Samael, Lux Mundi Tour - Paris

the Sonntag 02 Oktober 2011, La Machine du Moulin Rouge



Six Reasons To Kill

Le passage du Lux Mundi à Paris sonne le retour en bonne et due forme des grosses tournées, celles qui nous permettent en une soirée de voir parfois jusqu’à 7 groupes, histoire de finir épuisé et lessivé en quelques petites heures.


 


Pas de dépaysement à l’arrivée dans la salle dont la disposition a été conservée malgré son dernier changement de propriétaire : chacun y retrouve donc  ses marques ; au bar, au merch’ et bien sûr dans la fosse pour accueillir les germains de SIX REASONS TO KILL qui commencent à jouer sans prendre de retard. Bien qu’il soit encore un peu tôt, la tenue du concert en ce dimanche laissait timidement espérer un sursaut de ponctualité de la part du public français. Mais il n’en est rien, beaucoup jugent visiblement encore dispensable d’assister aux premières parties sur la plupart des dates et ce n’est malheureusement pas ce genre de prétentions qui feront avancer le Metal… On peut néanmoins comprendre le manque d’intérêt du public déjà présent face au prévisible Deathcore de cette bande d’Allemands, qui certes sait tenir une scène avec beaucoup d’énergie mais reste peu convaincant quant à la qualité personnelle d’une musique pas si puissante que cela. On se laisse néanmoins divertir par les grimaces du chanteur, son attitude de coreux-immature soigneusement orchestrée, et les quelques moshparts qui restent largement efficaces et décochent de ci de là quelques volontaires hochements de tête parmi le public qui parsème la fosse. Bref, la soirée commence tranquillement.

Dead Shape Figure

 


L’arrivée des Finlandais de DEAD SHAPE FIGURE change néanmoins la donne rapidement. Excités comme des puces et parvenant à instaurer en un clin d’œil une certaine complicité avec le public, le groupe ne laisse personne indifférent. Mêlant un aspect Thrash old-school à une maîtrise beaucoup plus moderne de la mélodie, le mélange de sonorité reste cohérant, personnel voire même original. Chaque musicien arpente la scène à sa guise, triture son instrument avec malice et l’on remarque rapidement le charisme d’un guitariste qui ressemble à s’y méprendre à Kerry King. DEAD SHAPE FIGURE allie donc, le sourire aux lèvres, l’aspect visuel et auditif de toute bonne prestation. Le public réagit en conséquence, l’ambiance se détend peu à peu dans la fosse : la soirée est vraiment lancée et les premiers francs hochements de tête s’observent. Le set reste néanmoins très court, dommage, on aurait bien profité de la tornade finlandaise un peu plus longtemps.

Noctem

 


Après l’énergique fraicheur finlandaise débarque NOCTEM et son Black Metal ibérique. Les Espagnols dégagent dès le début du set quelque chose de presque inquiétant qui se révèle particulièrement flagrant à travers l’allure et l’attitude d’un chanteur à l’aura aussi bien maléfique que glaciale. Pour autant, sa présence garde quelque chose de vague, voire fantomatique ; la voix manque d’entrain à l’image de musiciens restant affreusement statiques, ce qui contraste avec les précédents DEAD SHAPE FIGURE.  La musique de NOCTEM est toutefois de bonne facture, parfaitement audible en live (ce qui n’est pas toujours aisé pour ce style précis) et bien interprétée. Le public se fait plus timide certes, mais écoute avec attention la prestation et le jeu démonstratif des deux guitaristes, mais également du bassiste, tous charismatiques à leur manière. Néanmoins, le chant faible et en sourdine durant tout le set, ne permet pas de juger la prestation à sa juste valeur.

Melechesh

 

Les Israélo-hollandais de Melechesh sont attendus au tournant puisque nombreux sont ceux qui les avaient ratés lors de leurs dernier passage dans la capitale il y a de  cela bientôt un an. La tension remonte donc d’un cran et l’accueil du public devient réellement chaleureux et engageant ; le Metal mystique de Melechesh est prêt à envahir nos oreilles. Ce Black Thrash orientalisant est porté par le charisme prophétique d’un Ashmedi, qui sans en faire des tonnes parvient néanmoins à captiver toute l’attention du public. Secondé par ses acolytes de la section rythmique,  Moloch et son turban à la guitare, Al’Hazred et son attitude parfois schizophrène, et le plus discret voire caché Xul à la batterie, le set est exécuté avec précision, puissance et majesté. Quel plaisir de voir sur scène ce groupe à part entière porté par un public vraiment motivé. Même si l’énergie que dégage le groupe souffre de quelques passages à vide,  « The Epigenesis », dernier rejeton du quartet, est passé sans concession à la moulinette et il en faudrait encore pue pour que l’on n’en ressorte pas indemne.

Keep Of Kalessin

 


Courte pause pour changer de plateau, laisser les groupies s’installer au premier rang et faire place aux Norvégiens de Keep of Kalessin. Il est toujours un peu difficile de considérer ce groupe avec impartialité, tant son évolution musicale et médiatique controversée reste sujette à de nombreuses discussion. D’ailleurs, les cris d’animaux en chaleur d’une partie du public ne facilitent pas la compréhension des deux écoles. Néanmoins, Keep of Kalessin commence son show avec une hargne et une violence surprenante, chacun se retrouve soufflé par la détonation que les deux premiers morceaux produisent, à savoir les récents « Kolossus » et « The Awakening ».  Surprise chez les fans old school : Keep Of Kalessin parvient à faire sonner hargneusement les parties mélodiques. Malheureusement pour eux, la tension retombe rapidement, le groupe se laisse emporter au fil du set par une langoureuse mollesse nous proposant une prestation très inégale, variable selon les morceaux et ne parvenant pas à satisfaire une large partie de l’audience. Seules les fans de genre féminin et à la voix un peu trop aïgue semblent ne rien trouver à redire. Dommage, car Keep Of Kalessin est loin d’être un groupe de seconde zone, et le show impressionnant délivré quelques mois plus tôt au Trabendo nous l’avait alors prouvé.

Samael

 


Pour une fois que la tête d’affiche parle la langue de Molière, personne ne s’en plaint. Et même si l’installation du plateau se fait un peu longuette, c’est sous une salve d’applaudissement (et donc un public déjà acquis) que les Suisses commencent leur show, survitaminé dès les premières secondes. Le son est quant à lui excellent, et les samples, sans couvrir les parties organiques, permettent à Samael de garder cette dimension froide  et industrielle tout le long du show. Frontman assuré, aux prises de parole systématiquement délicieuses, Vorphalack nous offre une prestation impeccable, difficile de trouver quelque chose à redire dans son chant et ses interventions tant le tout forme un ensemble homogène et donne sa dimension au show de Samael. Du côté des musiciens, aucun ne reste insensible à l’ambiance, sauts en tout genre, gestes amples et affirmés parsèment l’interprétation de chacun des morceaux, formant d’ailleurs une set-list complète et ambitieuse remontant jusqu’en 1994 avec « Baphomet’s Throne » et s’attardant sur le dernier album  « Lux Mundi », qui a d’ailleurs fort bien ouvert la prestation au son de « Luxferre ». Que l’on soit derrière ou devant la scène, chacun prend indifféremment son pied, le temps passe d’ailleurs bien trop vite et au bout d’une belle heure et quart de show, les lumières (affreuses, soit dit en passant) s’éteignent définitivement, après trois intenses rappels, « Ceremony of Opposites », « Antigod » et « My Saviour ».


2 Kommentare

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Mitteilen
Hellbangeuse - 12 November 2011: Effectivement, les lumières étaient à certains moment à la limite du supportable pour Samael (autrement c'était très bon le reste de la soirée), ça portait presque tort à la prestation du groupe, d'ailleurs c'est le seul reproche que j'ai à faire pour tout le set. On m'a également dit que Noctem est d'habitude un groupe excellent sur scène, c'est un peu pour ça que j'ai gardé mes distances concernant un jugement trop rigide sur la prestation. Et puis l'ambiance de leur musique va finalement pas trop mal avec leur attitude, bien que ce soit mou par moment.

Personnellement, Keep of Kalessin m'avait scotché sur les trois premiers morceaux, et puis je ne sais pas ce qui s'est passé, toute la tension est retombée au bout de ces 15minutes et je me suis enuite un peu emmerdée il faut bien l'avouer.

Je suis fan de Melechesh mais je n'aurai jamais pensé qu'autant de gens seraient clairement là également pour voir le groupe, ça m'a quelque part fait chaud au coeur de voir que le public parisien était sensible à la musique d'Ashmedi, car ce n'est pas le cas partout.

J'aimerai bien rencontrer quelques ingés lumière pour comprendre la logique qui les anime, c'est parfois très énigmatique !
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Noctem

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