The Gentle Storm + Stream of Passion @Paris Le Divan du Monde 22-04-2015

le Mercredi 22 Avril 2015, Le Divan du Monde



Stream Of Passion

Avez-vous déjà entendu parler de The Gentle Storm ou pas encore ? Si vous êtes un fan invétéré des travaux du maître néerlandais Arjen Anthony Lucassen, ou de la brillante vocaliste, néerlandaise aussi, Anneke van Giersbergen, il y a fort à parier que vous connaissez, et que vous avez déjà acheté l'album. Si vous êtes un amateur de prog lambda, vous devriez aussi être au courant, le label InsideOut Music ne s'étant pas ménagé sur la promotion de son dernier poulain (il faut dire que l'association de ces deux noms célèbres doit être plutôt vendeuse). Pour les autres, sachez que The Gentle Storm est un tout nouveau projet des deux individus précédemment cités, s'étant unifiés le temps d' -au moins- un album, qui a pour particularité principale de proposer deux versions sur deux disques des mêmes chansons, folk/acoustique d'un côté, et heavy metal de l'autre.
Sauf qu'une fois l'album mis en boîte, avec l'aide de plusieurs musiciens studio amis de longue date d'Arjen, Anneke choisi de monter le projet sur scène, et de faire une tournée européenne avec. Évidemment Arjen a accepté (honnêtement, qui oserait refuser quelque chose à Anneke ?), et voilà The Gentle Storm sur la route. Il est à noter que le sieur de participe pas aux concerts (ou alors juste à un seul), car tout simplement il n'aime pas ça (n'y voyez aucune prétention ou snobisme de sa part). Sur scène, Anneke est accompagnée de six personnes, certaines ayant aussi participé à l'enregistrement de l'album (le génial batteur Ed Warby, le bassiste Johan van Stratum, et le claviériste Joost van den Broek), d'autres rejoignant le navire en cours de route (la jeune guitariste Merel Bechtold, l'autre guitariste Ferry Duijsens, et enfin la chanteuse qui s'occupe ici des chœurs, Marcela Bovio).

Certains noms vous disent peut-être quelque chose, pour peu que vous suiviez un peu l'actualité des groupes à orientation progressive et symphonique hollandais. On pense notamment à Stream of Passion, groupe de heavy metal tendant aussi bien vers le sympho que vers le prog, créé par Arjen Anthony Lucassen et Marcela Bovio, avec à la basse notre fameux Johan van Stratum. Et qui se charge donc de la première partie de The Gentle Storm pour cette tournée ? Et bien c'est Stream of Passion, le hasard fait bien les choses ! Sincèrement, si je reconnais que ce groupe fait du bon travail, et est doté d'interprètes de qualité, je n'ai en revanche jamais été fan, et leurs compositions ne m'ont jamais réellement touché. Pour ce qui est des concerts en revanche, le choix de ce groupe de soutien est judicieux, d'une part car certains musiciens sont en commun, et puis les styles sont assez proches. Si on aime l'un, on ne peut pas détester l'autre.

The Gentle Storm était donc prévu pour passer dans notre belle capitale, dans le ''beau'' quartier de Pigalle, et plus précisément dans la belle salle du Divan du Monde, qui est parfaitement adaptée à ce genre de concerts : ni trop grande, ni trop petite, une belle déco, et en général bon son et bonne lumière. Pour un groupe qui venait d'être créé et de sortir son premier album, aussi illustres soient ses créateurs, je ne pensais pas qu'il y aurait foule pour l'acclamer sur scène. Facebook, le sondeur des temps modernes, n'annonçait que 100 participants, ce qui donne habituellement dans la réalité 300-400 participants réels. Hors quand j'arrive dans la rue des martyrs, une bonne demi-heure en avance, je vois une immense file qui remonte toute la rue. Une fois rentré, la salle, d'une capacité d'environ 700 places, était comble. Ça m'apprendra à faire confiance à facebook. Je suis du coup contraint tant bien que mal à me faufiler sur un côté pour espérer voir de suffisamment près, et aussi prendre des photos. Le public est en majorité plutôt âgé. J'entends par âgé que la moyenne se situe autour de 40 ans. Étonnant pour un concert metal, mais guère si l'on considère que le public ''prog'' est généralement moins jeune. Tout ça pour dire qu'il ne faut pas s'attendre à des slammeurs, ni à des pogos.

Les lumières s'éteignent, les musiciens apparaissent, et … et j'entends un gros bourdonnement. Oui, un bourdonnement. Je mets du temps à comprendre que ledit bourdonnement provient en réalité des enceintes accrochées au-dessus de moi, et que ce doit être un mélange du son de la basse et de la guitare. Bref, un bruit horriblement gênant qui met un certain temps à s'en aller et qui empêche de profiter pleinement du son. De toute manière, durant tout le set de Stream of Passion, je n'ai pu correctement entendre leur musique. La basse et la batterie en particulier étaient beaucoup trop forts, et on entendait mal la guitare. Cela doit provenir de mon positionnement dans la salle, car selon d'autres sources, mieux placées, le son était correct. Pas de chance donc pour moi.

Quant à la musique en elle-même … mon appréciation est certainement biaisée du fait des problèmes évoqués ci-dessus, mais les compositions des hollandais m'ont glissé dessus sans me toucher, comme de l'eau sur les plumes d'un canard. Alors oui, tout est bien fait, bien réalisé, mais je trouve à mon sens que les morceaux manquent d'âme. À vouloir être à la fois symphoniques et progressifs, ils me déçoivent sur les deux tableaux ; en revanche, certains morceaux passent mieux que d'autres (ceux composés par Arjen comme par hasard, issus du premier album).

Pour ce qui est de la prestation en elle-même, il n'y aura pas grand chose à redire : Marcela assure parfaitement son rôle de frontwoman, chante correctement, et communique bien avec son public. Elle s'essaye d'ailleurs au français, avec plus ou moins de réussite, mais c'est l'intention qui compte : elle cherche à faire plaisir à son public, et de ce côté-là, ça marche. Rien de particulier à noter du côté des autres musiciens, à part pour Johan à la basse qui se démène comme un diable, une vraie bête de scène !

D'après un rapide sondage réalisé à la sortie, les avis sont mitigés. Les fans du groupe sont toujours fans, et les autres ne sont toujours pas convaincu. Rien de transcendant donc.

1. Monster
2. A War of Our Own
3. The Curse
4. Deceiver
5. Exile
6. Don't Let Go
7. Street Spirit (Fade Out) – Radiohead cover
8. In the End
9. Haunted

The Gentle Storm

Autant être déçu par Stream of Passion n'est pas trop grave en soi, autant j'étais un peu effrayé à l'idée que The Gentle Storm sur scène ne soit pas à la hauteur du Gentle Storm sur disque. D'un autre côté, avec tous les musiciens talentueux présent sur la même scène, et des compositions que je connaissais pour être très bonnes, il y avait de quoi être confiant. Pourtant, j'ai mis du temps à m'intégrer dans le spectacle, et à regarder les réactions du public, je ne devais pas être le seul. De toute manière les parisiens étaient très calmes ce soir, c'est à peine s'ils bougeaient la tête. Les premiers morceaux défilent, Endless Sea, Amsterdam, Brightest Light … en version Storm donc … et même si je note une amélioration du son, il me manque l'étincelle qui va me faire kiffer grave, comme on dit.

La fameuse étincelle vient avec Eleanor, un superbe morceau des Gatherings, tout droit sorti du majestueux album Mandylion (1995) qui avait fait connaître au monde la voix sublime d'Anneke. Je suppose que le public devait être bien surpris d'avoir droit à un tel morceau, totalement inattendu (je me suis gâché moi-même la surprise : j'avais vu la setlist). Anneke nous a donc offert en plus du Gentle Storm, plusieurs morceaux où elle a collaboré, des Gatherings donc, mais aussi d'Ayreon, et même un tout frais de chez le canadien fou Devin Townsend … J'aurais été comblé par la seule interprétation des nouveaux morceaux, mais c'est vraiment cet ajout de reprises qui fut le gros point fort du concert. Je n'espérais pas entendre de ma vie Anneke chanter Strange Machines devant moi, qui est mon morceau favori de The Gatherings, et elle l'a fait. Elle a un peu exaucé un rêve. Et puis les vieux Ayreon … qu'est-ce que c'est bon ! Un instant madame s'absente, et reviens avec une guitare acoustique, un sourire timide sur le visage, et annonce d'une voix douce qu'elle va nous jouer Wish You Were Here de qui-vous-savez. On aurait dit une jeune première ! En tout cas, Anneke se fait plaisir ; elle n'a pas de contrainte, elle chante ce qu'elle veut, et le public de toute manière la suivrait jusqu'au bout du monde. Son aura m'impressionne toujours, et à certains moment je lui trouve même des airs de Marylin Monroe.

Enfin je tiens à parler des autres musiciens qui sont présents aussi, qui ne déméritent pas. Même si on le voit mal à cause de tous ses tambours et de la fumée, Ed Warby se fait entendre, toujours avec son jeu très technique, d'ailleurs il me semble qu'il a modifié un peu ses partitions ce soir-là pour encore les améliorer. Le claviériste Joost van den Broek aussi est difficilement percevable, derrière son gros engin (pas de commentaires). Dommage car il a l'air très sympathique. En revanche on aura pu pleinement profiter des guitaristes Ferry et Merel, particulièrement expressifs et dynamiques (je vous encourage à voir les photos). La sept-cordes est de sortie, ça ne rigole pas ! Le jeu est évidemment très solide, assez technique, ce qui est d'ailleurs étonnant car les compositions ne laissent pas énormément de place à la guitare. Merel est bluffante, par son jeune âge certes, mais surtout par sa maîtrise. Johan quand à lui n'a pas changé depuis tout à l'heure avec Stream of Passion, il est toujours aussi mobile et enthousiaste. Quant à Marcela, on regrette qu'elle reste trop souvent cantonnée aux chœurs, et à l'arrière de la scène. À deux reprises elle vient accompagner Anneke et chanter à ses côtés, et c'est à ces moments-là que le spectacle prend toute son ampleur. De toute manière avoir autant de musiciens talentueux est un luxe immense dont The Gentle Storm profite largement : tous les musiciens sont utiles et efficaces, d'autant plus qu'il y a un réel esprit de groupe. Le set se termine sur l'excellent Shores of India (ou Marcela imite la danseuse indienne), avant de nous nous dire au revoir. Très bonne surprise que fut donc The Gentle Storm, même si on mériterait de les revoir dans de meilleures conditions (son et éclairage surtout). Ça tombe bien, on me souffle dans l'oreillette qu'ils assureront la première partie de Delain dans cette même salle à l'automne prochain. Rendez-vous là-bas !

Setlist :
1. Endless Sea
2. Amsterdam
3. Brightest Light
4. The Storm
5. Eleanor (The Gatherings)
6. New Horizon

Acoustic
7. Whish You Were Here (Pink Floyd)
8. The Moment
9. Valley of the Queens (Ayreon)
10. Comatose (Ayreon)

11. Cape of Storms
12. Greatest Love
13. Waking Dreams (Ayreon)
14. Strange Machines (The Gatherings)
15. Isis and Osiris (Ayreon)
Rappels :
16. Fallout (Devin Townsend)
17. Shores of India

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