Tribute Tour @ Marseille

le Jeudi 30 Mars 2017, Le Poste à Galène

Un « Tribute Tour » à Marseille pour une soirée consacrée à trois icônes du genre : Iron Maiden, Korn et Metallica. Toute une culture musicale et une éducation qui fait la jeunesse de certains et notamment de nous ce soir. Cette initiative vient de BV12 Production qui avait organisé, le 27 janvier, un « Tribute Tour » au Rat's (83) avec Bombtrack (tribute R.A.T.M.), Soldier Side (tribute S.O.A.D.) et les Some Kind Of Monster qui jouent également ce soir. Le Poste à Galène, cet appareil qui peuplait les endroits où la musique d'antan était d'un autre genre, mais toute aussi bonne. Ce petit bar musical est de taille fort appréciable pour profiter pleinement du Metal que nous aimons. Il y a un an que nous n'étions venu pour nos petits Français de Lizzard. Le temps donc de payer notre un euro symbolique d'adhésion et nous entrons avec l'invitation de Dalian (batteur de Blind). La salle qui peut contenir une bonne centaine de personnes ne s'encombre pas de fioritures. Un noir général avec quelque postes à galène sur les murs. Une double mezzanine dont une, entièrement close, sert de zone fumeur. Quelques lumières rouges dissimulées derrières de fines grilles nous amènent au bar massif. Un morceau de Metal renforcé par de monstrueuses équerres rivetées ne bougera sûrement pas d'un pouce, même face à un Wall of Death entrepris par la salle entière. Nous approchons les 21h, quelques crissements de guitare électrique annoncent au public qui commence à arriver que le premier groupe pourrait bien investir la scène pour ce triple Tribute. On doit l'avouer, les reprises ne sont pas forcément notre tasse de thé, mais qu'à cela ne tienne, nous prenons une bière, et attendons avec impatience notre ami et les autres...



Abhorrance (USA-1)

Maiden In Time

Chambre des communes, 4 juin 1940, l'extrait du discours de Winston Churchill ouvre le bal avant que n'enchaînent ces cinq jeunes qui viennent de prendre possession de la scène. Ca démarre fort avec un « Aces High » tonitruent. Pas si tôt le premier titre terminé que le public en retrait s'approche attiré par un « To Minutes To Midnight » explosif. Un bassiste qui s'amuse à nous menacer de son instrument à la façon de Steve, le public qui scande sans problème un refrain intemporel.
Un petit regret quand le chanteur lit sur son pad les paroles de « Killers ». Heureusement qu'il a de l'humour avec un anglais qui pourrait nous faire croire qu'ils ne viennent pas de Marseille.
Le chanteur vient de dissiper notre doute sur le fait qu'ils portent des perruques. Si nous n'étions pas encore convaincu, le rythme de « Phantom of the Opera » confirme que le batteur assure comme un malade. Inutile de parler du bassiste qui nous régale sur le cœur du morceau. Un titre que l'on a peu l'occasion d'entendre et qui nous offre des solos de deux guitaristes qui jouent chacun leur tour pour notre plus grand plaisir.


Puis une annonce qui vaudrait tout au long du set, on "change complètement d'époque", si le groupe ne s'attaquait pas à « Wasted Years », énorme single extrait de « Somewhere In Time », et une pensée au très cher docteur et son Tardis.
Powerslave verra un chanteur à la voix plutôt bien placée arriver avec un masque d'Eddie époque égyptienne alors que les solistes se déchaînent encore.
Une présentation collective, façon Marseillais, précède l'introduction réglementaire de « Number of the Best », et un chanteur qui assure une voix aiguë difficile à atteindre avec des cris démoniaques.
Alors qu'ils lancent « Run to the Hills » un certain nombre d'entre nous avance "dans le cercle psychologique". La lumière d'un projecteur forme un demi cercle devant la scène, et un vide creusé comme par enchantement, alors que tout le monde était au plus proche de la scène il y a deux titres. Peu importe si le diable s'était fait une bonne place face au chanteur, mais ce nouveau titre aura encore fait chanter tout le public. D'ailleurs, nous pouvons déjà vous annoncer qu'il ne nous restera que peu de voix pour le reste de la soirée, et une extinction le lendemain.


Dans le titre suivant voilà enfin notre chanteur qui se lance et nous surprend. Le maître de cérémonie met de la voix derrière une pitrerie communicative, et enfin le bassiste qui nous assène un « sream for me Marseille » faisant honneur au titre qui amènera l'Union Jack sur scène pour un moment de complicité entre tous les musiciens.
Et pour la dernière, en français dans le texte "avez vous peur du noir", ce sera le théâtre de « Oohooho Oohooho » interminables, sans chanteur, d'un public conquis. Si vous voulez découvrir ces musiciens, au professionnalisme avéré, dans d'autres projets, jetez une oreilles à Style Trip (Metal Prog), Spirit Bomb (Funk Metal) ou encore Pryde (Metal Prog moderne). Pour finir, on retrouvera Maiden in Time le 24 mai au pub de l'Europe à Istres (13) pour un set annoncé de trois heures.

Set List :

Aces High – Two Minutes to Midnight – Killers – Phantom of the Opera – Wasted Years – Powerslave – Number of the Best – Run to the Hills – Hallowed Be thy Name – The Trooper – Fear of the Dark

Abhorrance (USA-1)

Blind

Impossible de passer à côté de la batterie qui trône au centre de la scène. La peau de résonance de la grosse caisse arbore un "Bombtrack", groupe de Tribute de Rage Again The Machine dans lequel officie également notre très cher Dalian aux futs, et Manu à la sept cordes. La tenture de Blind tient une bonne place en fond de scène sur laquelle s'allume de gros néons rouge industriels et la fumée envahie petit à petit l'espace.
Le chanteur occupe le centre de la scène derrière un pied de micro bardé de fils métalliques bien maigre à côté de sa gestuelle, son physique et sa voix hybride qui font largement écho à un certain Jonathan D.


Puis l'écrasante intro de « Somebody Someone » et ses changements de tempo commencent à faire sérieusement headbanger le public tout à coup saisit d'une certaine folie. L'ambiance et la présence de Korn arrive avec les premières notes aïgues, suivie par l'écrasante rythmique. Les nuances sont là et le refrain vous emportera bien loin.
Quand Davide nous annonce un titre extrait du dernier album, la surprise est fulgurante quand nous découvrons le morceau qui a marqué les quelques écoutes que nous avons pu faire de ce skud. Très fort de s'attaquer à un gimic aussi puissant et terrible que celui qui fait l'objet du cœur de ce « Rotting in Vain ».


Voilà que sur le titre qui suit la caisse claire nous accueille avant d'être écrasée par la force des autres instruments et d'une voix omniprésente. A l'occasion du titre suivant, Manu, seul à la guitare, est salué par le géant derrière le micro qui ne démérite pas sur un « Good God » qui arracherait les cordes vocales à plus d'un être humain.


Ce moment de calme relatif nous permet d'apprécier la lourdeur de la basse avant le retour d'une batterie et d'une voix écrasante. Impossible de ne pas dire deux mots sur l'attitude de Frédo dont la cinq cordes claque à l'unisson d'un Fieldy possédé.


Puis « Freak on a Leash » est là pour nous faire sentir la frappe massive de Dalian. Le rouge qui occupe la scène depuis le début se fait de plus en plus saignant à grand renfort de guitare et de basse pesantes. La voix qui déchire nos tympans nous rendrait presque aveugle.


Manu toujours appliqué à reproduire les détails de titres toujours très denses. Arc-bouté sur sa guitare, les cheveux cachant son visage, il est surveillé de près par ce vieil homme au yeux vitreux. Autant dire que ce show aura finit par nous transporter dans cet univers dérangeant et attirant à la fois.

Si vous êtes fan de Korn, ne manquez pas Blind le 7 mai à Le Volume (Nice) en première partie de Ze Gran Zeft, au HellFest Cult le 15 juin et au prochain Festrock Morts Subites le 9 septembre aux côtés d'un autre Tribute de Metallica (Metal Militia).

Set List :

Right Now – Here to Stay – Somebody Someone – Falling Away from me - Rotting in Vain – A.D.I.D.A.S. - Beg for Me – Good God – Y'all Want a Single (Suck that clean version) – Clown – No Place to Hide – Got the Life – Freak on a Leash – Blind

Abhorrance (USA-1)

Some Kind Of Monster

À l'image des deux groupes précédents il nous faudra un moment d'adaptation. Aussi bien pour le nombre de personnes composant le groupe que la tenue vestimentaire et le physique du chanteur guitariste et du guitariste soliste. En effet, tout porte à croire que nos artistes ont ce petit clin d'oeil vers les artistes qu'ils adorent. Mais il y a comme un seuil psychologique, se disant que la voix et le reste des éléments de la musique ne sont pas tout à fait pareil. Et heureusement que nous ne sommes pas dans une série de copie conforme, car réflexion faite, même si Kirk aurait su nous abreuver de solos aussi différents que les originaux, ceux que nous propose Cyril ce soir sont démesurément inspirés. Il aura comme une certaine tendance à s'emporter, ses doigts volant sur les cordes au fil des titres. En parlant de titre, la surprise est de taille quand ils attaquent avec « Fuel » proposant ainsi de démarrer sur les chapeaux de roue, et dégageant l'effluve d'un ReLoad très peu cité à notre grand dam.

La stupéfaction est de courte durée lorsque retentissent les premières notes d'un « Creeping Death » qui déchaînera naturellement plus de Thrasher dans la salle. Mais lorsque les cloches retentissent et que les guitares prennent le relais, c'est juste énorme. Autant dire que les titres choisis sont excellents, avec une joie non dissimulé à l'écoute de ceux extraits de l'album « Ride The Lightning ». Nous avons donc une super ambiance sur scène et nous passons un très bon moment. La sympathie du chanteur et la passion des nos quatre musiciens est très clairement visible. Seb n'est pas en reste quand à son habileté à chanter tout en assurant riffs ou autres jeux de cordes.

On surprendra Alex, le bassiste, plus discret, mais néanmoins très clairement investi, à fermer les yeux et chanter les titres que nous partageons avec grand plaisir. Puis un superbe « One » nous coupent les sens avec cette montée au centre du titre qui conduit nos oreilles vers un batteur précis et attentif aux arrangements originaux des morceaux. Le Black Album n'est pas en reste, avec par exemple, l'annonce d'un dernier titre tout en douceur et en émotion (ou presque). Mais comment passer à côté du marchand de sable alors que la soirée touche à sa fin. Une prestation qui se terminera comme nombre de concerts de Metallica, et un public qui ne cachera pas sa joie en reprenant le refrain de ce titre au riff qui est l'âme du groupe. On voit là que les four horsemen de la soirée sont des fans invétérés et nous ont donnés tout ce qu'ils avaient sur cet excellent tribute.

A noter également les groupes dans lesquels certain sont impliqués : Downer pour Seb, Arianrod pour Cyril et Blissken pour Alex. Nous avons déjà pu découvrir Downer et sommes curieux de faire de même pour les autres formations.

Set List :

Fuel – Creeping Death – Holier Than Thou – From Whom the Bell Tolls – Welcome Home (Sanitarium) – Sad But True – Fade to Black – Wherever I May Roam – One – Master of Puppets – Enter Sandman – Seek & Destroy

 

Une soirée qui nous a offert les grands titres de groupes qui ne sont pas venu dans le sud depuis des lustres. Les set list assez longues nous ont permis de profiter de trois groupes au talent indéniable. En venant, nous avions un à priori plutôt mitigé sur ce mouvement de Tributes qui prend son essort. Mais nous ne pouvons que remercier ces groupes pour ces interpétations avisées. Ils ont réussi à aller au delà des simples groupes (comme celui de votre serviteur dans une précédente vie) qui fleurissent aux fêtes de la musique, et reprennent ces nombreux titres depuis des dizaines d'années.

Photos : Christelle


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photo de Le Poste à GalèneMarseille, Provence-Alpes-Côte-d'Azur, France
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