La suède apparait au sein du paysage métallique comme un réservoir de groupes sans fin. C’est également le berceau de deux importants courants musicaux. Je veux bien entendu parler du death old school suédois, reconnaissable entre mille et le black death mélodique dont les représentants les plus célèbres ne sont autres que
Dissection,
Dawn,
Unanimated ou encore
Sacramentum. Cependant il faut, pour que le tableau soit complet, rajouter
Lord Belial, formation créée en 1992 à Trollhattan autour de quatre hommes dont le line up restera inchangé jusqu’à aujourd’hui (mis à part un changement de guitariste peu de temps après la création du groupe). En
1994 sortent deux démos, préparant ainsi le chemin pour le premier et très correct album, «
Kiss the Goat » l’année suivante. Il faut ensuite attendre deux ans pour assister au retour de
Lord Belial dans les bacs, cette fois ci avec «
Enter the Moonlight Gate », sorti en 1997 sous la houlette de Death Records.
Le style adopté par nos quatre jeunes musiciens sur ce second effort diffère beaucoup du premier album. En effet «
Enter the Moonlight Gate » est incontestablement imprégné de la marque de
Dissection et ce black death mélodique qu’il a créé. Ainsi, on retrouve ce savoureux mélange entre brutalité et mélodie qui a fait la gloire des groupes précités. Attention tout de même, n’allez pas prendre cet opus pour une vulgaire copie de l’œuvre de Jon Nödtveidt.
Lord Belial possède ses propres caractéristiques, et c’est en cela que cet album est si adulé par votre serviteur ainsi que par nombre d’autres amateurs de ce chef-d’œuvre. Laissez-moi désormais vous convaincre si ce n’est déjà fait.
Il ne pouvait y avoir de meilleure pochette pour cette galette. Froide, sombre, belle et mystérieuse, voilà une série d’adjectifs qualifiant à merveille aussi bien l’artwork que le contenu de ce «
Enter the Moonlight Gate ».
Le premier titre annonce directement la couleur. En effet, le titre éponyme se veut résolument brutal, rapide et sans fioritures. Une brutalité pure et sauvage qui sera reprise pour les titres «
Black Winter Blood-bath » et «
Belial - Northern Prince of
Evil ». Le reste de l’album se voudra plus nuancé, comportant un certain nombre de pauses au sein de cette ambiance guerrière et sans pitié. Pour cela les Suédois sortent le grand jeu. Que ce soit les voix féminines sur le titre éponyme ou sur «
Path with
Endless Horizons » ou le magnifique instrumental acoustique «
Forlorn in
Silence », l’aspect mélodique et émotionnel de l’album est fortement mis en valeur. Et que dire du morceau « Lamia » dans lequel se succèdent un sublime solo ainsi de guitare acoustique, flûte ou encore violoncelle pour un rendu hypnotique et plein d’émotion.
Notons également l’énorme «
Unholy Spell of
Lilith » aux mélodies terriblement entêtantes et à l’impitoyable break (3’) ou encore le monumental «
Realm of a Thousand
Burning Souls (Part 1) », qui s’avère être un pavé magistral de douze minutes alternant passages brutaux et parties atmosphériques pour un résultat plein de puissance et d’émotion. Le piano se mêle aux guitares dans une dualité émotionnelle rarement atteinte. Il n’y avait pas de meilleur façon pour clôturer cet album, assurément. Il me faut enfin parler de la voix... Le timbre aigu et torturé Thomas «
Dark » Backelin sublime la musique de ce «
Enter the Moonlight Gate » autant pour la grande variété de sentiments exprimés (haine, mélancolie, tristesse, désespoir, rage...) que pour sa puissance.
Chaque élément a véritablement sa place et cela s’entend. La batterie sonne comme très organique, rapide et puissante tandis que la basse dispose d’une place assez importante, chose assez rare pour être signalée. Les guitares, rapides, mélodiques et puissantes, formant la base et le cœur de l’album, disposent également d’un excellent son. La production, que l’on doit au très réputé Studio Fredman, est correctement appropriée à la musique du groupe, donnant ainsi un son froid et clair aux compositions, sans être trop clean pour autant.
Vous l’aurez donc compris, ce deuxième effort de
Lord Belial est bel et bien un chef-d’œuvre du style, à placer sans hésitation aux cotés des « Storm of the Light’s
Bane », « Slaughtersun » et autre «
Far Away From the Sun ». Certains s’étonneront alors du manque de reconnaissance dont ce groupe est victime. Cela s’explique en partie par la suite de la discographie, s’éloignant de cette recette si appréciable pour se rapprocher d’un
Black Metal bien plus basique et sans grand intérêt. Toujours est-il que le quatuor suédois a accouché d’une véritable perle, à la fois puissante et belle, brutale et mélodique. Vous savez donc ce qu’il vous reste à faire, on ne croise pas des albums de ce calibre à tous les coins de rue...
17/20
Un album magistral, tout simplement, pour un groupe au pinacle de sa carrière.
Merci pour la kro :)
Très varié dans ses ambiances, un album qui a fait mouche directement chez moi, Vraiment impressionnant et prenant, mon seul regret est d’être passé à côté de cela autant d’années...
J'ai acheté l'album dès sa sortie après l'écoute du titre Lamia paru sur le CD offert à l'achat du magazine Metallian. Il reste à ce jour peut-être mon meilleur album de metal tout style confondu. Sans fioriture, complexe et subtil à la fois, cet album inégalable et intemporel me touche toujours autant après chaque écoute. Magistral...
Cet album est absolument délicieux. Puissant, brutal, avec une petite touche mélodique parfois.
Du très bon black sauce Swedish!!!
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire