Delion (CH)
Vous connaissez le Cernunnos Pagan Fest ? Non ? Parfait, voilà l'occasion de vous le présenter ! Le Cernunnos est un festival de folk et pagan metal au plein cœur de la capitale, dans une ambiance résolument médiévale. Avec maintenant huit années d'existence, le festival commence à être reconnu à l'international, avec un nombre croissant d'entrées et propose des têtes d'affiches de plus en plus attractives (Moonsorrow et Cruachan cette année, rien que ça). Mais le festival tient aussi à donner la possibilité à des groupes de renommée plus modeste de venir jouer, et organise depuis quelques années un concours pour choisir un groupe. Généralement cela se passe sous la forme d'un concert un mois auparavant avec quatre ou cinq groupes, comme pour un tremplin, et le public vote à la fin pour son favori, qui figurera alors au Cernunnos. Le concours est organisé dans la salle parisienne du Klub, dans le 1er arrondissement, célèbre pour être le lieu de prédilection de la scène underground parisienne. Le line-up cette année est assez intéressant pour un simple tremplin, puisqu'on nous propose pas moins de cinq groupes, dont Drenaï et Fenrir dont on commence à entendre du bien dans les milieux métalleux.Lorsque j'arrive sur le trottoir devant la salle, je me dit d'abord qu'il y a du monde, avant de penser le contraire. Certes les deux salles du Klub ne sont pas bien grandes, et rassembler autant de monde dans un lieu underground est une performance en soi, mais d'un autre côté avec le line-up de la soirée il y aura pas moins de 27 musiciens, ce qui constitue déjà une bonne partie du public ...
Je prends ma place, et commence à descendre les escaliers (le Klub est totalement en souterrain) pour arriver dans la première salle du Klub, celle du haut, que je ne connaissais pas jusque là. Heureusement d'ailleurs, vu que cette salle se révèle un poil plus spacieuse que l'autre, sachant que ce soir joue un groupe composé de sept membres.
Delion
Mais déjà ce sont les suisses de Delion qui commencent, et assènent un metal lourd et vif. Il ne s'agit pas de folk metal à proprement parler, puisque leur musique possède un gros penchant black. Ils se décrivent eux-même comme du folk black metal, même s'il m'apparaît qu'on est ici plus proche d'un black pagan à la Wolfchant. Le chant growlé est permanent, et les instruments folkoriques se résument à un clavier. Question technique l'ensemble est relativement bon, vu que le chanteur assure ses vocaux, et que les musiciens sont loin d'être des manchots. En revanche j'ai beaucoup de mal à apprécier les compositions, qui ont tendance à toute se ressembler. Le fait qu'on soit plus proche du black que du folk ou du pagan renforce ce sentiment. Le son n'est pas non plus terrible, et ça doit être en partie l'origine de cette impression. Des larsens se font entendre à plusieurs reprises, pour une ambiance underground garantie.
Pour ce qui est de la prestance scénique on pourra saluer principalement le chanteur et le claviériste, qui donnent beaucoup de leur personne. Le claviériste possède un instrument portatif, ce qui est bien pratique et beaucoup plus agréable à voir en concert qu'un clavier fixe. Le bassiste en revanche se fait très timide, se réfugiant derrière ses dreadlocks et dans un coin de la scène. On aura pas vu son visage de la soirée.
Drenaï
Mais passons plutôt à un des groupes que j'attendais le plus ce soir-là : Drenaï. Auteur d'un EP, d'un album full-lenght et de nombreux concerts, les normands de Drenaï commencent à avoir de la bouteille. Et ça se voit. À sept sur la petite scène du Klub ils parviennent à trouver la cohésion nécessaire pour mener à bien le show. L'ingénieur du son a dû avoir du boulot pour trouver les bons réglages, et finalement le son est correct, sans être vraiment bon non plus, mais de toute façon faire mieux aurait été difficile. Nous nous situons cette fois-ci réellement dans le folk metal, avec chant growlé bien maîtrisé, faisant parfois écho à Cruachan. L'originalité du combo est d'avoir un flûtiste à temps plein, et sa présence se révèle entièrement justifiée, tant il participe à la bonne ambiance de la prestation. De toute manière, tous les musiciens se montrent enthousiastes et dynamiques (hormis le batteur et la claviériste en raison de l'encombrement de leur instrument) ce qui a pour conséquence directe de mettre le feu à la salle. Cela se manifeste par de bons gros pogos, dangereux certes pour les photographes, mais il y a une telle ambiance ! La salle est tellement petite que pour ne pas risquer de coup je dois me mettre à moitié sur la scène ! Et puis le groupe s'est mis en condition : maquillage guerrier pour tout le monde, voire costume médiéval. La performance semble avoir été particulièrement appréciée par le public, puisque selon le vote, c'est eux qui ont été choisis pour participer au Cernunnos. C'est amplement mérité, et ça tombe bien parce que c'est aussi pour eux que j'avais voté.Setlist :
Edge of the World
Sieben
The Last Stand
Rebellion
Eldibar
Gulgothir
Keepers of the Pride
Foghorn
J'ai quelques craintes en voyant arriver le groupe suivant, nommé Foghorn, puisqu'il ne sont que trois et pas d'instruments folkoriques en vu, ni même de clavier … Un batteur, un bassiste-hurleur, un guitariste, et c'est tout. Ils sortent bien les cornes de brume au début et à la fin du set (d'où le nom du groupe), mais rien d'autre de folk, et les influences pagan (le groupe est classé comme tel) semblent assez loin. Finalement c'est un black vaguement épique qui nous reste entre les mains, rien d'intéressant pour moi qui était venu à la base pour un concert de folk/pagan. Je reste dans mon coin, à l'écart des pogos, prenant une photo de temps en temps, en attendant le prochain groupe.Setlist :
Intro
Le Sang Versé
Notre Rage Sera Leur Mort
Peste Glaciale
Horde Noire
La Fin d'une Errance
Pensée et Mémoire
Outro
Lappalainen
Là aussi il s'agit d'un groupe que je tenais particulièrement à voir sur scène, et je dois bien avouer que je n'ai pas été déçu ! Il ont offert un show à la hauteur de celui proposé par Drenaï. Eux aussi sont nombreux sur scène, puisqu'ils sont six, avec pas moins de trois guitaristes, dont un qui joue de la flûte en même temps (enfin pas exactement en même hein, vous m'avez compris). Musicalement on est aussi assez proche de ce que fait Drenaï, avec peut-être un aspect plus épique, voire viking. On sent quelques influences d'Eluveitie ou de Primordial sans la touche mélancolique. On reste globalement dans un folk joyeux mais assez lourd. Les pogos repartent de plus belle, avant que le groupe ne demande un wall of death. Si si, un wall of death, dans une salle qui ne doit pas faire plus de cinq mètres de large. Et le résultat c'est un joyeux bordel et une ambiance de folie. Le guitariste en profite pour se jeter dans le public avec sa guitare ; sport ô combien dangereux ici, vu la hauteur de plafond, mais heureusement tout se passe bien ! (voir les photos)Là aussi les compositions sont plutôt bien ficelées, et on ne voit pas passer les quarante minutes de show autorisées. Le public réclamera d'ailleurs un morceau en plus, et le groupe s'exécutera bien volontiers avec l'accord des organisateurs. Un beau cadeau offert au public en somme ; voici un groupe qui vit pour son public et pour ses fans. Dommage qu'un seul groupe puisse être sélectionné, car Lappalainen n'aurait pas dépareillé sur la scène du Cernunnos.
Cresting the Waves
Before the End of the Day
Maelstrom
Riding on the Load of Hay
Brännvin
BCP
Folk Lords
Kraken's Awakening
+ Rappels
Fenrir (FRA-3)
Fenrir est probablement le groupe le plus expérimenté de la soirée, avec deux EPs, et un full-lenght sorti chez Season of Mist, et la reconnaissance croissante qui va avec. Pourtant ce groupe ne concorde pas vraiment avec les groupes précédents de la soirée. En effet, Fenrir joue un folk metal soft, uniquement en chant clair féminin, et avec deux violons. Il s'agit pour cette fin de soirée de pure musique celtique, puisant ses influences dans le patrimoine aussi bien breton qu'écossais. D'ailleurs le groupe porte des vêtements traditionnels, avec kilt obligatoire pour les messieurs (sauf pour le batteur). Une partie du public semble être allée voir ailleurs, ou simplement regarde le show depuis le comptoir. Tout ça pour dire que la fin de la soirée a vu une petite baisse dans l'atmosphère joyeuse qu'il y avait précédemment. Placer Fenrir en dernier n'était peut-être pas très judicieux.Quoiqu'il en soit, la prestation offerte par les lorrains était tout à fait correcte, et assez carrée. Le son est toujours le même, loin d'être excellent, mais quand même potable. Les musiciens sont talentueux, et n'en font pas des tonnes ; c'est peut-être ce qu'on peut leur reprocher, à l'image du violoniste principal et du bassiste qui se contentent de jouer dans leur coin sans vraiment bouger. Le violoniste / chanteuse Elsa s'en sort bien, même si la communication avec le public s'avère un peu hésitante. Fenrir n'est pas parvenu à montrer suffisamment les crocs pour se faire une place pour le Cernunnos, mais la prestation reste honnête, et des progrès seront très certainement faits.
Je ne les connaissais pas du tout avant de recevoir leur album et ça m'a été vivement conseillé par une amie que j'appréiciais et que j'apprécie toujours. Dans les commentaires elle s'était fâchée justement parce que mon avis était carrément négatif, ça m'a valu une belle brouille avec elle comme tu l'as vu. Je suis totalement impartial, même pour une amie. Elle pensait que je soutiendrais ce groupe et ce ne fut pas le cas, tout simplement car mon jugement n'est pas biaisé par l'amitié. Je sais que ça en surprend plus d'un ^^. Quant à comparer un black pagan tout ce qu'il y a de plus rêche avec Angmar, éminement épique, ça vérifie tout simplement que tu connais rien en pagan. Tu devrais commenter les chroniques de manga, c'est plus de ton niveau. ^^
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