J'ai déjà un peu évoqué le nom et prénom du musicien américain Kyle Spanswick lors d'une de mes premières chroniques pour
Spirit of
Metal sur l'album Thronosis du groupe de death occulte EXCOMMUNION. Dans le paradigme parallèle et jumeau au death metal, le black metal, Kyle Spanswick a opté pour le pseudonyme et l'identité d'un certain Naas Alcameth. Et avec le dark ambient, c'est le style musical avec lequel il s'exprime le plus.
Naas Alcameth est quelqu'un que je n'hésite pas à considérer comme un sorcier, musicalement parlant. C'est un véritable génie. Et des génies dans le black metal, ça commence malheureusement à se faire rare selon moi.
Il a notamment commencé à exprimer son art avec son groupe principal, NIGHTBRINGER, fin 90, début 2000. Et ce groupe de black occulte possède une essence particulière qui pourrait, selon moi, se distinguer encore plus dans les années à venir. Loin de moi l'idée de tirer des plans sur la comète. Mais avant Death and the Black Work sortit en 2008, aucun album de black occulte ne sonnait comme ça, à part peut-être les toutes premières démos de NIGHTBRINGER...
Naas Alcameth a également varié son art avec la fondation de son side-project BESTIA ARCANA, un black occulte plus directe et monolithique.
Et enfin, après Supplication d'AKHLYS sortit en 2009, il a transformé ce projet solo de dark ambient en projet de black plus ambient mais toujours occulte, avec
The Dreaming I, sortit en 2015.
Début 2019, voir fin 2018, Naas Alcameth a annoncé la sortie du premier projet d'un nouveau groupe qu'il venait de fonder, AORATOS, composé de deux autres membres de NIGHTBRINGER. Ces deux autres membres sont
Nox Corvus à la guitare, et Menthor à la batterie. Nous pouvons également noter un quatrième membre utile pour rajouter de la profondeur aux parties vocales. Et il s'agit d'un certain Chtonia, ou d'une certaine Chtonia, on ne sait jamais, mais passons.
Le premier album d'AORATOS se nomme donc
Gods without Name, et sort chez Debemur Morti. Et personnellement, le premier morceau présenté en single d'avant-première, "Thresher", m'a évoqué un des morceaux courts d'AKHLYS, comme "Tides of Oneiric
Darkness", un des moments les plus intenses de
The Dreaming I ! Autant dire que je m'attendais à du black occulte avec des passages plus ambient. Donc, je m'attendais plus ou moins à une deuxième version d'AKHLYS et de
The Dreaming I.
Sur les deux premiers morceaux de
Gods without Name, ritualistes, posant les bases du son de cet album, on se rend compte que ce dernier est plus sinistre et moins onirique que sur AKHLYS. "Parallax Pt. I" commence avec du dark ambient pur, aux mélodies asiatiques, puis enchaîne sur un riff de guitare, lent mais déjà angoissant. "
Holy Mother of Terror" continue sur cette même mélodie orientale, mais en rajoutant du blast beat.
Le concept de l'album, tout aussi sinistre et terrifiant, reste ésotérique comme sur NIGHTBRINGER et sur les autres projets de Naas Alcameth. J'invite d'ailleurs les personnes se sentant "appelées" par l'occultisme à faire leurs propres recherches sur le concept autour des dieux sans noms auxquels AORATOS fait mention sur ce projet. Il y a de quoi s'égarer l'esprit.
Les morceaux, plus courts que sur les autres projets de Naas Alcameth, ne dépassent jamais les sept minutes. C'est selon moi la distinction majeur d'AORATOS avec les autres projets.
Gods without Name est ainsi plus facile d'accès. Le morceau "
Gods without Name", aux sept minutes qu'on ne remarque même pas défiler, semble être un des points culminants de l'album. Mais c'est sans compter le morceau suivant que j'ai déjà évoqué en tant que single, l'ultime et ensorcelant "Thresher".
Et ce n'est pas fini, car la contemplative et terrible "The Watcher on the
Threshold" est un autre de mes coups de cœurs, même si je la trouve légèrement en-dessous des deux autres. Mais ce morceau reste également excellent, et bien au-dessus de la masse du black metal actuel !
En bref, le plus gros de l'album défile dans nos oreilles sans arrêts, et ce jusqu'à l'interlude dark ambient "Prayer of Abjection". De mon côté, je ne suis pas spécialement super fan de ce genre de morceau dans le black metal, surtout dans celui de Naas Alcameth. Mais "Prayer of Abjection" se laisse malgré tout écouter.
Cet album dédié aux Dieux Sans Noms offre donc une nouvelle variante de l'art noir joué par Naas Alcameth, mais également par
Nox Corvus et par Menthor. Très proche selon moi d'AKHLYS, AORATOS offre malgré tout, avec son premier album, la perspective d'un black occulte plus sombre, sinistre et avec des morceaux plus courts.
AKHLYS, en revanche, offre la perspective d'un black occulte sombre, mais malgré tout onirique, explorant l'univers des rêves et des cauchemars. Mais pour en revenir à la musique de
Gods without Name, cette dernière est de haute qualité et, encore une fois, bien au-dessus du lot.
Un album à relier aux mêmes playlists d'écoutes que les autres albums récents de NIGHTBRINGER, AKHLYS, et BESTIA ARCANA. Et en plus des projets de Naas Alcameth, je rajouterai, en recommandations de black occulte, HETROERTZEN, DODSENGEL, AOSOTH, ASCENSION, BLUT AUS NORD, DEATHSPELL OMEGA, et bien d'autres formations de qualité qu'il serait trop long de citer entièrement.
On peut ne pas aimer ce style de black metal, et je comprends, mais c'est pour moi un des créneaux les plus prometteurs pour l'avenir de ce sous-genre du metal. Après, j'estime également qu'il faut aussi pouvoir revenir aux basiques des années 90 et pouvoir apprécier le black traditionnel.
Le black metal a encore beaucoup à dire, particulièrement pour les passionnés de black occulte !
Un album surpuissant, mais également très bien dosé, et doté d'une atmosphère angoissante et térrifiante qui me renverse à chaque écoute depuis la toute première fois. Pour moi, Gods Without Name est un monument dédié aux morts et aux abysses.
Mise à part la voix, ça sonne quand même très Nightbringer je trouve, mais ce n'est pas du tout pour me déplaire, cet album est énorme! Tellement grandiose et écrasant, une superbe découverte! Merci pour la chro =)
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