Neptrecus : Frères de Sang

Black Metal / France
(2015 - Mortis Humanae Productions)
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Lyrics

1. INTRODUCTION AU FRATICIDE


2. VERDUN : CONFESSION D'UN ANGE BRISE

Lorsque tous espoirs s'évanouissent, s'approche ton destin
Arrivent les messagers aux plumes noires ne faisant qu'un
Te souviendras-tu alors des paroles de la chanson de Verdun ?
Toi qui il y a deux ans affichait ta volonté d'airain...

Ton ultime souffle rejoindra le grand cortège des disparus
Celui des blessés, mutilés, des suicidés et autres gazés
Jeune anonyme courageux aux yeux suspendus et amers
Vers les corbeaux aux yeux bien ouverts sur l'humanité meurtrière

Les charognards fondent sur les pauvres hères
Tandis que les rats dévorent les restes de tes compères
Sous le général Nivelle ton existence n'est que galère
C'est le dos brisé par des éclats que finira ton calvaire

Ton dit ennemi souffre tout autant, européen frère de sang
Jeté dans l'arène, les tranchées, la boue, le froid et son mordant
Finalement c'est ainsi que mutilé, jeté à bas dans une ornière
Tu observes le cercle infernal des freux aux yeux de fer

Ton ultime souffle rejoindra le grand cortège des disparus
Celui des blessés, mutilés, des suicidés et autres gazés
Jeune anonyme courageux aux yeux suspendus et amers
Vers les corbeaux aux yeux bien ouverts sur l'humanité meurtrière

Ton dernier souffle arrive, tu exhales à en perdre haleine
Tout s'achève à Verdun 1916, beaucoup de larmes, mais point de haine
Tu ne laisseras personne derrière toi, ni femme ni enfants
Dans cet enfer qu'est devenu la terre, tu n'avais que 18 ans


3. FLEURS AUX FUSILS

Nous sommes partis frais et joyeux la fleur au fusil
Parés comme des paons du pantalon garance
Les chants résonnent dans les chemins fleuris
Qui dans un battement de cils seront rances

Loin, de l'autre côté et par delà le Rhin
Des bruits de bottes du soir au matin...
Le plan Schlieffen débute avec un infernal entrain
Les Prussiens défileront de Paris à Berlin

N'ont-ils, ces jeunes, aucuns points communs ?
Celui de vouloir mourir pour la patrie avec dédain
Bravant avec ardeur les balles, la mitraille et sa tornade
Dussent-ils tomber au champ d'honneur sous le lance-grenade

Soldat bleuté de l'armée de la Prusse impériale
Tout comme notre bon Français de la France martiale
Vous serez bien décorés de croix et de médailles
Pour avoir su semer les balles et la mitraille.

Vous étiez frères, mais les gouvernements en ont décidé autrement
Vous affrontant dans des torrents de larmes, de sueur et de sang
Tombant sous les balles d'un tirailleur ou la lance d'un brave Uhlan
Vous qui pourtant partiez la fleur au fusil en pensant revenir au printemps...


4. QUAND LE CHASSEPOT RENCONTRE LA DREYSE

1870, la dépêche d'Ems a fait son ravage
Amenant deux peuples réellement valeureux
A la guerre fratricide tels des sauvages
A se haïr, à se tuer, ces fiers et ces preux

Casques à pointes, cuirassiers Prussiens, sous le Kaiser et ses Uhlans
Troufions et courageux cavaliers sous le 3ème Napoléon, notre empereur
Tant de morts, tant de frères roulés dans la boue, tirés comme des faisans
Pour en 14, revanchards, amers, ne tirer aucune conclusion de nos erreurs...

L'aigle noir y laissera des plumes obscures tâchées de sang
Tandis que le coq gaulois, vaincu, se retire dans la pénombre
Afin de lécher ses plaies et de faire mûrir la revanche et ses plans
Torturée et âcre, Marianne te jettera l'anathème en nombre

Dernière charge de cavalerie, ce siècle sera celui des canons
Oubliés, les rapides hussards, les robustes cuirassiers
Deux régiments sacrifiés sur l'autel de la liberté sous Mac-Mahon
L'irrésistible choc des Krupp te fait trembler et vaciller...

Après Saint-Privat, bientôt Sedan est sa cuisante capitulation,
Enfermé dans Metz « l'inexpugnable » qui sous un long siège tombe pourtant
Bazaine livre le coq pieds et poings liés à l'aigle et à sa question
Pour finalement voir Paris tomber entre les mains des Allemands


5. LE SPLEEN DU NO MAN'S LAND

Dans les boyaux tout près de la Marne sur Lagny
S'installe l'infernale routine des lugubres fossés
Des hommes courbés faisant face au dit ennemi
Enfer de boue, de vermine et d'ennui: ce sont les tranchées

Dans ce trou à rats puant et maudit
On se défile pas à pas en cachette
Braquant le fusil sur l'ennemi
Prêts à presser rapidement la gâchette

Jeune poilu tu dors près des corps putréfiés
Ton lit est parcouru par les puces et les rats
Les immondices t'entourent et partout les barbelés
Tu te bats contre des frères que tu ne connais pas

Ton seul rêve est une douche et un repas chaud
Mais ce sera la boue et les infâmes froides rations
Dévorant du cuir pour te nourrir, tu en deviens marteau
Dans cet enfer qui est le tien peu à peu tu perds la raison

Dans ce fourbi et les caillebotis tu attends l'assaut final
Ne serait-ce que pour sortir de ces tranchées
En vain tu attends ces charges héroïques devenues banales
Où tant de braves les armes à la main et la fleur au fusil sont tombés


6. CHARGEZ !

Chargez !

Dans un profond ravin, massés en escadrons
Retenant leurs chevaux piaffant d'impatience
Des dragons, l'œil en feu, s'élèvent en jurons
Contre une inaction qui pèse à leur vaillance
C'est que, depuis le jour, gronde au loin le canon
Ils voudraient, eux aussi, prendre part à la lutte
Enfin, le garde-à-vous sonne, ivresse sans nom !
Leur chef lance ces mots que l'écho répercute:

Chargez ! Chargez !
Chargez, sabre au poing
Chargez, bride aux dents

Chargez, sabre au poing, bride aux dents
Vaillants dragons, fils des tempêtes
Entendez les appels stridents
Que font retentir les trompettes
Sabrez sans pitié, sans quartier
Narguant les balles et la mitraille
Cet ennemi qui, trop altier,
Derrière ses canons nous raille !

S'élançant aussitôt plus vite que l'éclair
Ventre à terre franchissent fossés, fondrières
Sous leur poids le sol tremble, on n'entend plus dans l'air
Que le bruit des fourreaux heurtant les étrivières
Nul obstacle ne peut arrêter leur effort
Jamais combat ne vit une charge pareille
Tous savent bien pourtant qu'ils volent vers la mort
Mais la voix du devoir leur murmure à l'oreille:

Chargez ! Chargez !
Chargez, sabre au poing
Chargez, bride aux dents


7. LES CUIRASSIERS DE MORSBROM

Le soleil pointe son rayon sur l'Alsace et ses petits chemins
6 août 1870, Zouaves et fantassins tombent sur les Prussiens
Sur les rives de la Sauer débute un âpre combat sans lendemain
Le fracas du canon déchire l'air en un écho désormais lointain

Chacun tombait plein d’espérance
En saluant notre bon drapeau
Fier, le cuirassier criait le front haut
Vive la France ! (bis)

Des escadrons de chevaux redoutables
Semblaient jaillir comme un torrent de fer
Et des chevaux des groupes effroyables
Devant Morsbronn partant comme un éclair

Le sabre au poing, l’avalanche se rue
Frappant au front l’orgueilleux ennemi
Il l’engloutit dans une profonde avenue
Il est trop tard, le massacre s’apprête
Avec le sourire, vieux cuirassiers...il faut vaincre ou mourir

Hurlant tous les démons des batailles
J’étais sur le désordre et la mort
Les clairons sonnaient le glas des funérailles
Tout est perdu mais le devoir est fait
L’œil enflammé et les armes à la main
Et la colonne à son heure dernière
Dit: « nos enfants nous vengeront demain »

Chacun tombait plein d’espérance
En saluant notre bon drapeau
Fier, le cuirassier criait le front haut
Vive la France ! (bis)


8. LE LION D'AFRIQUE

Sous le soleil brûlant de l'Afrique australe
Se dressait ce qui fut l'Afrique allemande
En son sein se trouvait un fameux général
Son nom était Paul von Lettow-Vorbeck

Seigneur de guérilla, tu chevauches dans l'ombre
Combattant dans la brousse, la jungle, tu vaincs avec panache
Tu n'abandonneras pas, même à court d'armement
Général, héros, commandant ses soldats sombres

Colons, marins, Askaris et Schutztruppe
Unis dans la douleur pour vaincre le lion britannique
Serpent de la coalition, de l'entente, de ses troupes
Exemple d'opiniâtreté combative germanique

Contre l'Afrikaner tu triomphes à 1 contre 8,
Glorieuse campagne de Rhodésie, Mozambique et Kenya
Sa résistance et son issue sera l'armistice de 18
Signé bien après Europa Magna

L'aigle austral allemand écorcha le lion britannique
Dans un ultime sursaut d'honneur tu rends donc les armes
Dans la brousse, dans l'actuelle Zambie, ancienne Rhodésie

Général Von Lettow-Vorbeck, icône, guerrier, meneur
Seul à avoir foulé pendant la Grande Guerre le sol britannique


9. FRERES DE SANG

Dans les tranchées, parmi les éclairs, le tonnerre, par delà le Rhin et la Seine
Vous étiez frères de sang, destinés à être meurtris, malmenés par l'angoisse et la haine
Enrôlés pour se maudire, se haïr et flatter l'égo des politiques, conflit rance et absurde
Grenades, balles et mitraille pour toi mon frère d'Europe, d'ouest, d'est, du nord ou du sud

Combats sans relâche dans cette guerre fraternelle et moche
Combats sans relâche tes frères que tu appelles les boches
Combats sans relâche tes frères que tu appelles les coqs
Combats sans relâche dans cet univers de boue, de sang et de rocs

Ce conflit où les pères perdirent des fils et des fils leurs pères....
Les femmes veuves pleurent encore des deux côtés du Rhin leurs enfants
Entends-tu l'écho des bancs de la Meuse où résonne encore le sifflet des Francs ?
Ces enfants à peine majeurs qu'aujourd'hui encore pleurent leurs mères

Finalement, la guerre se termine, fin de course pour les combattants
L'honneur et la fierté résonneront pour l'éternité dans ces deux camps
Mais qu'auront-ils en retour pour s'être haïs et massacrés pendant 4 ans ?
A part quelques beaux rubans et médailles pour les méritants...

Mutilés, gazés, brûlés et blessés n'auront que leurs yeux pour pleurer
Ces millions de décédés pour une guerre inique mais qui flottait dans l'air
Dans le tourment et la fournaise de la guerre, tu en oublies hélas ta fraternité
Priant pour la fin du conflit et que les peuples Germain et Franc vivent une féconde amitié

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