis", uh uh uh), et des riffs imparables outrageusement badass. Celui de "Dance of Ixtab (Psychopomp & Circumstance March No.1)" rappelle le Gojira groovy singeant "Roots", et sera parfait en live pour parfaire son body headbang, et le riff moteur de "The Devil Rides Out" est à mémorisation automatique, difficile de l'oublier dès qu'on l'a entendu. Le rythme de croisère de l'album est plutôt lourd ou mid tempo, avec quelques accélérations et blasts dispensés avec parcimonie. Cela change de "Surgical Steel", qui était foncièrement rapide et violent, et on sent que le groupe a voulu poser son jeu, avec un death plus carré, terre à terre. La production est ainsi assez rustre et massive, toutes proportions gardées, dense dans les bas médiums des guitares, ne s'ouvrant que sur les quelques passages mélodiques.

Jeff Walker a une façon de growler unique et instantanément reconnaissable qui est une grande partie de l'identité de Carcass depuis qu'il a pris le chant sur "Necroticism…", à l'instar de John Tardy d'Obituary, ou Lars Goran Petrov (RIP, quelle perte) d'Entombed. Entendre ces éructations d'empereur des gobelins (vous savez, celui qui pointe d'un doigt vicieux la cible de sa horde affamée) me gonfle d'aise dès qu'il ouvre son gosier. Pas un pet de chant clair ici, que du growl pervers et haché menu ! Si Carcass reste très death dans tous ses aspects sur certains titres ("Torn Arteries", "Eleanor Rigor Mortis", "Kelly's Meat Emporium", il fait ressortir des racines assez thrash par ailleurs. Les deux derniers "Wake Up and Smell… the Carcass / Caveat Emptor" et "The Scythe's remorseless Swing" ont cette manière de riffer très droite, qui peut même tirer sur le heavy sur certaines petites phrases.

La composition "Flesh Ripping Torment Limited", avec ses neuf minutes bien tassées, est le plat de résistance de l'album, particulièrement solide malgré sa grande longueur, avec ce qu'il faut de rebondissements pour maintenir l'auditeur en haleine, comme ce superbe intermède mélodique orné d'un solo disons le, carrément sensuel, comme Metallica savait si bien le faire à l'époque de "Master Of Puppets". On pourrait prendre aussi ce titre comme un mantra, une profession de foi qui a traversé les décennies. C'est un album de riffs, ancré dans un death metal ouvert à ses influences, mais heureusement, le groupe se permet quelques fantaisies dont il a le secret, comme sur "In God we Trust", tirant vers le What the Fuck, avec des harmonies improbables de guitares aliens sur son intro, des clappings que n'oserait pas un groupe pop des années 80, et un superbe intermède planant de guitare claire magnifié par un court solo.

"Torn Arteries" pourra sembler moins violent et épicé que son prédécesseur, mais Carcass est revenu à une musique plus cohérente et directe, où la technique et la dextérité se font plus sobres. Mais du coup, ce nouvel opus peut paraître un peu en demi-teinte, j'aurais bien aimé avoir plus de morceaux hameçons comme "Dance of Ixtab (Psychopomp & Circumstance March No.1)", il m'a fallu pas mal d'écoutes pour rentrer dedans.
Bill Steer est un gars méticuleux et perfectionniste : il avoue qu'il aimerait enfin réussir à faire l'album ultime de Carcass ; ce n'est pas le cas ici, mais au vu de ce que le groupe culte est capable de faire sur "Torn Arteries", il a encore les armes pour le réaliser.

6 Commentaires

17 J'aime

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Astre5669 - 10 Décembre 2021:

Pas leur album ultime effectivement, mais bien heavy, un filling presque rock sur certains morceaux, pas déplaisant à écouter 

JeanEdernDesecrator - 10 Décembre 2021:

Merci pour vos retours, sur cet album où les avis divergent, c'est le moins qu'on puisse dire...

fufupue - 24 Juin 2022:

Carcass: Un grand groupe qui n'a de cesse d'avancer ... Astre5669 mentionne un feeling presque rock sur ceratins morceaux, entièrement d'accord et j'irai plus loin car des influence stoner se mélangent à leur death dont on ne sait plus trop dire s'il est dégeu ou classieux. A classer Death'n Roll. Et les avis divergeants viennent je pense de là car perso il m'aura fallu pas mal d'écoutes pour l'apprécier, trop ancré dans leur ancienne discographie. mais ensuite il devient addictif et se pose en autre monument. Où Surgical steel avait de suite fait mouche car parfaitement dans les clous, ce Torn A. est déroutant car plus mélodique et posé, presque dénué de blast et de bile auditive. Pour comprendre les fans laissés sur le bas côté, je reprendrai les mots d'un ami (Hail Kriss) "je ne suis plus trop leur trip(e) là". Mais même si la bête ne vomit plus de tripe suitantes dans une morgue on a quand même droit à une gerbe dans un restaurant étoilé ... bon appétit!

Goneo - 04 Septembre 2023:

Je ressens plus de liberté avec ce "Torn Arteries", on a moins ce côté "fan album" comme sur Surgical Steel.
Un super mélange sur tout ce qu'est Carcass, un très bon album globalement.

Le riff de "Dance of IXTAB" est très accocheur, tout comme "In God We Trust". J'aurrais aimer un peu plus de folie sur "Eleanor Rigor Mortis" un cassage de rythme mais je pinaille.
"Under the Scalpel Blade" comporte des mimiques peut être un trop carcassienne, cela créé une sorte de "déjà écouté".
La passage écrasant en fin de "Flesh Ripping Torment Limited" fait tellement son effet !
C'est bourré de très bons moments, Carsass garde la barre haute, et mélange énormément d'influences, presque bluesy, au thrash, stoner, death.....Bref, je peux lui reprocher un manque de folie grindcore par-ci  par-là. En tout cas si Carcass continu à produire de tel LP, ça me convient parfaitement.

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