Deathroned

Alors que la salle se remplie doucement mais sûrement, c'est Deathroned qui se prépare à ouvrir les hostilités. C'est la première fois que je les vois, alors qu'ils écument les salles parisiennes, petites ou moyennes. Deathroned c'est donc un trio, composé des deux Caudmont (doivent être frères), respectivement Julien à la basse et David à la batterie, puis d'Arno au chant et à la guitare. Leur style ? Le thrash, tout simplement. Et même le thrash le plus fidèle à ses racines originelles, avec riffs secs et rapides, et chant mi-aigu mi-rocailleux.

Les quelques reprises qui parsèment leur setlist donne un bon indice des influences du combo parisien : Death Angel, Violent Force, et Sodom. Le reste, ce sont des compos originales, certaines sorties sur leur démo Fallen in Vain (actuellement sold out), d'autres inédites. Et tout ça, sur scène, pendant plus de quarante minutes, y'a de quoi prendre son pied. Le public répond à l'appel du thrash, et ça commence à bien bouger derrière moi. Dommage en revanche qu'il y ait peu de mouvement de la part des gratteux, c'est vrai que la scène est petite, mais du coup le show est un peu trop carré et sans surprise. Le show reste tout de même très correct, et Deathroned peut facilement s'améliorer. Une bonne découverte, qui se place avec Thrashback ou Hexecutor parmi les groupes montants en thrash français, que les curieux pourront aller voir le 24 novembre en première partie de Lich King.

1. Cut You Down

2. Liberticide

3. Kill As One (Death Angel cover)

4. Not in Their Eyes

5. Infidel

6. Terrible Disgrace

7. Sudden Fall

8. Fallen in Vain

9. Deathroned

10. Sign of Evil (Violent Force cover)

11. Blasphemer (Sodom cover)

Amulet (UK)

 Après la vingtaine de minutes réglementaire pour changer les instruments, c'est au nombre de cinq que les anglais d'Amulet envahissent la scène du Gibus. Changement radical d'époque, de style, et de costume, puisque nous avons cette fois droit à un Heavy à l'ancienne, très à l'ancienne, qui trouve ses origines dans la bande à Iommi et les seventies. Ici les guitares sont grasses, la moustache est de mise, et on s'enfonce peu à peu dans un sombre psychédélisme qui tend vers le doom. Il y a dans Amulet ce mélange de NWOBHM (Angel Witch n'est pas loin) et de Heavy plus épique/psychédélique, qui rappelle aussi Cirith Ungol sans toutefois avoir les intonations si particulières de Tim Baker.

Le groupe en lui-même est assez jeune (ses membres ne sont pas bien vieux non plus), et est l'auteur d'un unique album, sorti l'an dernier, qui était une véritable pépite dans son style si particulier. Tout le talent d'Amulet est de parvenir à retranscrire ses ambiances sur scène, grâce à un chanteur fou en la personne de Jamie Elton, au visage exalté et aux gestes imprévisibles. Les guitaristes Nip et Steven sont les parfaits opposés, l'un sobre et classieux, l'autre plus exubérant et démonstratif. Le batteur Dave, lui, montre son plaisir d'être là en faisant des grimaces. Finalement, Amulet est un groupe aussi étrange que fascinant, et diablement doué pour vous ensorceler ; méfiez-vous …

1. Evil Cathedral

2. Running Out of Time

3. Heathen Castle

4. The Gauntlet

5. Mark of Evil

6. Bloody Night

7. Nightmare

8. Black Candle

9. Talisman

10. The Sacrifice

11. The Hangman

12. Sign of the High Priest

Speedtrap

 Qui dit changement de groupe, dit changement de toile de fond ; et pour Speedtrap, on a mis les moyens : la toile est plus large que la scène ! Là aussi, ils sont cinq sur scène, et viennent d'encore plus loin que le groupe précédent : Speedtrap est originaire de Turku, au sud de la Finlande. Je vous laisse cerner le style vous-même comme des grands, un indice : le nom du groupe peut vous aider … Dès les débuts du set, les sonorités contrastent énormément avec ce qu'on a entendu quelques minutes avant. Finies les mélodies grasses et malsaines, place à un tempo rapide, galopant, et aux vocaux criards de Jori Sara-Aho. Les guitaristes s'éclatent, comme habituellement dans les concerts de speed/thrash ; là ils décident de se faire une bataille de manche de guitare.

D'ailleurs, on voit à qui ils font honneur : l'un porte un t-shirt Angel Witch, l'autre Sortilège. Ce dernier groupe nous manque, mais quand on voit Speedtrap on se dit que ce qu'il y a de nos jours n'est pas trop mal non plus. On pourrait aussi croire que l'on a pas évolué depuis les années 80, tant les Finlandais se plaisent de ce passéisme. Le propos est au moins clair, précis, et efficace : c'est joué correctement et sans trop de prétention, les gratteux se débrouillent très bien, et le batteur gère bien les passages les plus speed. Le son est fort, très fort. Il y a un décibelmètre sur un mur de la salle, et on dépasse très souvent les 110 dB (alors que la législation est autour de 104dB).

Les Finlandais s'arrêtent alors de jouer après leur huitième titre, Powerdose, repartent dans les loges, et … la lumière revient, le public commence à s'en aller, alors qu'ils n'ont joué que 35 minutes ! En réalité, ils avaient prévus deux titres de plus, mais espéraient que le public les rappelle, hors, le public français, dès qu'il y a à nouveau la lumière et la musique de fond, pense que c'est terminé … La petite différence de culture qui change tout.

1. No Glory Found

2. Straight Shooter

3. Redemption of Might

4. Take Their Lives

5. Heavy Armor

6. Serve Your Masters

7. Out of Time, Out of Line

8. Powerdose

Chab - 22 Octobre 2015: Je confirme pour Deathroned, ce sont bien des frères ;) Et les titres Cut You Down, Liberticide et Terrible Disgrace seront dans leur premier EP qui sortira, on l'espère, en 2016 ! :) Une superbe soirée en tout cas !

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