Pretty Maids ou l’Odyssée métallique de Ronnie Atkins et Ken
Hammer, les seuls rescapés du line up originel et d’un groupe lui-même rescapé des 80’S… Un long voyage ponctué de gloire mais aussi de moments plus cahotiques. Une discographie comprenant des coups de génie, mais aussi parfois par un manque de constance et de consistance sur certains Albums, pas foncièrement mauvais, mais qui aurait pu amener les fans à tourner progressivement les talons. Cette période 1997/2006 correspond à une sorte de traversée du désert : Changement de line up, manque d’inspiration, de promotion, de production, de concerts, prise de risques qui n’ont pas été payantes.
Alors qu’on les pensait loin de tout espoir de reconquête de cette scène, foulée par de jeunes et talentueuses formations, ils reviennent envers et contre tout en nous balançant un
Pandemonium très créatif et dynamique, donc une grande réussite du groupe. S’enchaîneront un live qui enfoncera le clou un peu plus profondément encore et un
Motherland, très bon mais qui semble un petit peu moins inspiré par rapport à l’opus précédent.
Au sommet de sa forme et jouissant enfin d’un come back réussi (et peut être aussi pour éviter de se faire trop vite oublier), nos danois ont donc décidé de nous faire patienter avant de retourner en studio pour un nouvel opus en nous proposant ces 8 titres réenregistrés par le line up actuel et bénéficiant de l’excellente production des derniers Albums, ainsi que de quatre inédits .
On gagne réellement en efficacité sur les trois titres représentant l’Album
Planet Panic (Playing
God, Virtual
Brutality, He Who
Never Lived…), relativement proches de l’original, mais sublimés par l’apport du clavier, insufflés d’une réelle dynamique et auréolés par une production monstrueuse et moderne. Il est plaisant de re-découvrir des anciennes compositions mid-tempo tels que My Soul To Take et
With These Eyes (issue d'un maxi), montrant que le groupe peut enchanter l’auditeur et le contenir dans une émotion profonde... juste en apportant de petites modifications. On se régale en ré-écoutant l’explosif psycho Time Bomb Planet
Earth et les groovy
Tortured Spirit et
Wake Up to the Real World.
Personnellement, le seul point négatif que je puisse trouver est la reprise de
Snake In
Eden (du sublime Anything
Worth Doing...) beaucoup moins efficace.
Voyons maintenant les nouveaux titres.
Deranged nous plonge dans un univers sombre, ou la voix de Ronnie Atkins se fait suffocante, ou les guitares allient lourdeur et puissance. Nouveau virage plus sombre pour le groupe ? Les prémices de la prochaine offrande ?
Nuclear Boomerang, engagé, enragé, fidèle à ce que le groupe a pu proposer sur
Motherland.
My soul to Take demeure une ballade puissante loin d’être insipide et mièvre… du très bon
Pretty Maids, où la voix de Ronny Atkins explore une large palette vocale empreinte d’émotions sur des guitares ciselées. Un exemple montrant qu’ils possèdent encore de belles ressources.
L’Album s’achève par A
Heart Without Love, superbe ballade éthérée sur laquelle la voix de Ronnie se pose judicieusement sur les rythmiques envoûtantes de Ken
Hammer … une magie qui s’opère de manière simple, juste et sincère.
Un "Best Of" charnière qui semble à la fois clore un passé ponctué d’Albums inégaux, tout en ouvrant un nouveau chapitre dans lequel
Pretty Maids se montrera plus solide, capable de se renouveler en puisant son énergie dans ses racines et sa créativité dans ses convictions, celles de rester au sommet du Heavy mélodique. Ce qui serait une belle revanche pour ce groupe qui n’a pas toujours été reconnu à sa juste valeur, celle d’un groupe productif avide de régularité et d’exploration musicale.
Il est sûr que ce
Louder Than Ever pourrait être critiqué comme ayant un simple but pécuniaire mu par le désir de renouer avec un succès perdu. Ce serait une erreur de jugement car
Pretty Maids n’a pas une collection pléthorique de Best Of à son actif et lorsqu’ils ont décidé de mener un tel projet, ils l’ont réalisé intelligemment, et surtout sans sombrer dans la facilité. Le magnifique packaging dans lequel il nous est présenté, loin de spolier l’acheteur, avec un DVD bonus contenant une compilation d’images d’archives (… cependant pas inédites)sont là pour en témoigner.
Louder Than Ever n'est peut être pas indispensable pour tout le monde mais il reste digne d’écoute et d’achat pour tous ceux qui apprécient le groupe mais ne connaissent pas sa discographie sur cette période de référence… mais avec une production plus pêchue et soignée qui rend justice à ce groupe mythique.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire