The Generation of Danger

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17/20
Nom du groupe Tallah
Nom de l'album The Generation of Danger
Type Album
Date de parution 09 Septembre 2022
Style MusicalNéo Metal
Membres possèdant cet album7

Tracklist

1.
 Mud_castle
 
2.
 The Hard Reset
 
3.
 Stomping Grounds
 
4.
 The Impressionist
 
5.
 Shaken (Not Stirred)
 
6.
 For the Recognition
 
7.
 Of Nothing
 
8.
 Dicker's Bone
 
9.
 Telescope
 
10.
 Wendrid
 
11.
 Headfirst
 
12.
 Thistle
 
13.
 How Long?
 

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Tallah


Chronique @ Groaw

04 Janvier 2023

Qui aurait pu prédire une telle ascension de la part du groupe américain ?

Encore peu connu deux ans auparavant, Tallah est par la suite devenue la formation de neo metal à suivre et tient désormais tête aux cadors du genre. Il faut dire qu’avec son premier opus Matriphagy, le quatuor a frappé extrêmement fort en reprenant ce qui a fait à l’époque le succès d’un Korn, Slipknot ou encore Disturbed à savoir une musique volontairement sombre et torturée, une ambiance plaintive et vengeresse ainsi qu’une atmosphère décousue et déprimante. La volonté de nos musiciens à incorporer dans ses compositions des éléments en provenance du metalcore et même du death metal a définitivement posé l’empreinte, la touche personnelle de la formation.
Cette personnalité unique, on la doit surtout au vocaliste Justin Bonitz. Après de nombreuses performances et une multitude de reprises de neo comme Thoughtless de Korn, Sugar de System Of A Down ou encore Numb de Linkin Park, l’artiste se veut être un chanteur complet, autant à l’aise sur du chant clair que sur du scream ou du growl. Son image complètement décalée et ses apparences sérieuses ou fantaisistes complètent une identité extravagante, surprenante. Les autres musiciens ne sont pas en reste avec Max Portnoy, fils de Mike Portnoy et aussi talentueux que son père à la batterie ainsi que deux de ses amis d’enfance : Andrew Copper à la basse et Derrick Schnieder à la guitare.

Pour confirmer ce regain d’intérêt autour de ce neo metal vivement critiqué à la fin des années 2000, début des années 2010, nos Américains nous proposent un second opus baptisé The Generation of Danger.
Contrairement à son prédécesseur, cette nouvelle parution se veut bien moins confuse, bien plus homogène en termes d’écriture. Là où des titres tels que No One Should Read This ou Overconfidence avait tendance à partir un peu dans tous les sens avec des schémas assez déstructurés, les treize compositions sont plus compréhensibles, plus méthodiques. Cependant, le groupe n’a aucunement perdu de sa singularité, bien au contraire.
Ainsi, la formation nous emmène parfois sur des sentiers plus atmosphériques et des constructions plus inhabituelles tout en conservant un climat inquiétant et ténébreux. C’est le cas de The Impressionist avec un interlude en milieu de morceau moins agressif mais tout de même effrayant. On pourra d’ailleurs profiter d’un solo de percussions de Max Portnoy pour accentuer cette peur, ce mystère.

La formation montre même un visage quelques fois plus sauvage qu’à l’accoutumé non sans une pointe d’amusement. For The Recognition affiche une introduction complètement délirante, une énergie communicative démentielle et une colère intraitable. Il s’agit aussi d’un titre où l’on peut pleinement profiter de la palette vocale de Justin Bonitz entre chant rappé, chant clair, scream et growl, des variations de timbres fluides et parfaitement maîtrisées. Le quatuor ne renie pas ses influences core, metal comme death avec un breakdown de plus en plus languissant qui vient nous mettre une sacrée mandale. En plus de cette violence continue, les grincements et les dissonances des cordes prolongent ce sentiment d’agressivité et de gêne.
Tallah ne se fait pas non plus prier pour des œuvres plus classiques qui semblent venir directement de l’âge d’or du neo metal et où les inspirations nostalgiques sont au cœur des écrits. En ce sens, Dicker’s Done est une frontière parfaite entre Linkin Park et Slipknot, un chant clair qui fait échapper l’âme de Chester Bennington, un chant screamé/growlé dont certaines mimiques s’apparentent à Corey Taylor et certains passages instrumentaux un peu plus thrashy qui font référence à ses premières toiles.

Nos Américains ne se privent pas non plus de quelques expérimentations et essais absolument inattendus mais néanmoins bienvenus. Qui aurait imaginé un jour entre des connotations country au milieu d’une réalisation de neo metal ? C’est désormais chose faite avec Wendrid qui, au-delà de ses presque six minutes, étonne par ses basculements entre esprit torturé et conscience apaisée. Le morceau exprime la folie, la perte de moyens au même titre que certaines productions de Korn, les quelques noms qui viennent en tête étant Daddy ou Mr. Rogers. Si sa présence est moins forte que sur Matriphagy, la table de mixage fait encore parler d’elle notamment sur Stomping Grounds où l’introduction manifeste un grand magnétisme entre Limp Bizkit et Slipknot. Au final, seul How Long?, morceau final de l’album sort complètement du lot par son impression de fausse balade, sa progression tout du long, son point d’orgue en milieu de mélodie, par le rap de notre vocaliste qui ressemble quelque peu à du freestyle ainsi que par une résonance trap moderne et intéressante.

The Generation of Danger est une seconde réussite et même un coup de cœur à mettre au palmarès de Tallah. Toujours aussi versatile, le quatuor américain poursuit sa quête d’un neo metalcore/metalcore frais et innovant. Avec presque une heure d’écoute au compteur, on boit pourtant avec une parfaite fluidité les paroles des treize morceaux et on y reviendra même avec un certain plaisir. Nos quatre musiciens américains, malgré leur « jeune âge » confirment avec ce disque les excellentes impressions de ses débuts et devient par conséquent LA formation à suivre sur une scène neo encore en reconstruction. Le groupe sera-t-il désormais capable de réaliser le triplé gagnant ? A cette question, seul l’avenir nous le dira.

2 Commentaires

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Icare - 05 Janvier 2023:

Merci pour cette très bonne chronique !
Ca fait bien longtemps que je n'écoute plus trop de neo (je me passe tout de même un bon vieux classique de temps en temps sans déplaisir, sans renier aucunement ce style qui m'a initié au metal comme beaucoup, disons que je suis depuis passé à d'autres sous-genres qui me touchent et me correspondent plus), mais ta chronique a éveillé ma curiosité et j'ai bien envie de jeter une oreille sur cet album.
D'avance donc, merci pour la découverte !

Groaw - 05 Janvier 2023:

Pour ma part, le neo (comme beaucoup de gens je pense) est le style qui m'a fait découvrir et plonger dans le monde du metal. Même si c'est un style que j'écoute bien moins qu'auparavant, pour tout ce qu'il m'a apporté, je continuerai à suivre les groupes et artistes du genre. Tout comme toi, j'aime bien de temps à autre réécouter quelques classiques (un bon Korn ou Slipknot éponyme par exemple) et je suis également passé sur d'autres styles notamment le core (metal et death) ou sur la musique progressive. Parfois, je m'étonne aussi à écouter un peu de black même si ça reste un univers qui m'est encore peu familier. Même dans un style qui n'a strictement rien à voir, je me suis surpris à apprécier certains titres de kpop, c'est dire.

En tout cas, Tallah est vraiment un groupe un peu à part et ce The Generation Of Danger mérite que l'on s'y intéresse, tout comme le précédent. Et dans le même style, je te conseille aussi Tetrarch même si certaines de leurs compositions pompent un peu sur Slipknot et Korn.

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