Zubrowska

le Mercredi 21 Septembre 2011, Le Klub



A Few Seasons Later


Cette salle chaleureuse mais toujours minuscule qu’est le Klub accueille ce soir pas moins de quatre groupes pour une soirée Metal musclée. Devant la salle, l’ambiance est déjà détendue, on plaisante et prévoit déjà l’année chargée en concerts qui se présente d’ores et déjà. Peu avant 20h, le moment de s’enfoncer sous terre pour prendre notre dose de musique agressive se présente enfin et c’est Human Vacuum qui se charge d’ouvrir la danse.
 
Les locaux d’Human Vacuum n’en sont qu’à leur deuxième concert, mais peu de gens semblent s’en rendre compte lors du set. La volonté de donner son maximum est visible à dix mètres à la ronde même si les blagues maladroites du chanteur ne rencontrent pas un grand succès. La musique du groupe, quant à elle, se révèle bien plus efficace ; une fusion Metal aux paroles hachées, scandées et parfois hurlées qui ne sont pas sans nous rappeler la hargne des No One Is Innocent, le groove et le flow de Limp Bizkit ou une légère touche orientaliste et mystérieuse à la Arkan. Mais le fait est que malgré toutes les comparaisons que l’on peut essayer de construire, Human Vacuum, qui n’a pourtant que quatre compositions en boîte, bénéficie déjà d’une forte personnalité et que la plupart de ces « influences » ne font en fait que servir l’âme propre de leur musique. Néanmoins, le groupe manque encore un peu d’écho sur scène, d’une véritable puissance ou autorité, à l’image d’un bassiste ressemblant à un parfait autiste, tout recroquevillé qu’il est sur son instrument. Bref, Human Vacuum ne manque pas de munitions et l’expérience devrait combler les manques qui nous sautent aux yeux en concert.
Après un rapide changement de plateau (si tant est que l’on peut appeler la scène du Klub un plateau), c’est au tour de A Few Seasons Later de mettre un pied sur scène. La formation bénéficie d’une certaine expérience scénique et technique qui lui permet de prendre immédiatement possession de la salle et d’y trouver rapidement ses marques. Sur le point de sortir leur premier album intitulé «The Last Season of a Thought » , le quintet est bien décidé à défendre sa progéniture grâce à un son clair, une batterie et des guitares ambitieuses et travaillées. Le Metal progressif à consonance nordique que propose A Few Seasons Later peut raisonnablement être qualifié de mature d’autant plus qu’il ne tombe pas dans le piège de la mollesse grâce à la vigueur de sa section rythmique. Le chant de Philippe Charny parvient à rester juste sur les parties les plus enlevées et son growl n’en a pas non plus à rougir. Concrètement, on passe un moment plus qu’agréable en la compagnie du groupe, la niaque qui se cache derrière n’y est d’ailleurs sûrement pas pour rien.

Crowmorph

Si ce soir Zubrowska tient le haut de l’affiche, c’est notamment grâce à l’initiative prise par Crowmorph pour monter cette date. Le groupe n’a donc pas besoin de justifier de sa motivation lorsqu’il commence son set et ce serait d’ailleurs difficile d’en douter rien qu’à l’aplomb avec lequel Amanda (chant) mène la barque dès les premiers instants. Signe de la renaissance d’un groupe qui stagnait depuis quelques années, la présence féminine d’Amanda confère à Crowmorph toute sa personnalité d’autant plus que son growl, faisant étalage d’une certaine gamme de tonalités, n’a pas à rougir de lui. On sent néanmoins que le groupe n’est pas totalement au point techniquement avec une voix qui sonne parfois sourde dû à des réglages moyens et des musiciens encore inhibés et trop concentrés sur leurs instruments. Mais le charisme de notre chanteuse éclipse facilement ces quelques points gênants et la qualité de certaines des compositions permet à chacun d’apprécier une prestation  qui a le mérite d’être sincère.

Zubrowska

Il faut bien reconnaître que le public n’est pas venu en masse pour honorer la présence des toulousains de Zubrowska dans notre capitale, mais la salle n’est pour autant pas vide ou sans ambiance. Les fans ont beau se faire discrets, le mathcore du combo ne ralentira pas la cadence et préfère plutôt nous abreuver d’une brutalité toute technique à la limite de la schizophrénie. L’empressement des compositions, leur aspect torturé, chaotique, et pourtant extrêmement complexe a de quoi mettre au sol la totalité de la salle. Les deux chanteurs, Julien et Claude (alias Nutz et Clodo), incarnent à eux-seuls la schizophrénie et la bipolarité du groupe qui oscille entre la sobriété et le sérieux presque intellectuel de Claude et la spontanéité burlesque de Julien. La complémentarité des voix n’écrase pas pour autant une section rythmique réactive qui s’acharne de près sur ses instruments (de torture ?) pour ne plus nous laisser douter de la brutalité sarcastique du groupe. Alors bien sûr, le dernier album des sudistes est à l’honneur (« Zubrowska are Dead ») avec des titres à l’audace malicieuse : « Women are Dead », « Satan is Love » ou encore « I Believe in Ghosts ». Le sextet sait mettre à l’aise son public, communique, s’amuse et joue sans s’embarrasser de quoi que ce soit de superflu. Finalement, Zubrowska va ce soir directement à l’essentiel pour nous balancer un show organique et sauvage, tout à fait représentatif de l’identité musicale du Metal.

0 Commentaire

0 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Le Klub

photo de Le KlubParis, Ile-de-France, France
En savoir plus

A Few Seasons Later

Metal Progressif - France
En savoir plus

Crowmorph

Sludge Metal - France
En savoir plus

Zubrowska

Grindcore - France
En savoir plus