le Lundi 01 Janvier 2001, Glaz'Art, Paris

Napalm Death

Une bien belle affiche que celle-ci. Même si je ne connais l’esprit du Clan que de nom, sa réputation st suffisamment grande pour me donner de l’appétit.
Que dire de Napalm Death, pionniers du grindcore à la renommée mondiale ? Concerts après concerts, la verve est toujours intacte, l’énergie étant toujours présente. Cette soirée confirmera-t-elle cette réputation ?

Je le confesse, c’est mon premier concert de Napalm Death, et premier concert de grindcore. Du moins pour du grindcore d’une telle envergure. Donc forcément, j’en attends beaucoup. Et même si ceux qui lisent ont déjà vu ND au moins 9 fois, je pense que le ressenti reste le même. Et j’espère convaincre du monde d’aller au moins à un de leurs concerts.

Pourtant la soirée commence timidement, avec Backstroke, tout droit venu de la Réunion, avec un metalcore au final qui ne me sera pas beaucoup d’effet.
Autant le début d’un morceau peut-être sympathique, sans casser la baraque, tout est gâché par une partie claire, avec un chant que je trouve mauvais. C’est franchement dommage car l’élan est stoppé net, et ça m’a quelque peu refroidi. Cependant, le très bon son général sauve le set, car le tout reste audible et les
compositions bien discernables. La salle, quant à elle, a du mal à
se chauffer.
Heureusement que l’Esprit du clan est là. Et tout de suite, on change de niveau. Bien plus bourrin et plus entrainant, il me donnera une bonne claque dans la gueule. C’est bien le genre de groupe qui ne laisse pas indifférent, sauf si l’on est un gros blackeux qui aime quand même le grindcore parce que c’est ultrabourrin, et qu’on déteste le
côté un peu hardcore de certains groupe, dont LEdC.


Une montée en puissance donc, avec un public tout de suite plus chaleureux et plus actif en fosse. Le pit sera une belle occasion pour moi de retrouver les joies
d’empoignades musclées mais très amicales. D’autant plus que la prestation du groupe est exemplaire, carré, sans fioritures, avec un son toujours très bon. La très bonne présence du chanteur à installé un climat bien plus convivial et à permis de faire décoller le tout.

Le public se lâche en slam, la petite scène permet à certains de monter tranquillement pour effectuer de joli (mais parfois périlleux) stage diving. Grosse
ambiance quoi. Je ne saurai dire combien de temps a duré le set, tant j’étais captivé par l’intensité et l’énergie brute délivrée. Quelques courbatures plus tard et un début de crampe, le set se termine donc, dans la joie et la bonne humeur.

Et l’attente pour ND se fait longue… C’est vers 22h un peu plus que les 4 anglais
déboulent, et vous pouvez vous accrocher. Voici mon avis en tant que première fois, dépucelage de ND, ce que vous voulez. Ce que je vais écrire n'est sans doute pas nouveau, mais avoir une toute première impression, ça peut servir. Donc à ceux qui n'ont encore jamais vu ND en live : allez-y, courez-y, retournez-y même. Il y a des concerts comme ça qui, l'air de rien, même si c'est une date comme une autre, vous font l'effet d'une bombe en pleine gueule, une révélation, un déclic.
Et bien Napalm Death, c'est ça. Ce concert fut pour moi plus qu'une simple découverte, mais une sensation nouvelle, une énergie incroyable et un immense
défouloir, sans limite.

Pendant une heure 10 de set, environ je n'ai pas trop regarder le temps passé, nos anglais balancent la sauce sans répit. Direct, pas d'intro pompeuse, « Strong-Arm » déboule dans une explosion de violence que rarement ressenti. Le pit est  littéralement survolté, les stage diving sont légions et il ne fait pas bon d'être en plein milieu si on n'est pas habitué.

Le son est suffisamment bon pour bien reconnaître les morceaux, chose pas si aisée pour du grindcore. Je m'attendais à une bouillie sonore et au final ce fut très propre sur tous les plans. Bon sauf sur la reprise « Nazi Punks Fuck Off » peut-être, néanmoins on pouvait très bien reconnaître ce refrain si vindicatif. Parlons-en de Barney, véritable pile électrique d'une présence et d'une vélocité incroyable.

C'est le vrai détonateur de ce concert, même avec ses gestuelles bizarres et désordonnées, il captive. En même temps pour un concert de grindcore, c'est la
moindre des choses. Par ailleurs, point trop de mid tempo ou de morceaux plus « posées ». Hormis le morceau titre du nouvel album, qui m'a rendu dingue, tout le set était majoritairement composé de titres aussi violent les uns que les autres, avec des incontournables comme « Silence is Deafening », « Mass Appeal Madness », et bien sur le mythique « You Suffer », et sa seconde. Un grand moment.

L'ensemble de ce concert a été un torpillage permanent, l'apothéose d'une soirée placée sous le signe du défoulement dans une violence saine et conviviale.
J'ai presque envie de dire que les morceaux sur Cds paraissent plus mous qu'en live, tant l'énergie sur scène est décuplée. Napalm Death réussit à donner un sens au mot concert, en offrant un spectacle de violence inouïe mais saine. Oubliez votre journée de merde, vos soucis, et défoulez-vous dans la joie et la bonne humeur en assistant à un concert de Napalm Death, et ça repart.

L'Esprit Du Clan