le Mardi 12 Octobre 2004, Z7

Obituary

Obituary – Master – Visceral bleeding, 15 octobre 2004, Z7, pratteln.Dire que j’attendais ce show avec impatience relève du doux euphémisme. La venue près de chez nous de deux formations qui ont bercé ma jeunesse etait un evenement à ne pas rater, et c’est avec enthousiasme que je suis arrivé au Z7 de Pratteln. Première impression : si la salle est loin d’être vide, je m’attendais quand même à plus de monde pour cette réunion d’Obituary. A vue de nez 300 ou 400 personnes avaient fait le déplacement.
Les lumières s’éteignent, et c’est le tout jeune groupe VISCERAL BLEEDING qui monte sur scène. Et question : comment l’idée de mettre ce groupe ultra technique en ouverture des dieux du death old school est-elle venue à l’organisateur ? Mettons les choses au point tout de suite, le groupe assure à mort ses parties les plus techniques, chaque membre a un bagage assez impressionnant et le niveau est extrêmement haut. Problème : c’est encore plus indigeste que sur cd, et si les musicos prouvent qu’ils savent se servir de leurs instruments, ils démontrent en même temps qu’ils ne savent pas écrire de chansons accrocheuses. Tous cela n’a ni queue ni tête, impossible à suivre tant c’est complexe, et la présence scénique est proche du zéro absolu, chacun fixant son manche pour ne pas se louper. Bref, trop complexe pour moi, je me lasse très vite. Bon son malgré tout, qui laisse espérer de bonnes choses pour la soirée.
Petite pose, un gros logo MASTER est hissé au fond de la scène, et cette vision me fait frissonner de plaisir. Jamais je n’aurais penser les revoir en live, et pourtant… Une intro tirée d’un bon vieux western, Speckman arrive, longue barbe, cheveux gras, tatouages crades, et sa tronche de vieux routard du death en dit long : on va assister au concert le plus old-school de l’année ! Le premier titre nous plonge dans le passé : « Master » tout simplement ! Speckman est à fond dans son trip, il éructe, il arpente la scène comme un gorille sous acides, bref, un grand moment ! La set list est excellente, laissant une large place aux vieux titres (« Master », « Unknown soldier », « Funeral bitch » du premier album, « Judgement of will » du second, etc.) ainsi que des morceaux plus récents comme « let’s start a war ». Une bonne leçon de ce qu’était le death dans les années 80, et une soirée déjà parfaite pour moi !
Enfin, le moment que tout le monde attend : un drapeau OBITUARY orne la scène, l’intro du lp « Slowly we rot » résonne, roulement de batterie, et le fabuleux « Internal bleeding » est lancé. Les musiciens sont là, cachés par un épais nuage de fumigènes, dans une mise en scène bien lugubre ; le public se déchaîne, bref, les maîtres sont bel et bien de retour. Quel plaisir de re-écouter ces titres classiques que sont « ‘til death », « Dying », « Cause of death », etc. Mais j’ai bien dit écouter, parce que visuellement, il ne se passe vraiment rien, et ça en devient presque chiant. Allan West, chauve et chétif, est maladif et méconnaissable, plus statique qu’une statue de bronze, Peres se permet un roulement de tête toutes les 5 minutes, heureusement que Tardy est là pour nous montrer qu’il a des tifs… Bref, semi déception pour moi qui attendais plus de passion pour un come back qui sent bon le pognon facile… Reste que l’ensemble du public a adoré, donc disons que je suis trop exigeant ! Petit bonus cependant, le groupe nous joue un classique de Celtic Frost , « Dethroned emperor » qui fait son effet. Une bien bonne soirée malgré tout (oui, j’ai enfin un t-shirt MASTER !)