Skálmöld + Omnium Gatherum + Stam1na @Lyon CCO 08-11-2017

the Miércoles 08 Noviembre 2017, CCO Villeurbanne

Après avoir écumé l’Europe chacun dans leur coin ces précédentes années, Omnium Gatherum et Skálmöld joignent cette fois leurs forces pour une tournée commune, sous le nom d’Arctic Circle Alliance. On avait déjà pu voir Omnium Gatherum en France il y a deux ans, en première partie de Insomnium et Ensiferum, tandis que Skálmöld soutenait Eluveitie et Arkona l’année précédente. C’est donc aussi la première fois qu’ils foulent le sol français en tant que tête d’affiche de tournée. Pour Stam1na, ce sera une première à Lyon.

Stam1na

Je me retrouve à nouveau dans la salle du CCO vers 19h, après l’avoir découverte pour une interview avec Skálmöld un peu plus tôt dans l’après-midi (interview que vous pouvez retrouver ici). Les lumières s’éteignent à 19h30 pétantes, tandis qu’un public pas encore au complet rempli tant bien que mal l’espace. Le concert est loin d’être à guichet fermé ce soir, mais l’affluence n’est pas ridicule non plus (on devait être un peu plus de 300, sur une capacité maximum de 500 personnes). Et Stam1na entre sur la scène.

    Pour être tout à fait honnête, je n’avais jamais rien entendu de la part de ce groupe avant ce moment précis. Leur son et lourd et épais, mais on peine à en définir le style : de manière assez évidente, Stam1na est un groupe qui cherche à brouiller les pistes, mélanger les genres, pour en créer sa propre mixture, le tout chanté en finnois. Et le pari est plutôt tenu, notamment grâce à une performance scénique tout ce qu’il y a de plus dynamique. On entend donc aussi bien du heavy que du thrash, avec des rythmiques tendant parfois vers le hardcore, tout en gardant quelques passages plus mélodiques. Le chant est rugueux, si bien qu’on n’en devine pas la langue au premier abord. Toutefois, l’ensemble est assez cohérent sur la durée, et on ne doute pas qu’ils auront su se faire connaître auprès d’un plus large public grâce à cette tournée.

Sur scène, c’est le bassiste Kai-Pekka Kangasmäki qui se fait principalement remarquer, en sautant dans tous les sens, et en secouant sans arrêt ses immenses cheveux, préalablement aspergés d’eau entre chaque chanson. Le chanteur Antti Hyyrynen fait un très bon job, autant au chant qu’à la guitare, et le second guitariste Pekka Olkkonen nous gratifie de quelques bons soli. Le batteur Teppo Velin se révèle être un bête rythmique puissante, mais un peu trop mise en avant dans le mix. Si bien que son compère claviériste Emil Lähteenmäki peine parfois à se faire entendre. D’une manière générale, si les riffs sont très clairs dans le mix, les parties mélodiques sont parfois difficiles à distinguer. Ce sera l’unique reproche à faire à cette prestation, qui est déjà remarquable pour une première partie.

Omnium Gatherum (FIN)

Omnium Gatherum semble particulièrement attendu ce soir. Pourtant, un peu comme Stam1na, il s’agit d’un groupe qui existe depuis très longtemps (20 ans !), qui a sorti des albums dans un anonymat relatif, mais qui a enfin vu son succès s’affirmer ces dernières années. En tout cas, l’accueil réservé par le public lyonnais est chaleureux ! Rapidement les premiers pogos se déclenchent, ce qui invite évidemment le groupe à redoubler d’ardeur.

Sur scène, chacun y va de son style : le virtuose Markus Vanhala se montre tout en sobriété mais redoutable de précision (ces soli !), tandis que de l’autre côté, Joonas Koto se fait plus timide, mais pas moins doué. La basse est tenue par un remplaçant, un jeune nommé Pyry Hanski, qui efface presque le reste du groupe tant il se démène (et il a l’air d’adorer les photographes). Je dois confesser n’avoir jamais été fan du style scénique du chanteur Jukka Pelkonen, à faire le signe des cornes sans arrêt (horizontalement, comme le logo du groupe, tu vois), mais il reste un très bon chanteur. Son growl plus cassant et plus brutal le distingue justement d’un Niilo Servänen (Insomnium) à qui il a été beaucoup comparé, et lui donne une identité propre.

Les seuls reproches sont à faire au niveau de la batterie, qui apparaît comme relativement molle, qui manque d’une frappe qui claque ; ainsi qu’aux claviers, qui sont encore une fois trop en retrait pour qu’on puisse les apprécier à leur juste valeur. Il en résulte un show de bonne facture, exécuté professionnellement, mais qui manque encore un peu de puissance et de majesté pour pouvoir rameuter les foules.

Skálmöld

Le contraste est frappant avec Skálmöld, où dès les premières secondes on se prend en pleine tronche un volume monumental, que personne n’avait vu venir. Le son est massif, et particulièrement en provenance de la batterie de Jón ; mais curieusement, l’ensemble est parfaitement équilibré. Avec une succession de Árás, Gleipnir, puis Múspell, les Islandais enchaînent les tubes, tandis que ça s’agite au milieu de la salle (on aura droit à la totale, wall of death et circle pit compris). Chacun est en grande forme, Björgvin en premier, avec ses vocaux toujours rêches et bruts de décoffrage, souvent planté derrière son pied de micro, comme la force tranquille du groupe. Les frères Ragnarsson font plus dans le spectacle et prennent visiblement beaucoup de plaisir à blaguer avec le public. Tandis qu’on ne verra quasiment pas Jón de toute la soirée, caché derrière son volumineux set de batterie, mais on peut dire qu’il s’est fait entendre !

Le concert est monolithique. Tout est centré autour des grognements de Björgvin, agrémenté des quelques cris désespérés de Baldur. Des chœurs viennent tantôt nous reposer les oreilles, mais les accalmies sont courtes et les riffs secs reprennent vite le dessus. La guitare mélodique de Þráinn, ainsi que le clavier de Gunnar font le reste pour nous immerger totalement en terre viking, mais jamais jusqu’à l’indigestion de mélodies. Au contraire, Skálmöld préfère rester du côté brut et sauvage, quitte à parfois frôler la lassitude. On notera la présence au milieu du set de Höndin sem Veggina Klórar, un nouveau morceau composé spécialement pour la tournée, et sorti sur un split vinyle 7’’ avec Omnium Gatherum : une chanson assez originale pour le groupe, en étant plus lente, posée, et mais manquant logiquement d’un peu de punch. Quoiqu’il en soit, les hostilités reprennent à la fin du show avec Niðavellir et Kvaðning, vigoureusement chantés en chœur par l’ensemble du public. On pourra regretter quelques absences dans la setlist (Loki en tête), mais mine de rien Skálmöld a déjà joué plus d’une heure quarante !

   Pour une quatrième fois avec ce groupe, je ne peux que constater à quel point l’ensemble est solide, que le groupe est rodé et que la musique est toujours aussi efficace. Contrairement à beaucoup dans le genre, les Islandais ne se perdent pas à faire dans la pop folklorique, et restent fidèles à ce qu’ils savent faire le mieux, c’est à dire incarner avec justesse la rudesse de l’héritage viking.


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