Spectral Songs from Vehemence

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17/20
Nom du groupe Nostra Dementia
Nom de l'album Spectral Songs from Vehemence
Type Album
Date de parution 27 Septembre 2021
Style MusicalBlack Atmosphérique
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 Epitaph - The Wandering Chimeras
 02:27
2.
 The Wild Awakening of the Forgotten Beast
 06:14
3.
 Nebulosa Part I - Life Code
 06:20
4.
 Personal Fall
 06:45
5.
 Nebulosa Part II - River of Souls
 02:49
6.
 Underdead
 05:06
7.
 Nebulosa Part III - Final Step
 07:13
8.
 Elevation
 06:16
9.
 Nebulosa Part IV - The Absurdity of Becoming
 05:09
10.
 There Where the Sun Does Not Shines
 05:44
11.
 Nebulosa Part V - So Far...
 08:07

Durée totale : 01:02:10

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Nostra Dementia


Chronique @ Icare

19 Novembre 2021

Un album qui plaira aux amateurs de black ambiant, atmosphérique et dépressif et de mélancolie musicale en général.

S’il y a bien un style extrême dans lequel les one man bands abondent, c’est le black metal ; ce n’est donc pas vraiment une surprise de découvrir que Nostra Dementia, incarné par le seul et unique Yhaill, évolue dans un black ambiant à tendances atmosphériques et dépressives.
L’entité française existe déjà depuis une dizaine d’années et avait sorti une première démo auto-produite confidentielle faute de promotion en 2016, Vestiges. Les choses pourraient bien changer cette année, car Nostra Dementia nous revient épaulé par le label allemand Obscure Abhorrence Productions, spécialisé en black et bien connu des connaisseurs, pour la sortie de son premier full length, qui reprend les cinq titres de Vestiges et y incorpore une intro et cinq pistes ambiant qui viennent cimenter l’ensemble, l’enveloppant dans ce nuage de poussière, d’oubli et de misère mentale et lui conférant cette âme damnée.

Epitaph, court morceau introductif d’une noirceur sépulcrale, ouvre le tombeau, nous révélant le monde des esprits à l’aide de sonorités bourdonnantes et grésillantes et d’un entrelacs de voix hachées et confuses émanant de l’au-delà. Pour ce qui est de la partie metal, le one-man-band officie dans un black old school assez classique mais bien exécuté, alternant parties rapides (certains passages de The Wild Awakening Of The Forgotten Beast, la fin d’Elevation, très black n’ roll) et riffs plus traînants dont les notes noires transpirent la dépression (Underdead, Elevation). Le chant de Yhaill est un vrai point fort, très réverbéré, sorte de raclement d’outre-tombe douloureusement éructé d’un gosier en décomposition, ainsi que ces claviers fantomatiques, très présents, qui enrobent ces 62 minutes d’une aura brumeuse et glaciale.
D’ailleurs, une fois n’est pas coutume, les morceaux purement ambiant, comptant pour moitié dans la composition de l’album, sont particulièrement réussis, épaississant considérablement les ténèbres qui nous environnent, et égarant notre esprit affolé dans les sombres recoins d’une vieille maison hantée, d’un immense hangar désaffecté, ou d’un vieux cimetière une nuit de pleine lune (chacun y verra son propre cauchemar, les synthés et les différents effets sonores, troublants, séduisants et inquiétants, évoquant toute une série d’images plus ou moins hantées) : la série des Nebulosa nous fait progresser à tâtons dans cette nuit sans fin aussi belle qu’angoissante, nous plongeant pas à pas, au gré de ses notes évanescentes, dans cette chape de négativité dans laquelle on s’enroule comme dans un linceul pour ne pas succomber au froid glacial de la mort. Là, hébété au milieu de ces dissonances étranges, légèrement grinçantes mais jamais vraiment agressives, on finit par apprivoiser la peur, la dépression et la solitude, et leurs spectres familiers viennent nous prendre par la main de leurs longs doigts de brume pour nous convier à une valse macabre (le superbe Elevation, avec cette basse lourde qui tangue en une danse obscène, portant de ses secousses un chant putride et désincarné adouci par les magnifiques mélodies plaintives d’une guitare qui nous transperce le cœur).
On finit par se complaire dans cette beauté morbide, et les mélodies viennent nous conforter dans notre nouvel univers de deuil, parvenant même à se faire hypnotiques (le superbe Nebula Part IV - The Absurdity Of Becoming, qui rappelle l’ambiance malsaine et fantastique des vieux Argento). On pense parfois à des groupes comme Xasthur, Funeral Tomb ou Trist, même si ces 62 minutes sont moins maladives, dérangées et psychotiques, nous étourdissant d’une sorte de folie douce dont les contours sont ouatés par ces quelques passages atmosphérico ambiant contemplatifs presque apaisants (Nerbulosa Part I- Life Code).

Il convient de noter que le traitement sonore de ce Spectral Songs from Vehemence est bien adapté au style même s'il manque encore un peu de densité, proposant un son aigre et très réverbéré au rendu néanmoins étonnamment net, rendant chaque instrument parfaitement discernable au milieu de ce brouillard d’effluves méphitiques.
Si certaines maladresses sont encore à déplorer (une basse au traitement sonore un peu trop sec et clinique, dont on aimerait les notes plus profondes et langoureuses, même si, ne nous plaignons pas, on l'entend ici très largement, ce qui est assez rare et appréciable pour être souligné ! , le riff groovy et sautillant de There Where The Sun Does Not Shines, qui dépare complètement avec ce black cafardeux et traînant et tombe un peu comme un cheveu sur la soupe), ce premier album reste dans l’ensemble une œuvre mûre, cohérente et aboutie aux ambiances particulièrement soignées et immersives, qui plaira certainement aux amateurs de black ambiant, atmosphérique et dépressif et de mélancolie musicale en général.

Dans l'imaginaire collectif, on associe volontiers la folie à des images négatives et morbides, et c’est vrai que l’ensemble de ce premier album ne baigne pas dans la joie ; ceci dit, une fois qu’on l’accepte et qu’on l’apprivoise, notre démence peut nous offrir de belles évasions et un certain havre de paix au milieu duquel, paradoxalement, on peut commencer à prendre soin de soi et se reconstruire. Spectral Songs from Vehemence est donc une première thérapie pour tous ceux qui voudraient soigner leurs fêlures et autres défaillances mentales avec pour seuls outils de l’obscurité, de la solitude et de la musique…

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