Paul Di’anno/Coverslave

le Dimanche 10 Novembre 2013, Le Divan du Monde



Coverslave

C’est un  Divan du Monde qui affichait complet en cette froide soirée de Novembre.
 
Ainsi, une foule hétéroclite composée de fans d’Iron Maiden, d’inconditionnels de Paul Di’anno et de curieux, attirés par l’odeur du sang, venus vérifier si The Beast était mourante ou si elle bougeait encore, s’était pressée en masse pour assister à un spectacle placé sous le signe de la nostalgie.
 
La présence de connaisseurs, tels que le staff du fanzine NOTB, des membres des groupes Hürlement, Hemoragy ou Women In Iron Form et de la presse écrite Olivier Rouhet ou Laurent Bendahan, laissait présager que quelque chose de spécial se tramait.
 
Rendez-vous était donc pris pour l’étape parisienne de la tournée d’adieu de l’ex-chanteur d’Iron Maiden aussi célèbre pour ces excès en tous genres et ses démêlés avec la Justice que sa contribution essentielle aux deux premiers albums du groupe.
 
Pour l’occasion le chanteur à la personnalité larger than life, que ses fans surnomment affectueusement Paulo ,s’était adjoint les services du tribute band franco-belge Coverslave.
 
Le tribute band avait décidé d’assurer la première partie de la soirée en reprenant des classiques de l’ère Dickinsonienne et d’accompagner le père Paulo sur les titres de l’album éponyme et de Killers.
 
La réputation de Coverslave n’est plus à faire dans nos contrées, malgré de nombreux changements de personnels ces dernières années, on peut faire confiance à leur batteur Eric Martins Guerra pour avoir toujours su bien s’entourer..
 
Son association de longue date avec le chanteur Stéphane Graziani aussi à l’aise dans le répertoire de Dickinson que celui de Di’anno est une des clés de leur réussite. 
 
Ils forment avec le guitariste Cédrick Saulnier le noyau dur du groupe auquel sont venus s’ajouter deux transfuges du tribute band belge Moonchild, Jean-Luc Van Praet à la guitare et Michel Vrijdag à la basse.
 
Avec un tel équipage, le  fan de la vierge de fer sait qu’il peut s’attendre à passer une bonne soirée et que les compositions de son groupe fétiche seront respectées tant dans l’esprit que dans la lettre lors de leur retranscription en live.
 
Sauf que oui, mais non...
 
Première surprise de la soirée, si même le plus sourcilleux et exigeant des fans de la bande à Stivaris ne pouvait pas trouver grand-chose à redire à la prestation des musiciens ce soir là, concernant celle du chanteur, il s’en est agi d’une toute autre affaire.
 
En effet l’aisance qui lui est coutumière soulignée plus haut s’était totalement envolée.
 
Le pauvre vocaliste fut le premier à s’en excuser auprès d’un public pourtant tout dévoué à sa cause.
 
Avec l’enchainement de quatre jours de tournée, il avait, à son corps défendant, perdu une grande partie de sa voix et souffrait le martyre sur chacune des montées rendues célèbres par le chanteur/pilote d’avion anglais.
 
Plutôt que de l'annuler, Coverslave prit la sage décision d’écourter son set et l’ami Graziani, grandement secondé par le public dans sa tâche, s’en sortit avec les honneurs.   
 

Paul Di'Anno

La seconde mi-temps réservait également son lot de surprises…
 
On disait Di’anno fini, rincé, à deux doigts du fauteuil roulant.
 
A tel point qu’acheter un billet pour un de ses concerts relevait de la roulette russe, le spectateur ne sachant pas quel degré de médiocrité pourrait être à nouveau atteint.
 
Et là, bing !
 
Le truc improbable, un vieux monsieur barbu en surcharge pondérable marchant à l’aide d’une canne  se pointe sur scène et met tout le monde d’accord.
 
Plus que d’une surprise, c’est bien d’un véritable miracle dont il faut parler.
 
Paul D’ianno a retrouvé sa voix !
 
Ces dernières prestations calamiteuses nous avaient presque fait totalement oublier qu’il était capable de chanter.
 
Ce soir, le quinquagénaire, vraiment en très grand forme vocale, semblait prendre un réel plaisir à être là.
 
Autre surprise, il sut se montrer d’une grande sobriété dans ses interventions entre les morceaux, se contentant juste de menacer de fracasser le crâne d'un spectateur qui lui avait jeté un verre de bière à la figure et osant de malicieuses comparaison entre les Spice Girls et Iron maiden.
 
Inutile de préciser que le public qui ne s’attendait pas à pareille fête était aux anges et à bloc d’un bout à l’autre du show.
 
Dernière surprise, également de taille, sous la forme d’une interrogation :
 
Où Eric Martins Guerra trouve l’énergie d’assurer pendant deux heures et demie à un tel rythme ?
 
La passion, n’en doutons pas...
 
...la même qui animait ce public qui a eu l’impression l’espace d’une soirée d’avoir fait un bond de 30 ans en arrière dans le temps.     
    

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