First Daze Here (The Vintage Collection)

Liste des groupes Doom Metal Pentagram (USA) First Daze Here (The Vintage Collection)
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18/20
Nom du groupe Pentagram (USA)
Nom de l'album First Daze Here (The Vintage Collection)
Type Compilation
Date de parution 19 Fevrier 2002
Style MusicalDoom Metal
Membres possèdant cet album36

Tracklist

1. Forever My Queen 02:24
2. When the Screams Come 03:00
3. Walk in the Blue Light 05:36
4. Starlady 05:15
5. Lazy Lady 03:48
6. Review Your Choices 02:58
7. Hurricane 02:05
8. Livin' in a Ram's Head 02:17
9. Earth Flight 02:51
10. 20 Buck Spin 04:57
11. Be Forewarned 03:28
12. Last Days Here 06:08
Total playing time 44:47

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Pentagram (USA)


Chronique @ Miskatonic

30 Mai 2017

... quelque chose de cool, de groovy, de sombre et de charnel.

Parmi les fondateurs de l’édifice hard & heavy, outre Black Sabbath, Deep Purple ou Led Zep, un nom revient souvent, bien qu’il n’ait jamais bénéficié de la notoriété de ses pairs, un nom obscur et diabolique... celui de Pentagram. Cette entité, originaire de Washington et aujourd’hui archi culte, fut l’une des premières à être estampillée doom metal au milieu des années 80, aux côtés de mastodontes tels que Saint Vitus, Trouble et Witchfinder General, mais c’est pourtant aux tout débuts des années 70 que son origine remonte, lorsqu’un dénommé Bobby Liebling et un certain Geof O’Keefe quittent leur groupe respectif (Shades of Darkness / Space Meat) pour monter une nouvelle formation qu’ils comptent bien inscrire dans la mouvance de cette nouvelle vague "metal" composée de Black Sabbath, Uriah Heep, U.F.O, Dust, Blue Cheer ou Sir Lord Baltimore.

Dès la fin 71, un line up composé de Vincent McAllister aux guitares, Greg Mayne à la basse, et Geof O’Keefe derrière les fûts, se stabilise donc autour du chanteur charismatique et un rien déjanté, Bobby Liebling. Selon ces derniers, une bonne centaine de chansons aurait été composée durant ces années bénies où Pentagram alternait répétitions intensives, sessions en studios, concerts, démos et singles, parfois sous un nom différent (Virgin Death, Macabre, Wicked Angel). Des chansons qui ressurgissent régulièrement au fil des albums depuis maintenant plus de 40 ans et qui font du groupe une entité toujours baignée d’une aura seventies marquée, bien que le ton se soit durci autant qu’alourdi à partir du début des années 80, époque à laquelle Bobby Liebling s'éloignait de Pentagram pour intégrer le combo Death Row fondé par Victor Griffin afin d'accoucher d'une démo prophétesse intitulée All Your Sins (1982). Considérée par certains comme l'acte de naissance du doom metal, cette démo fut totalement reprise lorsque Death Row, sous l'impulsion de Bobby, devint Pentagram, réactivant ainsi le groupe du vocaliste avec un line up différent, pour livrer un heavy doom précurseur sur l’album éponyme de 85 (ressorti en 93 sous le titre Relentless).

Mais revenons en arrière. First Daze Here se veut donc un échantillon de ces premières années de galère pour dégoter un label (71-76), des années pourtant prolifiques en terme de compositions de qualité, qui ne permirent hélas pas au groupe de se démarquer, la faute à un manque de chance et d’opportunités mais aussi à un leader fougueux, imprévisible, accroc aux drogues, aux femmes, et aux débordements en tout genre. Une première partie de carrière clôturée par l’arrestation de Bobby, qui valut au groupe son premier split.
Sorti chez Relapse records, First Daze Here, dont la couverture représente la "Ram Family" durant l’année 74, propose douze titres, dont certains n’ont auparavant jamais été publiés. Les habitués de la période doom du groupe auront d’ailleurs reconnu certaines chansons présentes sur les albums classiques postérieurs mais issues ici des premiers singles, lives ou démos, sortis sur de petites structures durant la première moitié des années 70, et donc sous leur forme originelle, celle empreinte d’un hard rock parfois bluesy mâtiné d’un heavy rock lourd et ténébreux préfigurant la direction à venir du groupe.

Difficile de sortir un morceau plutôt qu’un autre tant chaque titre recèle cette flamme évocatrice et groovy propre à la formation. Les highlights sont légions sur des morceaux majoritairement courts, accrocheurs et directs.
La première démo du groupe, intitulée Bias Recordings Studio et sortie début 73, se taille la part du lion au cœur de cette compile. Composée de cinq morceaux, elle bénéficie d’un son massif et puissant pour des titres figurant parmi les meilleurs du répertoire de Pentagram. L'écrasant "Forever My Queen" qui ouvre le bal se présente comme le morceau le plus lourd de la galette. Doté d'une rythmique massive et super heavy, quasi inédite à l'époque, y compris chez Black Sabbath, le titre propose également deux soli enragés de la part de McAllister, de quoi mettre en bouche l'auditeur. Impossible de ne pas succomber à "Walk in the Blue Light" et "When the Screams Come", au style cool et prenant, doté comme de nombreux autres morceaux, d’un crescendo pouvant emporter l’adhésion de n’importe quel metalhead. Le chant de Bobby, chaud, vivant et souvent doublé, habite totalement ces titres et procure une ambiance à la fois épaisse et décontractée. On a souvent la sensation d’être au volant d’une décapotable sur une route désertique des States, longue tignasse livrée au vent, à rouler tranquilos en plein cagnard, sans attaches ni impératifs, dans un esprit seventies libre et anti-conformiste. "Review Your Choices" illustre bien cette image et constitue sans nul doute le morceau le plus cool de la galette avec de petits effets de chorus sur les leads qui ajoutent un effet hallucinogène, enfumé et aqueux, rappelant que Bobby et la drogue, c’est à la vie à la mort. "20 Buck Spin", le dernier morceau issu de cette fabuleuse démo, est également une sacrée tuerie avec son riff central lourd et puissant, son final en mid plombé entrainant sur lequel ne pas headbanguer serait un crime, et surtout, ce solo épique et magistral de McAllister lors du crescendo qui peut éconduire direct les allergiques vers la sortie. Un mec qui avait tout d’un guitar hero : le feeling, la technique, la vitesse, et qui nous gratifie d’un solo endiablé juste saisissant.

Inhérent à la fonction de compile, la production est forcément inégale, mais jamais médiocre, tant les instruments sont toujours lisibles et dotée d’une granularité chaude et séduisante typique des seventies. Même les morceaux capturés en condition live, comme "Livin’ in a Ram’s Head" ou "Earth Flight" (74), se révèlent catchy et lisibles. La puissance est toujours apportée par la basse bien ronde de Greg Mayne qui sert de colonne vertébrale aux morceaux. Citons par exemple "Lazylady" (72), son intro inoubliable, son solo super cool, le double chant du leader, et la teinte générale fortement typée Blue Cheer, la référence ultime de Bobby. Le jeu de batterie de Geof O’Keefe n’est pas en reste non plus, simple mais doté de roulements habiles, toujours apte à rendre les morceaux entrainants avec la petite accélération qui va bien ("Walk in the Blue Light").
Malgré le mélange des différentes captures de la compile - qui évite par ailleurs de regrouper systématiquement les morceaux appartenant à la même démo ou au même single - ce qui détonne ne dérange pas, à l’instar de "Starlady" (76), le titre le plus récent de la galette, au démarrage hard rock très accrocheur suivi d’une seconde partie atmosphérique qu’on n'attend pas forcément chez Pentagram, mais diablement entêtante, qui envoute sans prévenir avant d’achever l’auditeur par un magnifique solo au feeling imparable. Un morceau phare de First Daze Here, que selon une légende, aurait même tenté d’acheter Gene Simmons pour la somme de 10 000 dollars... et d’essuyer un refus catégorique de la part de Pentagram.

Pour finir, il est important de signaler qu’on peut percevoir dès le départ la future orientation heavy doom que prendra Pentagram par la suite, sur des morceaux tels que "Be Forewarned" par exemple, l’un des plus vieux du répertoire du groupe, et initialement sorti en 72 comme "Lazylady", lorsque le combo s’appelait encore Macabre. La tonalité est bien plus sombre que la démo Bias recordings, entre un arpège mélancolique sur le chant doublé de Bobby, et la montée bourrée de chorus qui amène un superbe solo plaintif, il s’agit sans conteste de la chanson la plus bluesy de la compile. Une balade un rien doomy à laquelle en succède une autre, la fameuse "Last Days Here", qui donnera d’ailleurs son nom à un film docu poignant centré sur Bobby Liebling et sorti en 2011. Capturée en live, c’est la seule piste parmi les douze à ne pas avoir été remastérisée. Une balade prenante et viscérale, bien granuleuse, pouvant tomber n’importe quelle pépée, et sur laquelle McAllister balance encore un sacré solo, tout en feeling, sur le chant énergique, sensuel et habité de Bobby. Un morceau qui clôt à merveille la galette et permet de faire ressentir ce qu’est capable de procurer émotionnellement la Ram Family : quelque chose de cool, de groovy, de sombre et de charnel.

Une compile indispensable pour tout fan de Pentagram ayant l’envie de se plonger dans les racines seventies du groupe, avant que celui-ci ne permette à l'éteincelle doom de s’installer définitivement dans son paysage sonore dès les années 80. Une époque où heavy, hard rock, proto-doom et blues se mélangeaient sans gêne au cœur d’une mosaïque envoutante, sombre et attachante, à l’image de son leader vocaliste Bobby Liebling, personnage haut en couleur, aussi touchant qu’auto-destructeur.
Dix des douze morceaux seront ainsi repris dans les albums futurs, expurgés de leur habillage hard rock 70’s, pour une approche plus lourde et ténébreuse complètement typée Black Sabbath. Une teinte doom, qui finalement confèrera au groupe sa pleine identité.

5 Commentaires

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Occulto - 31 Mai 2017: Une super chronique pour un groupe culte qui est a mon sens sous estimé.
LeMoustre - 11 Mai 2019:

Voilà une chronique qui donne envie de se plonger dans l'univers de ce groupe, et des fondements du doom en général. Banco : album chopé en occase et en attente de découverte, on verra si c'est une porte d'entrée adéquate pour un quidam comme moi qui ne connnaît que les albums phares de Candlemass et de Cathedral dans le genre.

Miskatonic - 11 Mai 2019:

C'est cool que tu l'aies finalement chopé. Malgré mon échec à te faire aimer le premier morceau au bar l'autre fois, tu tentes quand même. Très bon esprit. Mets toi en mode seventies, tu verras, il va passer tout seul, et régale toi des soli de MacAllister, de la voix chaude Bobby, de l'ambiance enfumée, anti conformiste et libre de cette époque là. Un genre de trip hippie mais en version sombre, doomy, et résolument hard 'n' heavy.

LeMoustre - 11 Mai 2019:

Déjà, je passe outre le son du portable de l'autre jour, qui ne donnait'pas envie. Donc, pas révélateur. C'est aussi pour ça que je ne me suis oas fié au truc. On verra et je pense bien choisir le bon moment pour le lancer sur la platine. 

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