I Let It in and It Took Everything

Liste des groupes Metalcore Loathe (UK) I Let It in and It Took Everything
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16/20
Nom du groupe Loathe (UK)
Nom de l'album I Let It in and It Took Everything
Type Album
Date de parution 07 Fevrier 2020
Style MusicalMetalcore
Membres possèdant cet album7

Tracklist

1.
 Theme
 01:23
2.
 Aggressive Evolution
 03:27
3.
 Broken Vision Rhythm
 02:35
4.
 Two-Way Mirror
 05:00
5.
 451 Days
 01:39
6.
 New Faces in the Dark
 03:12
7.
 Red Room
 02:03
8.
 Screaming
 05:54
9.
 Is It Really You?
 04:47
10.
 Gored
 03:07
11.
 Heavy Is the Head That Falls with the Weight of a Thousand Thoughts
 04:17
12.
 A Sad Cartoon
 05:15
13.
 A Sad Cartoon (Reprise)
 01:15
14.
 I Let It in and It Took Everything...
 05:20

Durée totale : 49:14

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Loathe (UK)


Chronique @ Groaw

20 Janvier 2020

Expérimental […] mais aussi apaisant et rêveur, I Let It In And It Took Everything est une incroyable leçon de vie

Si certains remèdes sont capables de guérir nos maux, aucun n’est encore dans la capacité d’apaiser les mots et ses sensations. Des pensées, des phrases, des termes, quelques verbes et un discours, le pouvoir de la musique est un mystère insoluble. Beaucoup se pratiquent à cet exercice parfois périlleux, souvent difficile mais combien d’artistes arrivent véritablement à nous atteindre par la valeur de leur langage, par la profondeur de leur récital ? Tout ce que l’on peut émettre sur ce sujet, c’est que quelques interprètes semblent à même de nous faire voyager, de nous transporter, de nous emporter à commencer par Loathe.

Derrière ces six lettres se cachent cinq musiciens originaire du Royaume-Uni. Aux côtés de formations telles que Lotus Eater, God Complex ou encore Oceans Ate Alaska, le quintuor signe une nouvelle vague aussi surprenante que talentueuse de formations de metalcore anglais. Néanmoins, restreindre le groupe à cet unique style musical serait réducteur car Loathe, c’est aussi de nombreuses influences tirées dans le progressif, le djent, l’hardcore ou encore le neo metal. Un résultat qui lui a permis d’être déjà remarqué par l’intermédiaire de nominations et de se produire avec diverses formations notoires (Architects, While She Sleeps, Hollywood Undead).

Loathe, c’est d’abord plusieurs EP, d’abord en auto-production puis sous le label de SharpTone Records mais c’est aussi un full-length « The Cold Sun » qui, comme son nom pourrait l’indiquer proposait un son froid mais varié, haletant mais violent, posant d’ores et déjà l’identité propre de la formation. Particularités que l’on espère retrouver dans la seconde toile du groupe « I Let It in and It Took Everything », à la pochette aussi intrigante qu’inquiétante.

Après l’intro « Theme » qui semble tout droit sorti d’un film de science-fiction avec son atmosphère planante, aérienne mais quelque peu inquiétante, évoquant les grands espaces et le monde intersidéral, « Agressive Evolution » change radicalement de registre. On suffoque d’abord à cause cette brutalité, de ces cordes lourdes et saturées, de ce chant torturé et angoissant. On bascule ensuite dans une ambiance bien plus calme, au rythme et au vocal presque apaisant et bienfaisant. Le titre n’hésite pas à contrebalancer ces deux aspects pour s’achever dans un climat aussi farouche qu’au début.

Et c’est là que réside toute la force du quintuor : fusionner deux styles presque antagonistes pour créer des cassures rythmiques et provoquer un véritable ascenseur émotionnel. Déboussoler, désorienter pour mieux embarrasser. Nous faire vivre une expérience à la fois dérangeante et attrayante. Créer une sensation de vertige pour nous entraîner dans une folie certaine. Surprendre, étonner pour captiver et séduire. Modeler, inventer pour émerveiller et épanouir.

Dans ce sens, Loathe ne se contente pas seulement de rassembler agressivité et mélodicité au sein d’un seul et unique morceau mais aussi d’un titre à l’autre. A titre d’exemple, si « Broken Vision Rhythm » se veut hâtif, avec un tapping intense, un screaming disonnant et une gratte impétueuse, « Two-Way Mirror » adopte l’émotivité, des tonalités dans un registre plus rock, un souffle frais, agréable et sans superflu. Dans le même cas, on retrouve aussi « Heavy Is the Head That Falls with the Weight of a Thousand Thoughts » dont l’intro pourrait presque nous projeter sur du black metal, toujours aux guitares stridentes et à l’atmosphère terrifiante pour poursuivre avec « A Sad Cartoon », mettant en lumière des sonorités résolument 90’s et dont les chœurs nous apaiseront et nous berceront.

Tout comme pour « The Cold Sun », « I Let It in and It Took Everything » ne cache aucunement ses influences et en incorpore même de nouvelles. « Two-Way Mirror » accentue les racines Deftoniennes de la formation, qu’il s’agisse du chant où la ressemblance avec Chino Moreno est flagrante ou de l’instrumental où nous sommes plongés entre un Diamond Eyes et un Koi No Yokan, le schéma se rapprochant étonnement de Sextape. « Gored » tente une approche bien plus expérimentale, assez inédite avec une image dérangeante et une cruauté, une intensité sans précédent.

Dans une optique de férocité, « Heavy Is the Head That Falls with the Weight of a Thousand Thoughts » remporte les suffrages. Au-delà de l’aspect black metal de l’intro évoqué précédemment, le morceau frôle la frontière avec le deathcore, de par la prestation vocale de Kadeem France impressionnante mais aussi de par ce breakdown virulent et inattendu avant de terminer d’une façon aussi déconcertant qu’au début : par une guitare acoustique. Le titre éponyme conclura la toile sur une nouvelle approche expérimentale, où les influences du neo metal avec l’instrumental rappelant les débuts de Korn et le travail vocal, toujours lié avec Deftones côtoient les influences plus provoquantes et perturbantes.

Expérimental, grinçant, torturant, parfois bestial mais aussi apaisant et rêveur, I Let It in and It Took Everything est une incroyable leçon de vie. Loathe a su se réinventer, à innover sans jamais abandonner ce qui fait son potentiel : sa fougue et son authenticité. Loathe dérange, Loathe s’évade mais Loathe construit, Loathe naît et Loathe narre une histoire, son histoire.
Si l’aventure vous tente, foncez car cet album ne risque pas de vous laisser indifférent.

2 Commentaires

4 J'aime

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Goneo - 22 Janvier 2020:

Belle chroique qui donne envi, les singles sont pas mal, faudrais que je me penche sur ce skeud.

Medusa6 - 13 Fevrier 2020:

Je suis étrangement en accord avec cette chronique. Un 13/20 est un peu faible mais je ne pense pas être la cible pour certains titres de cet album. Les chants à la Deftones et presque camouflé par les instruments à certains moments, ce n'est vraiment pas un plaisir pour moi. Cependant je note que les interludes et intros font juste partie des meilleures du genre ! Ça reste dommage de préférer ces interludes aux titres qui les suivent... 

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